Un agrosystème est un écosystème modifié et contrôlé par l’Homme. Il est dédié à l’exercice de l’agriculture et il est composé d’une biomasse qui regroupe l’ensemble des êtres vivants. À ce jour, il y a 600 milliards de tonnes de matière organique sur Terre et la biomasse, représente à elle seule 95 % de ce nombre. Les plantes occupent la majorité de ce pourcentage, les animaux représentent 2 milliards de tonnes et les humains 0.06 milliards de tonnes. Mais pourquoi faut-il se préoccuper de l’agrosystème de manière vitale ? Il faut tout d’abord garder en tête que les activités biologiques ont déjà conduites à des extinctions de masse dans le passé, et malheureusement, ce phénomène se reflète encore à l’heure actuelle. Même si les services écosystémiques dont nous avons besoin pour survivre sont encore suffisants, certaines espèces d’êtres vivants viennent à disparaître. Le problème, c’est que nous ne pouvons presque jamais prédire quand les écosystèmes vont s’effondrer et ces derniers ne diminuent jamais de façon linéaire. Alors, comment protéger nos agrosystèmes ?
Lancer un vaste programme national « d’infrastructures vertes » et de solutions fondées sur la nature
À l’heure actuelle, nous ne nous posons pas de questions quant à la rentabilité des infrastructures routières, ni leurs avantages en terme de prospérité. Il faudrait donc que les solutions fondées sur la nature soient perçues de la même manière. L’objectif est ici d’aménager les systèmes de production en trouvant des solutions d’atténuation et/ou d’adaptation au changement climatique. L’Etat et ses infrastructures ont donc un rôle majeur à jouer dans cet aménagement. Et pour ce faire, ils disposent de nombreuses solutions, financées soit par des agences de l’eau, soit sur des fonds européens ou par des collectivités.
Sanctuariser les terres agricoles et la société rurale contre la spéculation foncière, l’artificialisation, et l’érosion des sols et de la biodiversité
Il faudrait affirmer une stratégie à long terme de préservation du foncier nourricier et de la biodiversité fonctionnelle. Cela viserait à percevoir les terres agricoles comme des espaces comportant une biodiversité à sanctuariser. En effet, il faut prendre conscience que ces terres abritent une “vie” riche et essentielle à notre survie. Par la même occasion, cela permettrait de sanctuariser la société rurale contre la spéculation foncière, contre l’artificialisation des sols et l’érosion de ces derniers.
Faire de la transition agroécologique un objectif national cohérent « financé au national, piloté au local »
Une révolution silencieuse est en marche vers une agriculture de “compromis” avec cependant, des carences de financement et d’assurance.
Cette solution viserait à faire de la transition agroécologique un objectif national cohérent “financé au national, piloté au local.” : débloquer des prêts, investir patiemment, soutenir les associations, former les producteurs… Et protéger l’emploi agricole en valorisant le fait que les tracteurs autonomes et les drones n’auront jamais l’intelligence humaine et sa connexion avec la nature.
Adapter les forêts et la sylviculture au changement climatique : « plus de bois ET plus de biodiversité »
Une lente course contre la montre est engagée pour sauver la forêt française.
La solution serait ici d’adapter les forêts et la sylviculture au changement climatique. “Plus de bois et plus de biodiversité”, conduirait à :
- Une migration assistée des essences
- Une importation d’essence résiliente face aux sécheresses
- Une diversification des itinéraires sylvicoles et des modes d’exploitation
- Un aménagement d’équilibres agro-sylvo-pastoraux
- Une valorisation socio-économique des métiers de la forêt
- Le paiement des services écosystémiques…
Adapter l’exploitation et la transformation du bois pour la rendre compatible avec la protection de la biodiversité
Poursuivre la lutte contre la surpêche et réguler la consommation d’espèces marines
La surpêche est en recul mais touche encore 26% des populations. L’objectif serait donc de poursuivre la lutte contre la surpêche et réguler la consommation d’espèces marines.
(Cf. Le rapport parlementaire préconisant 27 mesures pour une pêche durable dans l’UE. )
Exemples :
- Un quotas de pêche programmé sur plusieurs années
- Une obligation de la commission et du Conseil européens à justifier chaque cas où les quotas ne respectent pas les avis scientifiques…
Lancer un Programme d’Investissement d’Avenir « high tech / low tech » de diagnostic, de surveillance et de pilotage de l’état de la biodiversité
Des dizaines de milliers d’emplois sont à créer dans les technologies numériques. La création de ces emplois permettraient de lancer un programme d’investissement d’Avenir “high tech / low tech” de diagnostic et de surveillance de l’Etat de la biodiversité.
Exemple :
- Un suivi de la performance écologique des terres agricoles
- Des capteurs pour la mesure de la qualité de l’eau
Accélérer le (re) développement des cultures « d’industrie » pour remplacer le pétrole dans la chimie : chanvre, lin etc.
Le chanvre est un enjeu de souveraineté économique et d’écologie. L’objectif est ici d’accélérer le (re)développement des cultures “d’industrie” pour remplacer le pétrole dans la chimie.
Cela prendrait en compte les cultures de chanvre, lin, des plantes tinctoriales et de la cameline.
Former les jeunes à la préservation du vivant, ainsi qu’à des compétences d’avenir
Lancer la transition hydrique des territoires (et réparer nos tuyaux)
Il serait idéal de passer d’un modèle rémunérant les prélèvement et les rejets vers un modèle récompensant l’efficience et la prévention.
Préserver la biodiversité « chez les autres »: arrêter d’importer la destruction du vivant (ou le faire payer à son juste prix)
Si nous passons d’une logique d’émission de carbone domestique (sur le sol français) aux émissions de carbone liées à tout ce que nous consommons, notre emprunte carbone double. Une grosse part de l’emprunte biodiversité française provient de ce que nous importons.
Accepter que la protection de la biodiversité sera un combat long, dynamique et incertain : protéger les milieux, pas les espèces
Il faut garder à l’esprit que “protéger” n’est pas “préserver à tout prix”. Il s’agit ici de préserver les dynamiques de biodiversités, protéger les milieux, sans faire de la conservation un objectif primaire, car celui-ci serait intenable.
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