A l’occasion des 25 ans de l’ESG chez CANDRIAM, Vincent Compiègne, deputy global head of ESG Investments & research, et Lucia Meloni, Lead ESG Analyst, se penchent sur la compatibilité des cryptomonnaies et des piliers de l’ESG.
La pandémie de Covid-19 a donné un coup d’accélérateur à plusieurs tendances sur les marchés, dont l’utilisation des cryptomonnaies (ou «cryptos» en abrégé) et l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) par les investisseurs. Le fait que de plus en plus d’institutions financières établies acceptent les cryptomonnaies en tant que classe d’actifs investissables et négociables a certainement contribué à cette évolution.
Un actif spéculatif ou monnaie ?
La crypto-monnaie est un actif numérique dans lequel les transactions sont vérifiées et enregistrées à l’aide d’un système décentralisé, plutôt que par une autorité centralisée, comme les banques. La cryptomonnaie est un actif spéculatif non financier comparable à l’art. La valeur de l’art contemporain n’est pas objective ou intrinsèque, elle ne repose pas sur des fondamentaux, comme la rentabilité ou le capital des entreprises.
Les nouvelles pièces sont créées par un processus appelé minage, qui constitue une partie importante du fonctionnement des nombreuses applications de la blockchain. Pour aider à garantir l’intégrité de l’émission de nouvelles unités, le Bitcoin utilise un système d’énigmes. Ces énigmes compliquées sont résolues lors du processus de minage à l’aide d’ordinateurs puissants, qui valident les nouveaux blocs de la blockchain créés lors du processus de minage. Ce type de validation des blocs de données est appelé “preuve de travail”. Étant donné que les “mineurs” sont récompensés par quelques bitcoins lorsqu’ils résolvent l’algorithme complexe, plus le prix du bitcoin est élevé, plus l’incitation à effectuer les calculs est forte, ce qui consomme davantage d’énergie.
Les impacts sur la consommation d’énergie ?
L’extraction de bitcoins utilise environ 0,4 % de la consommation énergétique mondiale. L’indice de consommation d’électricité du bitcoin de l’université de Cambridge a classé la consommation annuelle d’électricité du bitcoin au-dessus de celle de l’Argentine et des Pays-Bas. Il convient de noter que 75 % de l’extraction mondiale de bitcoins a lieu en Chine, ce qui aggrave la situation car, dans les régions où se trouvent les fermes d’extraction de bitcoins, l’électricité est produite par la combustion de charbon thermique.
Les crypto-monnaies ne sont pas réglementées et peuvent être échangées à des fins lucratives et répréhensibles. Elles peuvent également devenir la cible des spéculateurs, qui ont parfois fait monter les prix en flèche. Le rapport 2020 de CipherTrace sur la criminalité liée aux crypto-monnaies et la lutte contre le blanchiment d’argent révèle qu’en 2020, les principaux vols, piratages et fraudes liés aux crypto-monnaies se sont élevés à 1,9 milliard USD. En l’état actuel des choses, nous pensons que les crypto-monnaies ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour satisfaire les critères ESG.
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Les points abordés :
- La vision de Candriam concernant la compatibilité entre cryptomonnaies et critères ESG
- La problématique, abondamment commentée récemment, de la consommation d’énergie du Bitcoin et approfondiron
- La classification des cryptos parmi les classes d’actifs et sur la genèse du concept de finance décentralisée
- Le fonctionnement de la blockchain, la technologie à la base des cryptomonnaies,
- l’impact de la structure et du mode de fonctionnement des différentes cryptomonnaies sur un certain nombre de préoccupations ESG.
- Les principaux développements en cours dans le domaine des cryptos, avec une vision de l’évolution des cryptomonnaies en tant que classe d’actifs plus respectueuse des critères ESG.