Adopté lors de la COP21, l’Accord de Paris engage les états signataires à lutter contre le dérèglement climatique pour limiter le réchauffement planétaire à – 2° Celsius maximum d’ici la fin du 21ème siècle. Alors que le texte préconise de viser un maintien en dessous des + 1,5°C, il ne mentionne aucune réduction chiffrée des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Dans un récent rapport, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) considère qu’atteindre cet objectif nécessiterait une réduction des GES de 70 à 80 % avant 2050 [1]. 195 parties signataires ont formalisé leurs Contributions Climatiques Nationales (nommées NDC) détaillant les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et les efforts d’adaptation aux risques climatiques.
S’il est extrêmement difficile de séparer les émissions dues aux entreprises, de celles liées aux Etats et aux consommateurs, il est indéniable que les acteurs économiques doivent se tenir en première ligne dans la lutte contre le changement climatique. Selon une étude publiée par la Revue Climatic Change [2], 90 multinationales seraient responsables des deux tiers des émissions de CO2 et de méthane entre 1854 et 2010, désignant les entreprises comme la première source d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
Or, la raréfaction de l’eau et des matières premières, la hausse du niveau des océans, les catastrophes climatiques et la disparition de la biodiversité menacent directement le modèle économique des entreprises. Dès le début du 21ème siècle, elles ont commencé à agir en conséquence définissant des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et en créant des départements dédiés aux enjeux RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Une prise de conscience aujourd’hui fondée puisque le rapport du Forum économique mondial a confirmé en 2016 que le changement climatique est le premier des risques auxquels sont confrontées les entreprises.
Désormais, de plus en plus d’entreprises intègrent directement le risque climatique dans leur stratégie. Elles déterminent le coût de la transition énergétique, via la fixation d’un prix du carbone interne, et anticipent les règlementations pouvant affecter leurs activités, comme les normes sur les émissions de CO2 pour les véhicules.
Elles réfléchissent aussi à des alternatives pour leur production et pour la distribution de leurs produits, en réduisant par exemple la consommation d’énergie nécessaire ou en développant des circuits courts.
D’autres entreprises vont encore plus loin, en apportant des solutions d’efficacité énergétique aux autres entreprises ou aux particuliers, ou encore en leur fournissant directement des énergies renouvelables. Ces business model apportent des réponses concrètes à une problématique de taille car tôt ou tard, toutes les entreprises seront obligées de prendre en compte le risque climatique que cela soit au niveau fiscal, réglementaire, opérationnel ou encore business. Une aubaine pour les entreprises les plus vertueuses à qui la transition énergétique devrait bénéficier.
BNP Paribas Asset Management a été le premier acteur en 1998 à proposer un tracker bas carbone, BNP Paribas Easy Low Carbon 100 Europe UCITS ETF, permettant d’orienter les investissements de ses clients vers les sociétés les plus actives pour réduire leurs émissions de carbone et celles contribuant positivement à la transition énergétique. Cette solution d’investissement, qui apporte une réponse concrète aux préconisations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) pour lutter contre le réchauffement climatique, représente près de 50% d’émissions en moins par rapport à son univers d’investissement.
[1] GIEC, Résumé à l’intention des décideurs politiques, 2018.
[2] Revue Climatic Change, “Tracing anthropogenic carbon dioxide and methane emissions to fossil fuel and cement producers, 1854–2010“, 2013.