Perspectives d’investissement. Taxonomie européenne : les pourcentages montrent qu’il reste du chemin à parcourir avant d’atteindre l’alignement complet
- Un effort à l’échelle du secteur tout entier est nécessaire pour partager les informations et les meilleures pratiques si l’on veut que la taxonomie européenne soit un outil efficace.
- Les obligations vertes souveraines et les banques ont du mal à remplir les critères en raison d’une disponibilité de l’information insuffisante.
- Les émetteurs du secteur des services publics et des transports répondent généralement bien aux critères.
L’encadrement du plan d’action de l’Union européenne
La réglementation de l’Union européenne sur la taxonomie a été introduite cette année dans le cadre du plan d’action de l’Union européenne visant à financer une croissance économique durable en Europe. Ces règlements définissent les critères à respecter pour que les activités économiques puissent être classées comme durables ou vertes. Les gestionnaires d’actifs doivent évaluer et démontrer leur alignement sur les catégories de la taxonomie européenne. L’évaluation montre que la taxonomie favorise clairement certains types d’activités et d’émetteurs. En raison du nombre d’activités incluses dans la taxonomie qui continue de croître et du champ d’application limité et toujours en évolution de la taxonomie de l’UE, NN IP constate qu’un alignement total ne peut pas toujours être atteint à ce stade. Les acteurs souverains et les banques sont encore en train de se familiariser avec le niveau d’information et de détail requis pour cet exercice d’alignement avec la taxonomie. Dans les années à venir, nous nous attendons à un changement important dans le niveau de détail, notamment de la part des émetteurs non alignés qui souhaitent augmenter le pourcentage de leurs activités alignées avec la taxonomie.
Les émetteurs qui rencontrent actuellement des difficultés d’alignement ont tendance à fournir des informations insuffisantes, même s’ils peuvent par ailleurs remplir de nombreux critères “verts”. Ou encore des émetteurs qui ne séparent pas leurs catégories de manière suffisamment détaillée.
Les émetteurs du secteur des services publics et des transports
Les entreprises de services publics et de transport ont tendance à être bien alignées, généralement parce qu’elles incluent beaucoup d’allocation d’énergie renouvelable dans leurs obligations et grâce au transport électrique. Les obligations émises par les banques ont elles plutôt tendance à présenter moins d’informations sur les projets qu’elles financent. En outre, les obligations vertes souveraines sous-performent généralement en raison de la manière dont l’allocation est structurée par les acteurs souverains. Par exemple, si une obligation verte souveraine alloue 25 % au Ministère de l’Environnement, cette allocation ne peut être associée à aucune catégorie de la taxonomie et, par conséquent, un exercice d’alignement de la taxonomie ne peut être effectué, ce qui pourrait conduire à l’attribution d’une classification “non aligné”. Cet alignement peut néanmoins être réalisé grâce à une méthodologie stricte, par exemple celle de NN IP, publiée en décembre 2020, qui évalue dans le détail tous les composants individuels et qui adopte une approche prudente qui considère une activité comme non alignée si les informations fournies sont insuffisantes.