L’Af2i considère que le choix d’un système universel de retraite par répartition nécessite la gestion de réserves. Ceci afin d’assurer la flexibilité et la sécurité du dispositif, et d’apporter la confiance des Français dans leur nouveau système.
Flexibilité, car les baisses conjoncturelles de cotisations pourraient menacer de faire diminuer les pensions versées. Sécurité, car le placement de ces réserves pourra en bas de cycle être source de performance au moment où la masse salariale est sous pression. En outre, la constitution de réserves ex ante est plus rigoureuse (et plus efficace) que l’emprunt ex post pour combler des déficits. Enfin, ces réserves sont une précaution utile dans un contexte de détérioration de l’équilibre démographique entre salariés et retraités.
CONSTITUER DES RÉSERVES EST NÉCESSAIRE
L’Af2i recommande de constituer progressivement des réserves représentant au moins une, voire plusieurs années de versement de pension pour faire face aux besoins de flexibilité et de sécurité. La gestion de ces réserves doit, pour une large part, être conduite avec une allocation d’actifs de long terme, bénéficiant au système universel par les performances, et au financement de l’économie, en particulier nationale et européenne. Le versement de l’actuelle CRDS pourrait être affecté à la constitution de ces réserves qui pourraient être également alimentés par d’autres dispositions, collectives ou individuelles. Indépendamment de ces futures réserves, les réserves actuelles accumulées par certains régimes doivent, dans le principe, et en fonction de leurs cadres juridiques et de leur finalité, bénéficier à ceux qui ont contribué à les constituer.
IL FAUT ENCOURAGER L’ÉPARGNE RETRAITE SUPPLÉMENTAIRE
Au-delà du système de retraite obligatoire, la loi PACTE a enrichi les dispositifs d’épargne retraite supplémentaire, individuels ou collectifs, et a donné de la souplesse en facilitant les options de transfert. L’Af2i a soutenu ces propositions.
Ce troisième pilier doit être promu, éventuellement abondé, pour constituer, tout au long de sa vie active, d’une manière régulière, complétée éventuellement de versements ponctuels, une épargne pour laquelle la sortie peut se faire en rente ou en capital. L’adhésion à un programme d’épargne en vue de la retraite ne pourra se faire qu’à cadre fiscal constant, prenant en compte l’érosion monétaire, pour éviter des aléas exogènes sur les rendements attendus.
LA GESTION FINANCIÈRE DES RÉSERVES DOIT ÊTRE ADAPTÉE
La gestion des réserves, actuelles et futures, devra être conduite en fonction d’objectifs de court et de long terme, afin de permettre d’investir, sans contraintes excessives, dans les classes d’actifs contribuant au financement de l’économie réelle. D’une part, des allocations diversifiées contribuent à la qualité de performance du portefeuille et au financement de l’économie. D’autre part, les réserves contribuent ainsi au soutien des économies nationales, entreprises matures ou innovantes, infrastructures, …
LA PLURALITÉ DES INSTITUTIONS GESTIONNAIRES EST INDISPENSABLE
Dans un souci de saine émulation, et de nécessaire diversification des risques de gestion, les encours devraient être confiés à plusieurs institutions gestionnaires, dans le cadre d’un dispositif de gouvernance dédié à la retraite.
Les structures gérant aujourd’hui des réserves ont, pour une grande majorité, fait la preuve de leur résilience et de leurs compétences, y compris dans des phases de marché complexes ou adverses. Elles sont donc légitimes à gérer les réserves du futur système universel.
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