Au début du mois de septembre 2018, l’agence de notation MSCI ESG Research a réévalué à la baisse la note de Nissan, la faisant passer de B à CCC. Comment expliquer un tel déclassement ? Faut-il le mettre en relation avec les récents déboires de Carlos Ghosn, ex-président de Nissan ? Éléments de réponse …
Une note sans appel !
Pour mesurer le coup de semonce que représente le déclassement de Nissan, il faut tout d’abord rappeler que l’échelle de notation des acteurs de l’industrie automobile s’étend de AAA à CCC. En d’autre termes, avec cette note réévaluée à la baisse, Nissan fait désormais figure de dernier de la classe ! Une situation inédite au pays du Soleil Levant, qui a fait de l’excellence et du travail des valeurs cardinales.
Des erreurs stratégiques
La dégradation de la note de Nissan est le résultat d’une série d’erreurs et de dysfonctionnements qui ont fragilisé le constructeur automobile. On peut notamment mentionner :
- Des failles liées à la sécurité: En octobre 2017, Nissan a procédé à des tests de sécurité sur ses modèles. Le constructeur a reconnu de façon tardive des manquements dans ses procédures de contrôle.
- Des fraudes avérées: Comme Volkswagen avant lui, Nissan a falsifié des documents relatifs aux émissions de gaz à effet de serre de 5 de ses usines. Un scandale qui date de juillet 2018 et qui pourrait à l’avenir fragiliser encore un peu plus le constructeur nippon !
Une gouvernance défaillante ?
Au-delà des erreurs stratégiques précédemment évoquées, l’agence de notation MSCI ESG a pointé du doigt le conseil d’administration de Nissan. Son ancienneté et son immobilisme freinent les réformes structurelles nécessaires au développement de l’entreprise. Un manque de réactivité en général peu apprécié par les marchés !
À cela s’ajoute la personnalité controversée de Carlos Ghosn, adulé par les uns et décrié par les autres. Avant même d’être suspecté de malversations financières par les autorités japonaises, le président de Nissan avait suscité les critiques au sein de sa propre entreprise. En 2017, des voix s’étaient élevées pour s’opposer à sa réélection à la tête de Nissan. La cause ? Un possible conflit d’intérêt lié au fait de diriger conjointement Nissan et Renault !
Dans une perspective plus globale, la dégradation de la note de Nissan dès septembre, semble avoir agi comme un signal « risque ». Oui la gouvernance d’entreprise a son importance, et les sociétés les plus mal classées selon ce critère, feront encore plus qu’avant, l’objet d’une attention particulière du marché !