223 fonds investis dans les actifs vert en Europe pour près de 60 milliards d’euros, d’après l’étude réalisée par Novethic et l’Ademe. Sa rentabilité intéresse bien plus que son impact positif pour l’environnement, cependant, le reporting climat et les labels européens peuvent peut-être révéler les investisseurs responsables.
Depuis 2016, la COP21 a accéléré le processus des levés de fonds et participe même à sa progression. En effet, l’étude de Novethic et l’Ademe met la lumière sur le nombre de fonds européens dédiés à l’environnement -223 au total- pour 57.6 milliards d’euros en actifs verts sous gestion.
Avec 122 véhicules financiers dédiés et près de 27 milliards d’euros, les énergies renouvelables sont très tendance et porteur pour les sociétés de gestion. La classe d’actif la plus importante reste les fonds d’infrastructures ayant 76% du total des fonds verts.
Par ailleurs, les fonds verts sous gestion ne représentent
encore que 6.5% des encours européens non cotés, ce qui est trop peu par
rapport aux enjeux. Cependant, nous pouvons noter que les fonds verts cotés
sont bien moins élevés, un peu moins de 1% des encours européens soit 32.2
milliards d’euros en 2017.
Les objectifs de la transition écologique en terme de financements verts gravitent autour de 180 milliards d’euros par an d’ici 2030, d’après le plan sur la finance durable lancé par la Commission européenne. C’est un objectif qui n’est visiblement pas à notre porté pour cette année.
Des Feedback intéressants
Comme nous avons pu le voir précédemment, ce ne sont pas les aspects environnementaux qui attirent mais bien le rendement et les risques moindre. En effet, les fonds en infrastructures non cotés dans les EnR offrent un retour autour de 8.9% pour les parcs d’activités et jusqu’à 13.3% pour un projet en développement. Dominique Blanc, directeur du centre de recherche de Novethic, estime que « c’est l’attractivité financière qui attire les investisseurs, plutôt que la volonté d’investir dans une stratégie environnementale ».
Jean-Francis Dusch, directeur de la gestion de dette infrastructures chez Edmond de Rotschild asset management à Londres, confirme les propos de M. Blanc « Le thème de l’énergie verte est plus opportuniste qu’un véritable focus nos investisseurs. Ils sont intéressés par notre label Transition énergétique et écologique pour le climat (TEEC), mais ils veulent avant tout s’assurer que nous sommes capables de diversifier nos investissements »
Les mœurs, pour autant, changent progressivement. Stéphanie Chrétien, associée chez Demeter, la société de gestion spécialisée dans l’investissement vert, fait la remarque « De plus en plus d’investisseurs institutionnels créent une poche dédiée aux investissements verts ». Mais pour qu’elles raisons? La prise de conscience environnementale des citoyens du monde, des grandes entreprises et des pouvoirs publics ; l’accélération des innovations technologiques (Fintech) y ai aussi pour beaucoup « Elles permettent des solutions qui combinent rentabilité et impact » rajoute Mm. Chrétien.
Rebooster les labels
Le reporting climat : facteur de dynamisme, attire de plus en plus l’intérêt des investisseurs. La banque européenne d’investissement (BEI) est un bon exemple, en effet, en tant qu’Institution publique, elle demande déjà des informations détaillées des fonds dans lesquels ils investissent.
De plus, la transparence en matière de pratiques ESG des
institutionnels est très contrôlée et
poussée pour le plan sur la finance durable de la Commission européenne, ce qui
devrait les inciter à s’intéresser activement aux fonds verts.
Dans l’élan du label TEEC, la Commission européenne travaille activement sur la création d’un Ecolabel européen qui faciliterait les déplacements des fonds vers des actifs vert. Elise Calais, sous directrice de la responsabilité environnementale des acteurs économiques au ministère de la Transition écologique et solidaire, confirme le lien avec le label TEEC « Cet Ecolabel s’inspirera-t-il du label TEEC français ? Nous l’espérons et nous faisons tout pour ».
N’oublions pas que le ministère prévoit de reprendre cette
année la communication autour du label TEEC en réfléchissant à un nouveau logo.
Créé en 2015, le label TEEC a été délivré à seulement 14 fonds non cotés pour 3
milliards d’euros.