Pas plus aujourd’hui que par le passé, les pays émergents, entièrement impliqués dans la globalisation économique et financière, ne sont à l’abri de cette crise du Covid-19.
La crise, avant tout sanitaire révèle la réalité des structures de santé, mais également les forces et faiblesses économiques et politiques de chacun des pays. La plupart d’entre eux ont pris les premières mesures de confinement à partir de mars, deux mois après la Chine, en phase avec l’Europe et les Etats-Unis. Les mesures de distanciation sociale et les fermetures administratives d’activité ont eu un coût très important, venant toutefois amputer le niveau d’activité de manière assez différente d’un pays à l’autre. Le fait que la Chine soit déjà dans une phase de reprise devrait avoir un impact favorable dans la dynamique de rebond de l’activité des pays émergents. A l’image des crises passées, les pays ayant les niveaux de spreads initiaux les plus élevés s’avèrent être les plus attaqués sur les marchés. Aux déséquilibres extérieurs qu’ils présentaient, viennent se cumuler pour certains d’entre eux, des handicaps supplémentaires aujourd’hui avec notamment une forte concentration sur des secteurs d’activité en risque. Comme pour le reste du monde, plus les mesures de confinement s’étaleront dans le temps, plus le rebond verra sa vigueur et son rythme diminuer.
Dans le cas des pays émergents, est-il judicieux de parler d’une crise ? En effet, plusieurs types de chocs les affectent simultanément.
C’est avant tout une crise sanitaire, un risque direct, qui met en lumière parfois violemment les carences des systèmes de santé. Mais d’autres chocs indirects affectent les économies émergentes. C’est notamment celui provoqué par cette épidémie sur le secteur du tourisme qui, dans certains pays apporte une contribution importante à la croissance du PIB. La fermeture des frontières dans des pays complètement intégrés dans la « mondialisation », affecte simultanément l’offre et la demande de ce pays. Une autre crise vient percuter le monde émergent de plein fouet ; c’est la crise pétrolière. Si les importateurs nets en bénéficient, les producteurs ne sont pas tous à armes égales face à la baisse du prix du baril de pétrole. Dans un tel contexte la sanction des marchés financiers est impitoyable ! Les pays en situation de fragilité face à un déficit courant ou/et une dette extérieure importante subissent alors un choc supplémentaire, de change cette fois-ci. Cette défiance financière peut même atteindre ponctuellement un pays jugé sûr, mais en recherche de liquidités en devises dures. Il y a donc crise sanitaire, économique, pétrolière et de change ! …
Découvrez le rapport de CPR AM ci-dessous :