Le 21 novembre 2024, dans les locaux de Bpifrance à Paris, s’est tenu le 20e rendez-vous annuel APIA. Cet événement s’inscrit dans un contexte où les entreprises, en particulier les PME et ETI, font face à des exigences accrues en matière de gouvernance environnementale, sociale et de gouvernance (ESG).
Ce forum, présidé par Olivier Diehl, met en lumière le rôle déterminant de la gouvernance pour concilier performance économique et durabilité. Des experts, entrepreneurs et grands témoins partagent leurs visions et retours d’expérience sur des sujets essentiels pour l’avenir des entreprises.
Thème de cette édition :
« PME et ETI : Face aux enjeux ESG, le nouveau rôle de la gouvernance en 2024 »
Parmi l’un des temps forts de cet événement, une table ronde centrée sur l’Administrateur indépendant face aux enjeux ESG des PME / ETI. Comment APIA intègre performance et durabilité dans l’accompagnement d’entreprises de taille moyenne et intermédiaire
Avec la participation de :
- Amandine Duquesne, Associée – RSE & Finance Durable, RSM
- Marie Cornière, Directrice Générale, COPY-TOP
- Nathalie Kestener, Administratrice Indépendante, APIA
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est désormais un pilier fondamental de la gestion d’entreprise. Loin d’être un simple devoir de conformité, elle représente une véritable opportunité pour les entreprises de transformer leurs modèles d’affaires, en intégrant des préoccupations sociales et environnementales à leur cœur stratégique. À travers les échanges observés, plusieurs points cruciaux émergent sur la façon dont les entreprises peuvent appréhender la RSE, la rendre concrète et l’intégrer dans leur culture de manière durable.
La RSE : un levier stratégique pour la durabilité et l’innovation
Le premier aspect fondamental de la RSE est sa capacité à impulser une transformation durable au sein des entreprises. En effet, loin de se limiter à une série de contraintes réglementaires, la RSE offre une occasion de repenser l’entreprise dans son ensemble. L’un des principaux leviers de cette transformation est l’intégration des enjeux sociaux et environnementaux dans les processus d’affaires. Cela nécessite non seulement une adaptation des pratiques internes mais aussi la capacité d’innover dans les produits et services proposés.
Ainsi, l’exemple de certaines entreprises qui ont choisi de produire localement, pour réduire leur empreinte carbone tout en développant un modèle plus agile, illustre cette dynamique de RSE en action. Par exemple, une entreprise a réduit sa production centralisée au profit de la production locale, ce qui lui a permis de mieux répondre aux besoins de ses clients tout en ayant un impact positif sur son modèle économique et environnemental. Ce type de démarche prouve que l’innovation n’est pas uniquement technologique, mais peut aussi être ancrée dans des choix stratégiques de production et de distribution.
Le rôle clé des dirigeants dans la mise en œuvre de la RSE
Pour que la RSE soit réellement un moteur de changement, elle nécessite une forte implication des dirigeants. Ces derniers ont un rôle fondamental à jouer, non seulement dans la définition de la stratégie mais aussi dans l’inculcation d’une culture RSE au sein de l’entreprise. L’idée de la RSE doit se traduire par des actions concrètes, alignées sur la vision long terme de l’entreprise, et ce dès le niveau de la gouvernance.
Les dirigeants doivent donc être à l’avant-garde de ce mouvement, mais ils doivent également savoir sensibiliser leurs équipes à l’importance de ces enjeux. Cela passe par des outils comme des comités RSE ou des formations qui permettent de renforcer la connaissance et l’implication de tous les collaborateurs dans cette démarche. Ainsi, la RSE n’est pas seulement une initiative de la direction mais un projet collectif, qui implique toutes les parties prenantes.
La réglementation sociale et son impact sur les entreprises
La réglementation sociale est un autre aspect complexe mais crucial de la RSE. En effet, de nombreuses entreprises sont confrontées à des normes et des législations en constante évolution. La capacité à décrypter ces règlements, à les adapter aux spécificités de l’entreprise et à les intégrer dans les processus quotidiens représente un véritable défi. Les dirigeants doivent donc s’assurer de la conformité de leurs pratiques tout en cherchant à aller au-delà de la simple application des lois pour créer de la valeur. La RSE permet justement de naviguer dans cette complexité tout en apportant des bénéfices concrets à l’entreprise, qu’il s’agisse de réduire les risques ou de saisir de nouvelles opportunités de marché.
