Le 02 février 2023 : En un siècle, la montée des eaux s’est accélérée. Et ça ne devrait pas s’arrêter ! Cette accélération est directement liée au réchauffement climatique. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette montée des mers et des océans ne peut s’expliquer par la seule fonte des glaces. Explication :
Les effets du changement climatique sur les océans
Le niveau de nos océans et de nos mers monte. Et il monte plutôt vite. Entre 2006 et 2018, le rythme d’augmentation était quasiment trois fois plus élevé qu’entre entre 1901 et 1971 : 3,7 mm/ an en moyenne, contre 1,3 mm, selon le sixième rapport du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Au total, entre 1901 et 2018, le niveau moyen de la mer s’est au total élevé d’une vingtaine de centimètres sur l’ensemble du globe. Une conséquence directe du réchauffement climatique. On vous explique.
Qu’est-ce qui provoque la montée des eaux ?
Le réchauffement atmosphérique que connaît notre planète actuellement fait grimper la température des océans. Or « l’eau chaude prend toujours plus de place que l’eau froide car les molécules d’eau se séparent », nous explique Julie Deshayes, chercheuse au CNRS au laboratoire d’océanographie et du climat. Conséquence, le volume des océans se dilate.
Autre élément qui participe à l’augmentation du niveau de nos océans : la fonte des glaces terrestres formées d’eau douce – les glaciers de montagnes et les calottes polaires antarctique et groenlandaise. Les glaciers de montagnes représentent un volume « plutôt faible », précise Julie Deshaye. En revanche celui des calottes polaires, notamment l’Antarctique, est conséquent.
Pourquoi la fonte de la banquise ne fait pas monter l’eau des océans ?
Et la banquise alors ? « Quand elle fond, la glace de mer n’a aucun impact sur le niveau des mers, nous explique la chercheuse. Car la banquise flotte à la surface de l’océan et son effet sur le niveau est déjà là même quand elle est sous forme de glace ».
Pour illustrer son propos, la scientifique nous donne l’exemple du glaçon qui fond dans notre verre d’eau : « quand le glaçon a fondu on voit que le niveau du liquide n’a pas augmenté ». En revanche, quand les glaces terrestres fondent, un nouveau volume vient s’ajouter aux océans.
Si auparavant l’augmentation du niveau de la mer était surtout due à la dilatation des océans, celle-ci n’est désormais plus le seul élément majeur à y contribuer. « Depuis 2010, on voit que la contribution de la fonte des glaces continentales devient au moins aussi importante que la dilatation thermique », assure Julie Deshaye.
La hausse du niveau des mers est-elle la même partout ?
Mais ce niveau d’eau n’évolue pas de la même manière partout. « À l’échelle locale, le niveau de la mer peut être vraiment différent. Il existe certaines régions du monde où l’on n’observe aucune hausse du niveau de la mer, voire une baisse depuis plusieurs décennies. C’est le cas de Mumbai, en Inde, par exemple où depuis 1940, le niveau de la mer est stable », illustre la chercheuse. Ces situations trouvent leurs explications dans des phénomènes locaux produits par la circulation océanique, les mouvements du sol, du fond marin ou encore du banc de sable.
À cela s’ajoute également le mouvement de la Terre au fil des siècles. « Toute la Scandinavie était sous une calotte de glace qui s’enfonçait dans l’eau il y a plusieurs milliers d’années, indique Julie Deshayes. Cette calotte a fondu depuis longtemps, mais on est encore en train d’observer la remontée du continent dans cette partie du globe ». Conséquence : à cet endroit du globe, le niveau de la mer n’a pas augmenté il a même, à certains endroits, baissé. Et cette tendance devrait encore durer plusieurs années.
Autant de facteurs qui illustrent toute la difficulté des scientifiques à modéliser l’augmentation du niveau des mers et des océans dans le détail des différentes régions du monde.
Le niveau de nos océans et de nos mers monte. Et il monte plutôt vite. Entre 2006 et 2018, le rythme d’augmentation était quasiment trois fois plus élevé qu’entre entre 1901 et 1971 : 3,7 mm/ an en moyenne, contre 1,3 mm, selon le sixième rapport du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Au total, entre 1901 et 2018, le niveau moyen de la mer s’est au total élevé d’une vingtaine de centimètres sur l’ensemble du globe. Une conséquence directe du réchauffement climatique. On vous explique.
Qu’est-ce qui provoque la montée des eaux ?
Le réchauffement atmosphérique que connaît notre planète actuellement fait grimper la température des océans. Or « l’eau chaude prend toujours plus de place que l’eau froide car les molécules d’eau se séparent », nous explique Julie Deshayes, chercheuse au CNRS au laboratoire d’océanographie et du climat. Conséquence, le volume des océans se dilate.
