Nombre de pays s’orientent vers un assouplissement progressif du confinement, en comptant sur les progrès de la recherche médicale. Premièrement, les capacités de tests diagnostiques doivent augmenter beaucoup plus vite. Deuxièmement, des tests d’anticorps fiables permettraient d’estimer les taux d’immunité, mais un grand nombre d’entre eux ne sont pas encore autorisés et ils seraient en outre peu fiables selon les premières études. Troisièmement, un traitement à base de médicaments existants susciterait de grands espoirs mais les dernières nouvelles de ce côté étaient décevantes. Enfin, un vaccin changerait vraiment la donne.
Les experts espèrent qu’il verra le jour très vite mais la forte incertitude et le délai de développement moyen de 10 ans pourraient décourager les plus optimistes.
La notion de limite semble n’avoir plus aucun sens pour les banques centrales désireuses d’amortir l’impact économique de la pandémie : assouplissement quantitatif illimité de la Banque du Japon, prêts directs de la Fed aux entreprises émettrices, voire acquisition d’ « anges déchus » (obligations dégradées de la catégorie Investissement à celle du Haut rendement) font partie de la panoplie. Si les marchés du crédit se sont apaisés en avril, avec des resserrements de respectivement 53 et 71 points de base des écarts de rendement en EUR et en USD, leurs dernières évolutions nous laissent sceptiques. La saison des résultats bat son plein. A ce jour, les bénéfices ont baissé de 25% en Europe et de 15% aux Etats-Unis. La plupart des entreprises renoncent à leurs prévisions. Les investisseurs qui prévoient toujours une reprise en V devraient être déçus.
Nous attendons plutôt une reprise en U, de lourdes incertitudes pesant toujours sur l’ampleur de la crise actuelle et sur les délais du redressement qui suivra. Nous préférons donc garder une position défensive pour le mois qui vient et restons sous-pondérés sur le risque de crédit, en quête de couverture dans des segments « protégés » par les banques centrales : les obligations d’entreprises en USD et les titres admissibles au programme d’achat de la BCE. Estimant que les rendements souverains fluctueront peu, nous gardons une position de duration neutre à légèrement longue.
Une analyse de Swiss Life à découvrir ci-dessous :