Les avantages de la RSE pour les collaborateurs : un capital humain valorisé
Un aspect souvent sous-estimé de la RSE est son impact sur le capital humain de l’entreprise. En plaçant les collaborateurs au cœur de la stratégie RSE, l’entreprise se positionne comme un acteur responsable et attractif. La gestion des ressources humaines dans une logique de RSE permet non seulement d’attirer de nouveaux talents mais aussi de fidéliser ceux qui sont déjà en place.
Les entreprises qui prennent en compte la qualité de vie au travail, l’égalité des chances, la diversité et l’inclusion sont mieux perçues par leurs employés, qui se sentent valorisés. Cela peut aussi se traduire par une réduction du turnover, une meilleure motivation et une plus grande productivité. En créant des environnements de travail plus respectueux et inclusifs, les entreprises renforcent leur culture et contribuent positivement à leur performance globale.
Le rôle de la communication dans la diffusion de la culture RSE
La communication autour de la RSE joue un rôle essentiel dans la réussite de ces initiatives. Les entreprises doivent être transparentes sur leurs actions et résultats afin de renforcer leur crédibilité et leur légitimité. Une communication efficace permet également de mobiliser l’ensemble des parties prenantes, y compris les consommateurs, les partenaires commerciaux, et même les investisseurs.
Les dirigeants doivent également reconnaître que la communication autour de la RSE n’est pas simplement une question de marketing, mais un moyen de démontrer l’engagement réel de l’entreprise envers des pratiques responsables. Cela passe par des rapports RSE détaillés, mais aussi par des actions concrètes et visibles qui montrent que l’entreprise ne se contente pas de respecter les normes, mais cherche à avoir un impact positif durable.
L’impact de la RSE sur la performance et la compétitivité de l’entreprise
Il est essentiel de souligner que la RSE ne se limite pas à des objectifs sociaux et environnementaux, mais doit aussi s’intégrer dans une stratégie visant à améliorer la compétitivité de l’entreprise. En réduisant ses coûts, en optimisant ses processus et en créant des produits plus durables, l’entreprise peut non seulement contribuer positivement à la société et à l’environnement, mais également améliorer sa rentabilité à long terme. Les entreprises qui adoptent des pratiques RSE peuvent ainsi se différencier sur le marché et renforcer leur position face à des concurrents qui n’ont pas encore pris ce virage.
La RSE, une stratégie indispensable pour l’avenir des entreprises
En définitive, la Responsabilité Sociétale des Entreprises est bien plus qu’une simple mode ou une contrainte réglementaire. Elle est un levier stratégique indispensable pour les entreprises souhaitant se pérenniser dans un monde où les attentes des consommateurs, des collaborateurs et des législateurs sont de plus en plus fortes en matière de durabilité et de responsabilité. Les dirigeants doivent ainsi faire preuve de vision et d’engagement pour réussir à intégrer la RSE dans toutes les dimensions de l’entreprise : de la gouvernance aux processus opérationnels, en passant par la gestion des talents et la communication.
En optant pour une stratégie RSE bien pensée et mise en œuvre, les entreprises peuvent non seulement contribuer positivement à la société, mais aussi améliorer leur performance économique et leur compétitivité sur le long terme. La RSE n’est donc pas une simple obligation, mais une véritable opportunité à saisir pour les entreprises souhaitant s’adapter à un environnement en constante évolution.
Avec Marie Cornière, Directrice Générale Copy Top (et membre du Conseil d’Administration d’APIA)
Nathalie Kestener, Administratrice indépendante APIA
Amandine Duquesne, Associée – RSE et finance durable, RSM
En guise de conclusion de ce bel evenement :
*Grand Témoin, Frédéric Mazzella, Président Fondateur, Blablacar et Dift
Frédéric Mazzella : une vision innovante pour un futur collaboratif
Frédéric Mazzella, entrepreneur emblématique et fondateur de BlaBlaCar, incarne l’esprit visionnaire et l’innovation au service de la transformation sociétale. Lors d’une vidéo captivante, il partage ses réflexions profondes sur l’importance de la collaboration, l’impact de la technologie, et le rôle clé des valeurs humaines dans la construction d’un avenir durable. À travers deux extraits de retranscriptions, nous explorons ses idées, mettant en lumière sa vision unique.