Autre élément qui participe à l’augmentation du niveau de nos océans : la fonte des glaces terrestres formées d’eau douce – les glaciers de montagnes et les calottes polaires antarctique et groenlandaise. Les glaciers de montagnes représentent un volume « plutôt faible », précise Julie Deshaye. En revanche celui des calottes polaires, notamment l’Antarctique, est conséquent.
Pourquoi la fonte de la banquise ne fait pas monter l’eau des océans ?
Et la banquise alors ? « Quand elle fond, la glace de mer n’a aucun impact sur le niveau des mers, nous explique la chercheuse. Car la banquise flotte à la surface de l’océan et son effet sur le niveau est déjà là même quand elle est sous forme de glace ».
Pour illustrer son propos, la scientifique nous donne l’exemple du glaçon qui fond dans notre verre d’eau : « quand le glaçon a fondu on voit que le niveau du liquide n’a pas augmenté ». En revanche, quand les glaces terrestres fondent, un nouveau volume vient s’ajouter aux océans.
Si auparavant l’augmentation du niveau de la mer était surtout due à la dilatation des océans, celle-ci n’est désormais plus le seul élément majeur à y contribuer. « Depuis 2010, on voit que la contribution de la fonte des glaces continentales devient au moins aussi importante que la dilatation thermique », assure Julie Deshaye.
La hausse du niveau des mers est-elle la même partout ?
Mais ce niveau d’eau n’évolue pas de la même manière partout. « À l’échelle locale, le niveau de la mer peut être vraiment différent. Il existe certaines régions du monde où l’on n’observe aucune hausse du niveau de la mer, voire une baisse depuis plusieurs décennies. C’est le cas de Mumbai, en Inde, par exemple où depuis 1940, le niveau de la mer est stable », illustre la chercheuse. Ces situations trouvent leurs explications dans des phénomènes locaux produits par la circulation océanique, les mouvements du sol, du fond marin ou encore du banc de sable.
À cela s’ajoute également le mouvement de la Terre au fil des siècles. « Toute la Scandinavie était sous une calotte de glace qui s’enfonçait dans l’eau il y a plusieurs milliers d’années, indique Julie Deshayes. Cette calotte a fondu depuis longtemps, mais on est encore en train d’observer la remontée du continent dans cette partie du globe ». Conséquence : à cet endroit du globe, le niveau de la mer n’a pas augmenté il a même, à certains endroits, baissé. Et cette tendance devrait encore durer plusieurs années.
Autant de facteurs qui illustrent toute la difficulté des scientifiques à modéliser l’augmentation du niveau des mers et des océans dans le détail des différentes régions du monde.
Les pays riches doivent-ils davantage aider financièrement les pays les plus vulnérables au changement climatique ?
Quelles sont les conséquences de la montée des mers ?
Selon les dernières estimations du GIEC, « le niveau moyen de la mer à l’échelle globale » s’élèvera d’au moins 28 cm d’ici à 2100 en cas de nette réduction des gaz à effet de serre (meilleur scénario). À l’inverse, dans le cas du scénario où les gaz à effet de serre seraient très élevées, le niveau moyen de la mer pourrait augmenter de 63 cm à 1,01 m d’ici à 2100.
Les conséquences de cette montée des eaux sont déjà connues comme nous le rappelle un schéma publié par le CNRS : immersion des régions côtières, perte de la biodiversité, salinisation des stocks d’eau douce et événements extrêmes amplifiés.
L’ampleur de ces derniers pourrait être plus importante dans les régions côtières de faible altitude et à forte densité de population. C’est le cas par exemple de la ville de Tianjin (12 millions d’habitants), à l’est de Pékin qui en plus de faire face à la montée des eaux, s’enfonce sous son poids de plusieurs centimètres tous les ans.
Le GIEC estime que « l’élévation du niveau de la mer pourrait ainsi directement menacer plus d’un milliard de personnes » vivant dans des zones côtières d’ici « à 2050 ».
Le coût économique et humain pourrait ainsi devenir conséquent : « Dans le rapport du GIEC, on estime que les coûts des dégâts côtiers liés à l’augmentation du niveau de la mer vont augmenter d’un facteur dix en Europe », a confié Gonéri Le Cozannet, expert des risques côtiers et du changement climatique au BRGM (Bureau de recherche écologique et minière) et coauteur du sixième rapport du GIEC.
Si la montée des eaux est bien là et devrait continuer dans les prochaines années, son intensité et son accélération future dépendront en grande partie de la quantité de gaz à effet de serre que nous émettrons.