Mercredi, le Japon a lancé ses premières obligations souveraines climatiques. S’engageant à allouer 124 milliards d’euros sur dix ans pour aider ses industries à adopter des technologies plus respectueuses de l’environnement.
Lancement des obligations climatiques par le Japon
Mercredi dernier, le gouvernement japonais a lancé ses premières obligations climatiques. Dans le but d’accompagner en douceur les grandes industries du pays vers la décarbonation, malgré leur résistance au changement. Cette initiative vise à aider les entreprises à ajuster leurs modes de production pour réduire leur empreinte carbone. Le ministère des Finances a proposé 800 milliards de yens (environ 5 milliards d’euros) d’obligations à 10 ans. Avec une autre vente aux enchères prévue pour des obligations à 5 ans fin février. Sur une décennie, le Japon envisage d’émettre un total de 20 000 milliards de yens (environ 124 milliards d’euros) d’obligations de transition. Egalement appelées “obligations GX”, en référence au plan de transformation industrielle du pays.
Les retards s’accumulent au Japon
Selon le plan en vigueur, le Japon vise la neutralité carbone d’ici 2050. Nécessitant une refonte majeure de sa production d’électricité, de l’efficacité énergétique de ses bâtiments, et des pratiques industrielles. Cependant, les acteurs économiques rencontrent des difficultés à réduire leurs émissions de CO2. Plaidant pour une transition plus progressive de leurs processus de production. Le gouvernement prévoit que le nouvel instrument de financement encouragera ces entreprises à attirer des investissements privés supplémentaires vers des projets qui ne répondent pas entièrement aux critères des marchés “verts”. Mais qui pourraient néanmoins contribuer à terme à la réduction de l’empreinte carbone de la quatrième économie mondiale. Les obligations de transition seront ainsi ciblées sur des initiatives telles que la production de batteries de nouvelle génération. La recherche sur la fabrication d’acier utilisant de l’hydrogène, ainsi que le développement de semi-conducteurs en carbure de silicium.
Le risque d’écoblanchiment suscite des inquiétudes
Malgré les louanges pour les efforts de Tokyo en faveur de la décarbonation, certains analystes redoutent que certaines obligations de transition ne servent à financer des technologies controversées. Dans leur récente analyse, les experts du think-tank “Climate Integrate” à Tokyo soulignent ce risque et mentionnent notamment le soutien potentiel à des projets tels que la co-combustion à l’ammoniac, une initiative promue par Tokyo malgré les désaccords des organisations environnementales. Ils soulignent le défi consistant à permettre aux investisseurs d’évaluer de manière précise la cohérence de ces financements avec les objectifs de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
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