Dans une époque marquée par des transformations rapides et profondes, Frédéric Mazzella, entrepreneur et visionnaire, incarne une vision de l’innovation au service des besoins humains. À travers son discours, il illustre comment la collaboration, le partage, et une approche résolument centrée sur l’humain peuvent bouleverser des paradigmes établis et contribuer à bâtir une société plus efficace, durable et connectée.
Le rôle clé de la mutualisation des ressources
Frédéric Mazzella commence par souligner l’importance de la mutualisation dans un monde où les ressources sont limitées. Il prend en exemple le covoiturage, une pratique qui met en évidence à quel point l’optimisation des ressources inutilisées peut générer des bénéfices considérables, tant pour les individus que pour la société.
« Les voitures sont utilisées à seulement 3% de leur capacité, » explique-t-il. Cette réalité frappante démontre un gaspillage systémique auquel des solutions simples, mais innovantes, peuvent remédier. En optimisant l’utilisation des ressources disponibles, comme les sièges vacants dans une voiture, on réduit non seulement les coûts, mais également les émissions de CO2. Cela permet ainsi de répondre à deux grands enjeux actuels : le pouvoir d’achat et la transition écologique.
L’enjeu est double : il s’agit de répondre aux besoins économiques immédiats tout en limitant notre impact environnemental. En rendant tangible l’idée que chaque ressource inutilisée représente une opportunité de valeur, Frédéric Mazzella met en avant une philosophie qui allie pragmatisme et vision.
Une économie circulaire et collaborative
L’innovation, selon Frédéric Mazzella, ne repose pas uniquement sur la technologie. Elle naît avant tout d’une réflexion collective et d’une capacité à repenser les usages. Il défend l’idée d’une économie circulaire et collaborative, où les biens et services sont partagés pour maximiser leur utilité.
Il donne l’exemple des outils de bricolage ou d’autres objets du quotidien, souvent utilisés de manière épisodique : « Pourquoi posséder quand on peut simplement utiliser ? » Cette question résume l’essence même du modèle collaboratif, qui repose sur l’usage plutôt que sur la propriété. À travers cette approche, l’objectif est de réduire le gaspillage, de promouvoir une consommation plus responsable et de renforcer les liens sociaux.
Dans ce contexte, les plateformes numériques jouent un rôle crucial. Elles permettent de mettre en relation des millions de personnes, facilitant l’échange, le prêt ou la location de biens et services. Pour Frédéric Mazzella, ces outils ne sont pas une fin en soi, mais un moyen de faciliter une transition vers une économie plus équilibrée, fondée sur le partage et l’entraide.
La technologie au service de l’humanité
Un autre aspect central du discours de Frédéric Mazzella est la place de la technologie dans la transformation des usages. « La technologie n’a de sens que si elle améliore le quotidien des individus, » affirme-t-il. Il met l’accent sur l’importance de concevoir des innovations qui répondent à des besoins réels et apportent des solutions concrètes à des problèmes quotidiens.
Il revient sur la manière dont la technologie peut réduire les distances, améliorer la coordination et renforcer l’efficacité collective. Par exemple, grâce à des outils numériques, les utilisateurs peuvent organiser un trajet partagé en quelques clics, ce qui n’aurait pas été possible il y a encore quelques années. Cette simplicité d’utilisation est essentielle pour rendre les pratiques collaboratives accessibles au plus grand nombre.
Cependant, Frédéric Mazzella met également en garde contre les excès d’une technologie déconnectée des réalités humaines. « L’innovation doit rester au service des gens, et non l’inverse. » Il insiste sur la nécessité d’un équilibre, où les outils numériques facilitent les interactions humaines sans les remplacer.
Une nouvelle définition de la réussite
Dans son approche, Frédéric Mazzella redéfinit également la notion de réussite. Pour lui, il ne s’agit pas simplement de générer des profits, mais de créer un impact positif, durable et mesurable sur la société.
Il évoque l’importance de l’éthique et de la responsabilité dans le développement de nouvelles solutions. À une époque où les entreprises sont de plus en plus scrutées sur leur rôle social et environnemental, il appelle à une réflexion collective sur le sens de la réussite économique. Les modèles d’affaires doivent intégrer des objectifs sociétaux, comme la réduction des inégalités ou la lutte contre le réchauffement climatique.
Cet état d’esprit, selon lui, est particulièrement important dans le contexte entrepreneurial, où les choix stratégiques peuvent avoir des répercussions significatives à grande échelle. Il souligne que les entrepreneurs ont une responsabilité particulière en tant que moteurs du changement, et qu’ils doivent agir avec une vision à long terme.
