En octobre 2024, les investisseurs ont injecté 62,6 milliards d’euros dans des fonds européens à long terme, marquant ainsi le meilleur mois de l’année en termes de flux d’actifs. Cette dynamique, bien qu’interrompue par une légère volatilité sur les marchés mondiaux, met en lumière un intérêt croissant pour certaines catégories de fonds, notamment les fonds d’actions et de dette. Cet article explore les principales tendances et catégories de fonds qui ont dominé ce mois, en tenant compte des facteurs macroéconomiques et des décisions stratégiques des investisseurs.
Une forte afflux dans les fonds d’actions
Les fonds d’actions ont continué de capter une part importante des flux d’investissements en octobre, avec 25,4 milliards d’euros d’influx nets. Ce résultat est particulièrement notable étant donné la volatilité des marchés mondiaux, avec une baisse de 2,2 % des actions mondiales en octobre. Malgré cette incertitude, les fonds d’actions ont connu un mois positif, soutenus par des stratégies de gestion active qui ont vu un retour à la croissance après plusieurs mois de sorties de capitaux. En particulier, les fonds d’actions mondiales à grande capitalisation ont été les grands gagnants, attirant une part substantielle des flux. Les stratégies d’actions actives ont également fait leur retour, enregistrant 3,4 milliards d’euros de nouvelles souscriptions, ce qui a marqué un tournant après plusieurs mois de retrait.
Le bond des stratégies obligataires
Les fonds obligataires ont affiché un solide gain en octobre, avec 41,8 milliards d’euros de flux nets. Ce résultat a été le meilleur depuis juillet 2019, favorisé par la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) et des rendements obligataires relativement attrayants. L’abaissement du taux de dépôt de la BCE de 0,25 % en octobre a renforcé la confiance des investisseurs dans les actifs obligataires européens, en particulier les fonds d’obligations d’État de la zone euro. Bien que les rendements sur les marchés des obligations aient été affectés par la volatilité générale, l’intérêt pour la dette souveraine européenne est resté fort.
Une sortie continue des fonds d’allocation et alternatifs
En revanche, les fonds d’allocation et les fonds alternatifs ont continué de voir des sorties de capitaux importantes. Les fonds d’allocation ont enregistré des sorties nettes de 1,7 milliard d’euros, tandis que les fonds alternatifs ont subi des rachats de 909 millions d’euros. Ces catégories sont en perte de vitesse depuis plusieurs mois, en raison de la recherche d’autres opportunités plus rentables dans des classes d’actifs comme les actions et la dette. Les investisseurs semblent préférer des stratégies plus ciblées, offrant des rendements potentiellement plus élevés, au détriment de la diversification que représentent ces fonds.
Les fonds monétaires en forte hausse
Une autre catégorie qui a attiré un intérêt croissant en octobre est celle des fonds monétaires. Ceux-ci ont capté 11,6 milliards d’euros de nouveaux investissements, portant à 173,8 milliards d’euros les flux nets dans les fonds monétaires depuis le début de l’année. Cette tendance reflète une prudence accrue des investisseurs, qui préfèrent se réfugier dans des placements à faible risque, dans un environnement économique mondial incertain et marqué par des tensions géopolitiques et des préoccupations liées à l’inflation.
Le contraste entre fonds « Article 8 » et « Article 9 » du SFDR
L’investissement dans des fonds durables a continué de croître en octobre, bien que les tendances diffèrent selon les types de fonds. Les fonds classés sous l’Article 8 du règlement SFDR (fonds favorisant les caractéristiques environnementales et sociales) ont attiré 16,7 milliards d’euros de nouveaux investissements, poursuivant leur performance positive. Cependant, les fonds classés sous l’Article 9, qualifiés de “verts foncés”, ont vu des sorties nettes de 3 milliards d’euros. Cela marque une 13e période consécutive de sorties pour ces fonds, mettant en évidence une divergence dans la perception des investisseurs vis-à-vis de certaines stratégies d’investissement durable.
Les grands acteurs de l’industrie des fonds
En octobre, BlackRock a dominé le marché des fonds en attirant 7,6 milliards d’euros de nouveaux flux, suivie par iShares avec 6,7 milliards d’euros. Ces géants de l’investissement ont capté une grande partie des flux, notamment dans les fonds d’actions à grande capitalisation, tant globalement qu’aux États-Unis. D’autres gestionnaires, comme Nordea et Scottish Widows, ont également enregistré des entrées significatives, consolidant leur position parmi les principaux acteurs du marché. À l’inverse, des sociétés comme Abrdn et Aviva ont enregistré des sorties nettes, particulièrement dans le domaine des fonds d’actions durables.
Les catégories en difficulté
À l’opposé des catégories qui ont prospéré en octobre, certains fonds ont connu des sorties substantielles. Les fonds d’actions mondiales à grande capitalisation de type “croissance” ont perdu 3 milliards d’euros, une tendance qui s’est accélérée au cours du mois. D’autres secteurs, tels que l’immobilier direct en Europe et les fonds d’actions technologiques, ont également subi des rachats importants, reflet des préoccupations sur la valorisation des actifs dans un environnement économique mondial plus incertain.
Une année marquée par des flux nets positifs malgré les incertitudes
Le mois d’octobre 2024 a confirmé la résilience des fonds européens à long terme, avec un total de 62,6 milliards d’euros de flux nets. Malgré une volatilité accrue et un contexte macroéconomique complexe, les investisseurs ont continué d’affluer vers des fonds d’actions et obligataires, tandis que certains segments comme les fonds d’allocation, alternatifs et “Article 9” ont souffert. Cette dynamique montre que, même dans un climat économique incertain, l’appétit pour les investissements européens reste solide, en particulier dans les stratégies ciblées et durables.
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