Une recherche conjointe menée par CDP et Clarity AI révèle que les entreprises européennes ayant des objectifs de réduction des émissions validés sur la base scientifique ont tendance à avoir une meilleure conformité des dépenses en capital (CapEx) avec la Taxonomie de l’UE.
En 2023, les entreprises ont effectué leur première déclaration complète sur la Taxonomie de l’UE, introduisant sur le marché des données de durabilité sans précédent, coïncidant avec l’attention portée aux engagements financiers lors de la COP28.
Avec l’introduction des données de conformité des dépenses en capital, le marché peut désormais évaluer si les entreprises réorientent leurs investissements pour atteindre leurs objectifs.
Le rapport est le premier à comparer les indicateurs de la Taxonomie de l’UE à d’autres indicateurs liés à la transition des entreprises, explorant comment l’éligibilité et la conformité à la Taxonomie sont liées aux émissions de gaz à effet de serre (GES) des entreprises et à leurs objectifs de réduction des émissions.
Alors que le financement climatique occupe une place centrale lors de la COP28 cette semaine, une analyse conjointe publiée aujourd’hui par CDP et Clarity AI révèle comment la Taxonomie de l’UE peut être utilisée par les entreprises comme un outil de planification de transition et par les institutions financières pour orienter leurs décisions d’investissement et leurs rapports.
L’étude menée par CDP, l’organisation à but non lucratif qui gère le système mondial de divulgation environnementale pour les entreprises, et Clarity AI, la plateforme mondiale de technologie durable, est la première à explorer le lien entre les indicateurs de la Taxonomie de l’UE et les indicateurs de transition des entreprises, tels que les émissions de gaz à effet de serre et les objectifs scientifiques de réduction.
Les données de la Taxonomie de l’UE révèlent l’alignement actuel et potentiel futur d’une entreprise avec la transition vers le zéro net au niveau de l’activité économique. Avec des données sur l’alignement des dépenses en capital disponibles pour la première fois, le marché dispose désormais d’un langage commun pour évaluer si les entreprises évoluent vers des activités respectueuses de l’environnement.
La recherche se concentre sur 1 700 entreprises relevant du champ d’application de la Directive sur la publication d’informations non financières (DNFI) qui ont publié des rapports de première année sur la Taxonomie de l’UE. Cela a abouti à une quantité sans précédent de données, désormais accessibles dans le domaine public.
L’étude révèle que les entreprises ayant un meilleur alignement avec la Taxonomie ont tendance à avoir des objectifs scientifiques de réduction validés et à aligner leurs revenus et leurs dépenses avec leur transition climatique. Sur les 1 700 entreprises analysées, 300 ont des objectifs scientifiques de réduction, et plus de 600 alignent leurs revenus et leurs dépenses avec leur plan de transition climatique.
Le rapport souligne l’efficacité de la Taxonomie de l’UE lorsqu’elle est combinée avec des plans de transition, à la fois pour établir et suivre les actions de décarbonisation et soutenir la planification financière dans le cadre de la stratégie globale de transition d’une entreprise.
Maxfield Weiss, directeur général de CDP Europe, a déclaré : « Avec les engagements financiers en tête de l’ordre du jour de la COP28 cette année, la Taxonomie de l’UE offre une opportunité d’analyser des données de durabilité comme jamais auparavant. En tant que première année où les entreprises sont tenues de faire rapport selon la Taxonomie de l’UE, 2023 a vu une mine d’or de données granulaires sur la durabilité être publiée sur le marché. »
Cependant, avoir accès à ces données est une chose, mais comprendre comment les interpréter et les utiliser en est une autre. Ce rapport montre en détail à quel point les données fondamentales sont cruciales pour un changement transformateur et dévoile ces données dans le contexte des plans de transition, rendu possible par les questions uniques de CDP sur les taxonomies de finance durable.
Patricia Pina, responsable de la recherche chez Clarity AI, a ajouté : “Le rapport sur la Taxonomie de l’UE en est encore à ses débuts, mais il éclaire déjà le chemin vers une économie plus durable. Les données produites sont cruciales pour comparer de manière transparente où se situent les entreprises aujourd’hui dans leur parcours vers une économie verte. Cependant, la Taxonomie de l’UE n’est pas une solution miracle. Pour exploiter efficacement cet outil puissant et avoir une vision globale des progrès environnementaux, le marché financier devrait utiliser la Taxonomie de l’UE en conjonction avec des plans de transition pour évaluer véritablement la crédibilité des engagements des entreprises en matière de progrès environnementaux.”
De plus, l’une des conclusions tirées de l’analyse est l’importance de contextualiser les données pour tirer des conclusions précises. La Taxonomie de l’UE ne couvre pas toutes les activités économiques, et les moyennes sectorielles ne fournissent pas une image complète. Par exemple, bien que le secteur des matériaux contribue de manière significative aux émissions, notamment dans les activités liées à la fabrication de ciment, d’aluminium et de fer, il n’est pas entièrement représenté dans la Taxonomie de l’UE. Étant donné que les entreprises du même secteur peuvent être impliquées dans des activités économiques très différentes, il ne suffit pas de se fier aux données d’alignement moyennes.
Le rapport complet ⬇️