L’importance de l’éducation et de la sensibilisation
Enfin, Frédéric Mazzella insiste sur le rôle clé de l’éducation et de la sensibilisation dans cette transformation. « Changer les mentalités est un défi de taille, mais il est essentiel si l’on veut construire un monde meilleur. » Il met en avant la nécessité de former les citoyens aux nouveaux usages et de leur donner les outils pour s’adapter à un environnement en constante évolution.
Il appelle également à une meilleure prise en compte de ces enjeux dans les politiques publiques et les programmes éducatifs. Pour lui, l’éducation ne doit pas se limiter à la transmission de savoirs, mais aussi inclure le développement d’une réflexion critique sur nos modes de vie et de consommation.
Un optimisme réaliste pour l’avenir
Malgré les défis importants auxquels notre monde est confronté, Frédéric Mazzella affiche un optimisme réaliste. Il croit fermement en la capacité des individus à s’unir pour relever les défis les plus complexes. Pour lui, les innovations technologiques et sociales, lorsqu’elles sont guidées par une vision humaine et collective, peuvent conduire à un avenir meilleur.
Son message est clair : le changement est possible, mais il repose sur la volonté de chacun de repenser ses habitudes et de contribuer, à son échelle, à un système plus vertueux.
À travers ses réflexions, Frédéric Mazzella nous invite à repenser notre rapport aux ressources, à la technologie, et à la réussite. Son approche, basée sur la collaboration et l’innovation, offre des perspectives inspirantes pour répondre aux grands enjeux de notre époque.
En mettant l’humain au centre de ses préoccupations, il montre que l’avenir peut être conçu de manière inclusive et durable, à condition que chacun s’engage activement dans cette transition. Ainsi, il ne s’agit pas seulement de s’adapter aux changements, mais de les façonner, dans un esprit de coopération et de responsabilité partagée.
à propos d’APIA :
Créée en 2004, l’association APIA (Administrateurs Professionnels Indépendants Associés) a pour objectifs de promouvoir et professionnaliser la fonction d’Administrateur Indépendant (AI) principalement auprès des PME et ETI, mais aussi des start-up et des grandes associations.
APIA se place au service du développement et de la durabilité des PME et ETI, avec la conviction que l’organisation d’une bonne gouvernance, avec des administrateurs indépendants compétents, est un accélérateur de croissance. RSE, digital-IA, RH-social, réglementation…, ces organisations sont aujourd’hui confrontées à de nombreux défis de transformation. Autant de nouvelles problématiques qui s’ajoutent aux traditionnelles questions relatives à la croissance de l’entreprise, ou encore, à la succession du dirigeant.
APIA est la seule association de dirigeants en France qui accompagne d’autres dirigeants d’entreprise de taille moyenne et intermédiaire, dans l’optimisation de leur gouvernance et dans le recrutement d’administrateurs indépendants, expérimentés et formés (par APIA), pour composer des conseils d’administration et comités stratégiques bien structurés.
Dans un contexte qui impose une remise en question rapide et profonde des modèles d’affaires des PME et ETI, aider les chefs d’entreprise à se saisir du sujet de la gouvernance de manière positive et constructive, comme une réelle opportunité de création de valeur, pour l’entreprise et ses parties prenantes, telle est la vocation d’APIA.
Ses membres dirigeants aux profils variés, ont tous à cœur de transmettre leur expérience en aidant leurs pairs, pour contribuer à la performance et à la pérennité des entreprises.
Présidée par Olivier Diehl depuis juin 2024, APIA est engagée depuis sa création pour l’expansion du tissu économique du pays. L’association se déploie sur l’ensemble du territoire, ce qui en fait sa force et sa singularité.
APIA est attachée à la formation continue de ses membres, pour les aider à progresser dans leurs activités d’administrateurs indépendants, et ce, à toutes les étapes de la vie de l’entreprise, depuis la création jusqu’à la transmission, en passant par le développement et les périodes de turbulences.
Les membres APIA sont tous experts dans leur domaine : opérations de cessions-acquisitions, levées de fonds, gestion de crise, développement international, RSE, entreprises à mission, cybersécurité, gouvernance des entreprises familiales, performances économiques, achats…, avec une expérience dans la plupart des secteurs d’activité.
APIA organise chaque année un grand événement national, en plus de ses rencontres mensuelles à Paris et en région. Pour compléter sa plateforme de formation, APIA met également à disposition de ses membres, des dossiers thématiques.
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