
L’économie française a terminé 2024 en contraction (-0,1 %), plombée par une demande intérieure en berne et des incertitudes politiques. La croissance prévue pour 2025 reste faible (0,6 %), freinée par une consommation ralentie, des investissements en baisse et des tensions commerciales. Une reprise modérée est attendue en 2026.
Une fin d’année 2024 marquée par un ralentissement du PIB français
L’économie française a clôturé 2024 avec une contraction de 0,1 % du PIB au quatrième trimestre, après une hausse de 0,4 % au trimestre précédent. Ce repli s’explique en partie par l’effet post-JO, mais également par un environnement international moins favorable et une incertitude politique grandissante. La consommation des ménages a ralenti (+0,4 % contre +0,6 % au troisième trimestre), tandis que les investissements et les exportations sont restés en baisse. Le commerce international et la gestion des stocks ont également eu un impact négatif sur la croissance.
Un bilan 2024 fragile
Sur l’ensemble de l’année 2024, la croissance française s’établit à 1,1 %, un niveau identique à 2023. Toutefois, ce chiffre masque une détérioration de la situation économique. Les investissements ont fortement chuté, notamment ceux des ménages (-6 % sur l’année), freinés par des taux d’intérêt élevés et un climat de confiance dégradé. Les entreprises, qui avaient maintenu un niveau d’investissement dynamique en 2023, affichent également une baisse marquée de 1,6 %.
La croissance a été principalement portée par la consommation publique (+2,1 %) et les investissements publics (+3,3 %), mais ces moteurs risquent de s’essouffler en 2025 sous l’effet des contraintes budgétaires. La production industrielle, en particulier la construction, a reculé (-2,3 %), tandis que les services ont résisté avec une croissance de +2,5 % pour les services marchands et +2,3 % pour les services non marchands.
Des perspectives 2025 peu encourageantes pour le PIB français
Le ralentissement observé en fin d’année 2024 annonce un début 2025 difficile. Avec une faible croissance héritée de 2024, atteindre l’objectif gouvernemental de 0,9 % pour 2025 semble compliqué. Les premiers indicateurs de l’année signalent un premier trimestre atone, avec une demande intérieure toujours sous pression.
L’incertitude politique, notamment autour du budget 2025 et d’un possible remaniement gouvernemental, pèse sur la confiance des ménages et des entreprises. Malgré un recul de l’inflation et une hausse des salaires réels, la crainte du chômage pousse les ménages à épargner davantage, limitant ainsi la consommation. De plus, les perspectives d’investissement restent moroses, freinées par un manque de visibilité sur les taux d’intérêt et la conjoncture économique.
Une reprise retardée
Dans ce contexte, les exportations françaises risquent d’être affectées par la résurgence des tensions commerciales, ce qui freinerait encore davantage l’industrie et le PIB français. Le secteur des services, qui a jusqu’ici mieux résisté, pourrait également ralentir. En janvier, les carnets de commandes restent en baisse dans le secteur du bâtiment, qui devrait connaître une nouvelle année difficile.
Ainsi, la croissance du PIB ne devrait pas dépasser 0,1 % au premier trimestre, et 0,6 % sur l’ensemble de l’année 2025. Une légère reprise pourrait intervenir en 2026, mais elle restera limitée à environ 1 %, freinée par une politique budgétaire plus restrictive et un environnement international toujours complexe.
Découvrez aussi notre article sur : LBP AM European Private Markets innove