Les nouvelles révélations concernant l’entreprise française TotalEnergie mettent en lumière des pratiques illégales et leurs effets dévastateurs au Yémen. Selon une enquête récente de Quentin Müller pour le magazine Marianne, TotalEnergie était consciente de ses actions et de leurs conséquences néfastes, tant sur l’environnement que sur la santé des habitants.
Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.
Les Accusations portées contre TotalEnergie
Les enquêtes précédentes
En avril 2023, une enquête de L’Obs intitulée “Les eaux noires de Total” révélait que TotalEnergie avait été responsable de graves dégradations environnementales et sanitaires dans la région de l’Adramaut, à l’est du Yémen, entre 1996 et 2015. Total, ainsi que d’autres géants pétroliers, s’étaient installés pour exploiter le bassin pétrolier de Messila. Les activités de Total au sein de sa filiale yéménite, le Block 10, ont été marquées par une série d’accidents, dus principalement à une mauvaise gestion des déchets générés par l’extraction de pétrole.
La pollution par l’eau contaminée
Lors de l’extraction de pétrole, de l’eau contenant des métaux lourds, des substances radioactives et des produits chimiques cancérigènes remonte à la surface. Cette eau, impropre à la consommation humaine, doit être traitée selon des standards mondiaux avant d’être rejetée ou réutilisée. Cependant, TotalEnergie a opté pour des bassins d’évaporation pour stocker cette eau contaminée, espérant que le soleil en évapore l’eau, une pratique moins coûteuse mais illégale au Yémen et non conforme aux standards internationaux.
Les bassins d’évaporation, mal gérés, ont conduit à des infiltrations dans les nappes phréatiques environnantes. De plus, une explosion de pipeline en 2008 a provoqué une marée noire, contaminant les sols et les eaux de la région. Les conséquences ont été graves pour la biodiversité et l’économie locale, notamment les terres agricoles. Les autorités locales ont également constaté une augmentation des cas de cancer, avec environ 200 nouveaux cas par an dans le district de l’Adramaut.
Les révélations de Marianne
Conscience des pratiques illégales
Quentin Müller révèle que TotalEnergie était au courant de ses pratiques illégales. Le rapport gouvernemental yéménite de 2008 mentionne la destruction de bassins d’évaporation. Suite à une tempête, avec des responsables de Total reconnaissant des erreurs. Un rapport interne de 2008 indiquait que des employés avaient averti la direction de l’interdiction d’utiliser des bâches en plastique. Proposant des solutions alternatives plus sûres qui n’ont pas été adoptées.
Un rapport de 2015, rédigé par un fonctionnaire yéménite, décrivait des bassins mal conçus avec des fuites de pétrole. Posant un danger pour les citoyens. Ce rapport visait à lancer des procédures judiciaires contre Total. Mais le début de la guerre civile au Yémen a empêché ces démarches. TotalEnergie a cessé ses activités au Yémen en 2015 en raison de la guerre.
Réponse de TotalEnergie
TotalEnergie nie avoir eu connaissance de l’enquête gouvernementale de 2015. Et affirme que toutes ses activités respectaient les lois et réglementations en vigueur. En février dernier, TotalEnergie a été convoquée au tribunal de Nanterre. Après des plaintes de Yéménites concernant la pollution des terres et des eaux. Une nouvelle audience est prévue en juin.
TotalEnergie fait également face à d’autres accusations environnementales. Notamment liées à son projet E-COP en Ouganda et en Tanzanie. Le plus grand oléoduc chauffé au monde, critiqué pour ses impacts environnementaux. Sur le plan économique, TotalEnergie envisage de quitter la bourse de Paris pour rejoindre celle de New York. Une décision qui sera discutée ultérieurement.
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