Le 1 juin 2022, la présidente de la BCE Christaine Lagarde annonce ne pas renoncer à « des facilités de prêts verts » pour financer des projets environnementaux, bien que cela ne relève pas directement du mandat de l’institution de Francfort.
Des projets verts
« Des facilités de prêts verts, ce n’était pas prévu il y a un an. Je n’y renonce pas. Le Japon l’examine, la Chine l’a fait, pourquoi n’aurions-nous pas un esprit ouvert à ce sujet ? », a affirmé Christine Lagarde lors d’une conférence virtuelle sur le financement de la transition verte organisée par la Banque des règlements internationaux.
« Je sais que ce n’est pas directement dans le mandat » de la BCE, centré sur la stabilité des prix, mais « si on n’essaye pas, on n’a aucune chance de réussir, alors comptez sur moi », a ajouté la banquière centrale française.
La BCE solliciterait aux banques de consacrer une part de leur activité de crédit à financer des activités nécessaires à la transition écologique.
Christine Lagarde indique vouloir faire de ce type d’instrument, qui fait débat parmi les financiers centraux européens, un privilège pour le verdissement de la politique monétaire dans les douze mois à venir.
Des promesses climatiques
La BCE a pris des engagements climatiques lors de la COP26, assurant de proposer d’ici fin 2022 des conditions de prêts différenciées aux banques en fonction de données liées à l’environnement, mais les mesures restent floues. La BCE propose depuis des années de prêts géants et bon marché aux banques, les programmes “TLTRO” ciblés en termes de secteurs mais qui ignorent l’impact environnemental des prêts.
Absence de transparence
La Banque populaire de Chine (PBoC) a elle lancé en 2021 un mécanisme de prêts à faible taux d’intérêt offerts aux banques qui financent des projets d’entreprises pour réduire leurs émissions de carbone. Christine Lagarde a par ailleurs tancé les banques en zone euro qui manquent de transparence sur leurs risques environnementaux.
« D’après ce que nous avons vu jusqu’à présent, aucune banque n’est proche de répondre aux attentes de la BCE en matière d’évaluation et de divulgation des risques sur le climat et l’environnement », a-t-elle affirmé, réitérant un message envoyé en mars par l’institution.
La moitié des banques en zone euro n’ont rien prévu pour divulguer ce type d’information et trois quarts restent muettes si ces risques ont un impact significatif pour elles, a rappelé Christine Lagarde. « Demander aux banques de prendre ces questions au sérieux est d’une importance crucial » dans la conduite du changement climatique, a-t-elle conclu.