Les problèmes climatiques atteignent l’aviation

Huit compagnies aériennes ont augmenté leurs émissions de carbone plus rapidement que Ryanair sur les vols en Europe l’année dernière. Les compagnies aériennes low-cost Jet2, Wizz Air, EasyJet, Vueling et les transporteurs norvégiens et nationaux TAP, Finnair et Lufthansa ont tous dépassé Ryanair. La compagnie basée a Dublin conserve tout de même son titre de transporteur avec les émissions les plus élevées sur les routes européennes en 2018, selon les données officielles européennes publiées cette semaine.

L’association “Transport & Environment (T&E)” montre que les émissions de l’aviation sont un problème pour l’ensemble du secteur aérien. Les émissions des vols à l’intérieur de l’Europe ne représentent que 40 % du problème – les 60 % restants proviennent de vols vers des destinations en dehors de l’Europe, qui ne sont absolument pas réglementées.

Un statut à part

Andrew Murphy, directeur de l’aviation chez T&E, a déclaré : “Les émissions des compagnies aériennes sont en plein essor et pas seulement sur les vols bon marché. Les transporteurs nationaux et les compagnies aériennes à bas prix bénéficient tous de l’exonération de la taxe sur les carburants et de la TVA, alors que le reste d’entre nous doit payer sa part. Les gouvernements et l’UE doivent se réveiller, en commençant par une taxe sur le kérosène et des mandats sur les carburants propres qui obligent les compagnies aériennes à passer au kérosène zéro émission”.

Qui plus est, les organismes de réglementation de l’aviation sous-estiment constamment l’ampleur de la croissance des émissions dans leurs prévisions de planification. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) prévoyait une augmentation de 3,3 % des émissions de carbone sur les vols en Europe l’an dernier, mais les données officielles montrent qu’elles ont augmenté de 4,9 % – soit 1,1 mégatonne de CO2 de plus que prévu.

Plutôt que de taxer et de réglementer les émissions de l’aviation, les gouvernements poursuivent un système controversé de compensation de l’ONU pour l’aviation qui permettra aux émissions de l’aviation de continuer à augmenter. Il existe de sérieux doutes quant à l’efficacité environnementale des compensations de carbone.