Le 16 septembre 2022 : Trop optimistes, les prévisionnistes? La BCE a relevé son taux de 75 points de base et prévoit de continuer à le faire lors des prochaines réunions.
Par Sébastien Galy, Stratégiste Macro Senior chez Nordea Asset Management
Une inflation trop optimistes
Elle se retrouve avec des prévisions de croissance et d’inflation qui semblent trop optimistes cette année, alors que l’approvisionnement en pétrole et en gaz naturel est remis en question. Le problème n’est pas encore de savoir si nous allons assister à une spirale d’inflation salariale, mais si le risque va augmenter, aggravé par un euro faible et une demande mondiale excessive. La croissance européenne pourrait tomber à 0,9 % l’année prochaine, ce qui signifie que le problème de l’inflation est largement importé de l’étranger.
Ce qui est intéressant, c’est que la BCE commence à se concentrer sur l’euro comme source d’inflation importée ; auparavant, elle se concentrait implicitement sur une dévaluation compétitive. Le défi pour la BCE est de soutenir l’euro et, s’il ne bouge pas au fil du temps, de se concentrer sur sa hausse, car cela réduira le coût du pétrole et du gaz naturel. C’est une tâche très difficile, car les écarts de taux sont trop faibles pour convaincre un marché qui s’accroche à des positions longues en dollars. La BCE doit convaincre le marché qu’elle souhaite un euro fort sans procéder à trop de hausses de taux. Étant donné que le niveau de l’euro est intrinsèquement instable en raison d’importantes positions longues en dollars, nous pourrions assister à une forte augmentation de la volatilité sur plusieurs mois.