Le financement des énergies fossiles par les banques

énergies fossiles
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Lorsqu’on aborde les sujets du changement climatique ou de la pollution, les premières images qui viennent à l’esprit sont celles des industries pétrolières, du charbon, ou encore des modes de transport polluants. Cependant, il est rare que l’on pense au rôle crucial que jouent les banques dans ce problème. Un rapport récent met en lumière l’implication continue des banques mondiales, notamment françaises, dans le financement des énergies fossiles.

Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.

Les banques et le financement des énergies fossiles

Un rapport intitulé “Banking on Climate Chaos”, réalisé par plusieurs ONG, dont Reclaim Finance et Oil Change International, révèle des chiffres alarmants sur le financement des énergies fossiles par les banques. En 2023, les banques ont prêté ou arrangé plus de 700 milliards de dollars pour les énergies fossiles, incluant le gaz, le pétrole et le charbon. Depuis 2015, ce chiffre atteint 6 896 milliards de dollars, soit environ 6 400 milliards d’euros.

En tête de ces financements, on retrouve des banques américaines, japonaises, chinoises et canadiennes, représentant près de 70% des financements totaux. La banque américaine JP Morgan Chase est en première position avec un investissement de près de 41 milliards de dollars en 2023 dans les énergies fossiles. Ces fonds servent à financer des groupes pétroliers comme TotalEnergies, BP et Shell. Les investissements se font souvent sous forme de prêts, d’obligations, et autres instruments financiers.

Les motivations des banques

Les banques trouvent ces industries fossiles attrayantes en raison de leur rentabilité et de leur stabilité relative. Les fonds investis peuvent être utilisés pour maintenir les activités existantes, mais aussi pour explorer et développer de nouvelles réserves de gaz, de pétrole ou de charbon. Par exemple, BNP Paribas a été l’un des principaux financeurs de projets pétroliers offshore en 2022.

Les banques Françaises : des efforts insuffisants

Le rapport souligne une réduction des investissements des grandes banques françaises dans les énergies fossiles depuis 2020, avec une baisse de l’ordre de 20%. Les financements des banques françaises aux 12 plus grandes entreprises fossiles ont clairement diminué entre 2021 et 2023. Par exemple, les financements de BNP Paribas à ces entreprises ont chuté de 78% en 2023 par rapport à 2021. Le Crédit Agricole affiche une baisse de 63% sur la même période.

Cependant, cette diminution est en grande partie due à une réduction de la demande de financement de ces entreprises, qui ont réussi à s’auto-financer récemment. Malgré ces baisses, les banques françaises continuent d’investir massivement dans les énergies fossiles. Entre 2021 et 2023, elles ont investi 67 milliards de dollars dans l’expansion de projets fossiles. Ces investissements vont à l’encontre des recommandations du GIEC, qui demande l’arrêt du financement de nouveaux projets fossiles et la réorientation vers des énergies renouvelables.

Les principales banques implicites

Quatre banques françaises représentent 99% des investissements dans les énergies fossiles: BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, et Banque Populaire Caisse d’Épargne. Le GIEC recommande une transparence accrue des portefeuilles d’investissement des banques et la cessation des financements de nouveaux projets fossiles.

Il est clair que le rôle des banques dans le financement des énergies fossiles est un aspect crucial et souvent négligé de la lutte contre le changement climatique. Les efforts pour réduire ces investissements sont présents mais encore insuffisants pour répondre aux urgences climatiques actuelles. Pour une véritable transition vers des énergies renouvelables, une révision drastique des politiques de financement bancaire est indispensable.

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