BNP Paribas : une ambition durable contestée

Bnp-Paribas
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Lors de l’assemblée générale de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, directeur général, a mis en avant les avancées notables du groupe dans le financement des énergies bas carbone. Cependant, les ONG déplorent le manque d’engagements plus stricts vis-à-vis des financements accordés aux grandes entreprises pétrolières et gazières. Cette contradiction illustre les défis auxquels la banque fait face dans son ambition de devenir un leader en finance durable.

BNP Paribas : progrès dans le financement bas carbone

En 2023, BNP Paribas a consacré 65 % de ses financements énergétiques aux énergies bas carbone, une progression notable par rapport aux 54 % de 2022. Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de la banque, a affirmé lors de l’assemblée générale que cette proportion atteindra 90 % d’ici 2030. Pour Bonnafé, ces résultats illustrent clairement l’engagement du groupe envers le climat sans avoir besoin de nouveaux engagements verbaux. “Notre métier n’est pas de faire des déclarations”, a-t-il précisé, soulignant que la banque privilégie les actions concrètes aux promesses.

Pressions des ONG et exigences d’engagements fermes

Malgré ces progrès, les ONG demandent des actions plus décisives. Elles souhaitent que BNP Paribas cesse de financer les obligations conventionnelles des grandes entreprises pétrolières et gazières. Bien que la banque ait déjà pris la décision de ne plus participer à ces émissions, les ONG veulent que cet engagement soit clairement inscrit dans la politique climatique de BNP Paribas et qu’il s’étende aux prêts généraux au secteur. Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance, critique cette position en affirmant que “BNP Paribas n’a pas fermé la porte à participer à de telles transactions”.

Jongler entre volontarisme et contraintes

BNP Paribas se trouve dans une position délicate, devant concilier des engagements ambitieux avec des contraintes opérationnelles importantes. D’un côté, une partie des actionnaires et des clients soutient sa stratégie durable, tandis que d’autres s’y opposent fermement. La banque doit trouver un juste équilibre, d’autant plus qu’elle est confrontée à des actions en justice et à des boycotts. En réponse à une assignation en justice en février 2023 par trois associations pour non-respect de son devoir de vigilance climatique, BNP Paribas s’est engagée en mai 2023 à cesser tout financement de nouveaux projets d’exploration et de production pétrolière et gazière.

Pour tenter de rassurer ses détracteurs, Jean-Laurent Bonnafé a affirmé que la banque connaît les actions nécessaires pour réussir la transition énergétique. “Faites-nous confiance”, a-t-il insisté, en soulignant la présence de nombreux superviseurs et régulateurs pour encadrer leurs actions.

Bruno Boggiani, directeur de Green Finance, affirme que les banques comprennent les risques climatiques et les enjeux qui en découlent. Le problème est de savoir comment elles vont faire face à ces défis.

BNP Paribas se veut un leader de la finance durable, mais les attentes divergentes des parties prenantes rendent sa mission complexe. Alors que la banque affiche des progrès tangibles dans le financement bas carbone, les ONG et certains actionnaires demandent des engagements plus stricts et une politique climatique plus rigoureuse. La route vers une finance véritablement durable nécessite des actions concertées et des compromis délicats, et BNP Paribas devra naviguer prudemment pour répondre à ces défis tout en continuant à progresser.

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