Deloitte publie ses travaux inédits de modélisation éco-climatique permettant de mesurer le coût du changement climatique ainsi que les opportunités liées à une transition net zéro. Alors que la France pourrait perdre en moyenne 1 % de PIB sur les 50 prochaines années en cas d’inaction, les premières simulations de Deloitte démontrent qu’accélérer la transition vers une économie décarbonée est la voie de la raison non seulement pour notre planète mais aussi pour notre économie.
L’inaction contre la lutte climatique pénalise aussi la croissance
L’inaction dans la lutte contre le dérèglement climatique est non seulement dangereuse d’un point de vue sociétal et humain, mais aussi coûteuse d’un point de vue économique. Selon les premiers travaux de modélisation de Deloitte, l’impact du changement climatique en cas d’inaction pourrait entraîner une diminution d’en moyenne 1% du PIB français au cours des 50 prochaines années. L’inaction climatique réduirait également d’1,2 % la main-d’œuvre française à horizon 2070, et causerait un déficit moyen de 370 000 emplois sur la période 2020-2070, en particulier dans l’industrie, le commerce et le tourisme. Une perte significative qui pourrait s’avérer encore plus conséquente puisque les modélisations économiques utilisées n’intègrent pas le risque d’un scénario catastrophe de déséquilibres systémiques, et que la prise en compte des événements climatiques extrêmes est par nature très délicate à projeter. Pourtant, réagir face au dérèglement climatique peut aussi être source d’opportunités de croissance à
condition que la transition énergétique s’accélère et soit coordonnée au niveau international.
Réussir la transition vers une économie décarbonée pourrait rapporter jusqu’à +3,5% de PIB en 2070
L’étude livre une première évaluation de l’impact économique d’une transition net zéro pour la France. Le pays a déjà pris des engagements pour réaliser la neutralité carbone d’ici 2050 et a commencé à découpler sa croissance des sources d’approvisionnement à forte intensité d’émissions mais l’économie française dépend toujours des combustibles fossiles pour 47 % de son offre d’énergie primaire. Il faut accélérer ce mouvement dès maintenant afin de pouvoir un jour bénéficier des fruits des investissements conséquents qui s’imposent à court et moyen termes… Les modélisations de Deloitte font en effet ressortir que la transition net-zéro pourrait rapporter jusqu’à 3,5% de PIB à l’économie française en 2070, en comparaison à un scénario d’inaction climatique, si ce mouvement s’opère au niveau international et que le dérèglement climatique ne s’accélère pas au-delà des prévisions actuelles.
Une évolution en plusieurs étapes pour réussir la transition énergétique en France
Pour la France, la transition énergétique pourrait se matérialiser selon quatre phases d’ici 2070 :
− De 2021 à 2030 : phase d’accélération des décisions climatiques audacieuses et pionnières en accentuant les investissements en faveur de technologies émergentes pour une énergie décarbonée ;
− De 2031 à 2040 : phase du tournant climatique et économique qui doit permettre à la France de tirer les premiers bénéfices économiques des investissements réalisés lors de la première phase ;
− De 2041 à 2050 : phase d’atteinte de la neutralité carbone au cours de laquelle la France accélère sa décarbonisation et en tire des avantages économiques perceptibles ;
− Puis, au-delà de 2050 : phase de faible taux d’émissions dans une société où les structures économiques françaises sont radicalement transformées.
« Pour la première fois, une étude se penche sur les coûts mais également les opportunités de croissance qui peuvent découler du dérèglement climatique. L’étude démontre que le scénario du « business as usual » et de l’inaction fait peser un risque sur la croissance et le développement. A l’occasion de la publication de cette étude, nous souhaitons lancer un appel en faveur de l’action et de l’investissement pour une économie décarbonée. La France dispose de tous les atouts pour jouer un rôle de premier plan dans ce processus au niveau mondial, et prouver ainsi que la protection de l’environnement n’est pas qu’une question de coût, mais est aussi une vraie opportunité pour se réinventer et construire la société et l’économie française de demain » affirme Marc Van Caeneghem, Responsable Risk Advisory, Deloitte France et Afrique francophone.