A sa sortie d’école, c’est presque tout naturellement qu’il s’y fait embaucher, début 2008, comme chargé de projets au sein du secrétariat général. Le jeune diplômé est tout de suite repéré par Jean-Marc Raby, alors directeur général adjoint et lui aussi un pur produit de la Macif. Une rencontre décisive pour Adrien Couret, appelé à travailler à ses côtés en 2009, comme chargé de mission, dans un premier temps.
Quand son mentor est promu directeur général en 2012, il est chargé de structurer son cabinet. Il va aussi construire avec les membres du comité de direction générale le plan moyen terme 2013-2015, « très axé sur le redressement » après les difficultés qu’avait pu rencontrer la Macif au début de la décennie. Directeur de la coordination stratégique, il en assurera la mise en place. « C’est la période où j’ai totalement plongé dans le bain Macif », explique ce membre de l’Institut des actuaires.
Cette mission accomplie, il prend du galon, en avril 2015, comme directeur général délégué stratégie, transformation, performances. Un poste qui l’envoie sur tous les fronts : déploiement du plan #macifutur 2016-2020 , pilotage des partenariats et aussi impulsion de la politique d’innovation du groupe, avec notamment la création d’un fonds d’investissement dans les start-up et les assurtech.
Il part alors s’installer en famille à Niort, la capitale française de l’assurance mutualiste et le berceau du groupe créé en 1960 par des commerçants et des entrepreneurs, où sont logées ses équipes. « On comprend encore mieux la Macif quand on est allé là-bas », estime ce père de deux enfants en bas âge, revenu à Paris en octobre dernier.
Dernière étape de ce parcours complet, il était devenu, début 2018, le patron des assurances de personnes (santé, prévoyance, assurance-vie, banque). Jusqu’à ce qu’« il y ait une accélération de l’histoire » avec la décision de Jean-Marc Raby de passer la main au moment où la mutuelle est en avance sur son plan stratégique.
Le nouvel homme fort du groupe – qui se dit « assez cinéphile » avec un goût pour les films des années 1960 et 1970 et fan de foot – prend la relève pour ouvrir un nouveau chapitre. La Macif prépare actuellement son rapprochement avec Aésio , un poids lourd de la complémentaire santé. Un projet devant faire émerger, le 1er janvier 2021, un « leader mutualiste » et dont Adrien Couret revendique, « sans fausse modestie, être à l’origine côté direction générale ». Mais il lui reste aussi à parachever le plan actuel. « J’aime bien finir ce qui est commencé, c’est un trait de personnalité », glisse-t-il, alors que l’histoire ne fait que débuter.
Pur produit de la Macif, le nouveau directeur général de 35 ans doit notamment préparer le rapprochement avec le groupe Aésio pour faire émerger un nouveau « leader mutualiste » de l’assurance.
Entre Adrien Couret et la Macif, c’est l’histoire d’une attraction mutuelle. Le jeune dirigeant de 35 ans qui s’est retrouvé propulsé fin mai aux commandes du groupe d’assurances est l’homme d’une seule maison. Une histoire commencée quand il était encore sur les bancs de HEC et qui l’a vu grimper quatre à quatre les marches vers le sommet.
Fils d’une prof de technologie et d’un instituteur, celui qui a grandi dans l’Essonne s’était d’abord imaginé suivre leurs pas dans l’enseignement ou faire de la recherche. Avant de se décider, lors de ses études à Jouy-en-Josas, à chercher une « entreprise porteuse de sens ». Ce sera donc la Macif, partenaire de la majeure « Alternative management » (sa spécialisation de dernière année), qu’il découvre à l’occasion de son mémoire.