La Société du Grand Paris (SGP) vient de lancer une obligation verte à dix ans pour un montant total de 1,75 milliards d’euros. Ces green bonds franciliennes visent à financer le projet de supermétro francilien.
Au programme : un chantier d’envergure qui prévoit, à terme, de créer 200 kilomètres de réseau qui s’ajouteraient aux 400 kilomètres existants, la prolongation des lignes 11 et 14 ainsi que la construction de 68 gares, qui seront le coeur de nouveaux quartiers, et de sept centres techniques. Le déploiement de ce réseau vise à atteindre 2 millions de passagers chaque jour et un train toutes les deux à trois minutes.
Cette obligation verte a, d’ores et déjà, rencontré un franc succès. Menée par six banques, avec en coordinateur global BNP Paribas et en co-coordinateur le Crédit Agricole, elle n’est en réalité que la première tranche d’un plus vaste programme pour un total de 5 milliards d’euros. Ces green bonds financeront exclusivement le Grand Paris Express, un supermétro 100% électrique qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 27 millions de tonnes d’ici à 2050.
Avec ce green bond, la Société du Grand Paris se veut le premier émetteur au monde d’emprunts 100% verts avec un objectif affiché de 35 milliards d’euros en 2030. Très bien notée par Moodys (Aa2/Prime 1), la SGP a enregistré plus de 3,6 milliards de demandes à la clôture de son livre d’ordres pour sa première obligation verte. Parmi les investisseurs : 49% d’assureurs, fonds de pensions, banques privées et gestionnaires d’actifs français, le reste se répartissant entre néerlandais, scandinaves, allemands, autrichiens, suisses et quelques asiatiques.
Ces green bonds, pour le développement des transports en commun propres et à haut niveau de service en Ile-de-France, bénéficient d’une double certification : la climate bond certified et sustainanalytics. Ils sont également alignés sur les Green Bond Principles qui sont basés sur quatre grands piliers : l’utilisation des fonds, le processus de sélection et d’évaluation des projets, la gestion des fonds et le reporting. Un reporting qui consiste à la mise à disposition d’un dossier d’information sur l’utilisation du produit de l’obligation verte actualisé chaque année.
La Société du Grand Paris marche ainsi sur les traces de la RATP qui avait, en juin 2017, lancé une obligation verte de 500 millions d’euros pour renouveler les voitures du RER A et automatiser la ligne 4 de son réseau. En terme d’obligations vertes émises en France, le secteur des transports prend de plus en plus de place, talonnant celui du bâtiment qui est toujours l’objet d’un tiers des green bonds. Que ce soit pour des projets de constructions neuves, de réhabilitation immobilière ou de chauffage urbain.