· BofAML: Le cumul des émissions de Green Bonds en Asie est estimé à 600 milliards de dollars sur les 5 prochaines années. Les investissements climatiques en Asie vont atteindre 500 milliards de dollars d’ici 2030.
· Pour limiter le changement climatique à 2 degrés, les émissions de CO2 doivent chuter de 85%, 73%, 70% et 56%, respectivement pour le secteur de l’énergie, du bâtiment, du transport et de l’industrie.
· Les énergies renouvelables en Asie se sont chiffrées à 165 milliards de dollars en 2017. La Chine représente 45% des dépenses mondiales en énergie renouvelable et représentera probablement la moitié des émissions d’obligations vertes.
70% de réduction en CO2. Le capex en Asie atteint actuellement 275 milliards de dollars et devrait être de 500 milliards de dollars en 2030
Pour limiter le changement climatique à un scénario de 2 degrés, les émissions de CO2 devraient diminuer de 70% d’ici 2050, soit respectivement de 85%, 73%, 70% et 56%, respectivement pour le secteur de l’énergie, du bâtiment, du transport et de l’industrie. (source: International Energy Association). Nous sommes donc confrontés à un rééquipement massif de la production et de la consommation d’énergie.
L’Asie représente 45 à 50% des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial, ainsi la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée, l’Indonésie et l’Australie ont produit 15,3 Gt de CO2 en 2016.
Les bonnes nouvelles en provenance d’Asie concernent:
1. Des engagements fermes pour les réductions de CO2 à l’horizon 2030 dans le cadre de l’Accord de Paris, par exemple Australie (avec une réduction comprise entre 26 à 28%), la Chine (de 60 à 65%), Inde (de 33 à 35%), Japon (26%) et Corée (37%).
2. En 2017, l’Asie a investi 165 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, soit 59% des dépenses mondiales en la matière. L’énergie solaire représente les deux tiers des investissements asiatiques. La Chine, le Japon, l’Inde et l’Australie sont les 10 premiers marchés mondiaux pour les investissements en énergies renouvelables. Dans les faits, la Chine représente à elle seule 45% des dépenses mondiales en énergies renouvelables.
Selon nous, les dépenses d’investissement liées au changement climatique en Asie devraient passer de 275 milliards de dollars en 2018 à 500 milliards de dollars d’ici 2030. Les secteurs de l’électricité, des transports et du bâtiment représenteront probablement entre 70% et 80% de ces dépenses.
Émission de 600 milliards de dollars d’obligations vertes pour financer ces investissements en Asie
L’Asie a émis 65 milliards de dollars d’obligations vertes sur la période 2015-17. Nous considérons qu’il s’agit d’une augmentation significative des émissions compte tenu des engagements de l’Asie en matière climatique. D’ici 2020, BofAML prévoit des émissions annuelles d’obligations vertes 55 milliards de dollars pour la Chine, de 15 milliards de dollars pour le Japon mais aussi pour l’Inde et de 10 milliards de dollars pour l’Australie et la Corée. Nous estimons que les émissions cumulées en Asie se chiffreront probablement à 250 milliards de dollars sur trois ans et à 600 milliards de dollars sur cinq ans. La Chine devrait constituer près de la moitié de ces émissions.
Pour les investisseurs désireux d’avoir plus de précisions, nous incluons: (i) un aperçu des cadres réglementaires et du soutien du gouvernement; (ii) la nature des projets qui pourraient convenir au financement des obligations vertes; et (iii) un échantillon de 40 obligations vertes asiatiques pour donner une idée des émissions par pays et par secteur. Reportez-vous également au rapport Green Machine – Global Green Bonds de Beijia Ma et à la note de David Cui sur les politiques de protection de l’environnement en Chine.
L’appétit du Buy-side pour les obligations vertes
Dans un sondage exhaustif réalisé en 2017 auprès de plus de 1 200 investisseurs, l’UNPRI a constaté que 72% d’entre eux avaient identifié le changement climatique comme un thème d’investissement à long terme sur lequel ils comptent agir. Nous constatons une accélération de la demande en Asie, car une part plus importante des fonds est sensibilisée aux critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) – en 2016, seulement 2,3% des encours étaient socialement responsables en Asie contre 53% en Europe (source: Global Sustainable Investment Review). En ce qui concerne le pricing, le “Climate Bonds Initiative” (septembre 2017) souligne que les obligations vertes font l’objet d’un resserrement des spreads plus important lors de la construction de leur carnet d’ordres que leurs équivalents en obligations «vanille». De plus, les obligations vertes font également l’objet d’au moins la même sur-souscription que les équivalentes vanilles. Savita Subramanian souligne que l’ESG aurait pu aider les investisseurs à éviter 90% des faillites.