M&A : l’impact croissant de l’ESG dans les fusions et acquisitions

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L’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) prend une importance de plus en plus marquée dans les opérations de fusions et acquisitions (M&A). D’après une enquête menée par Deloitte auprès de 165 responsables M&A en Europe et au Moyen-Orient, les considérations ESG influencent chaque étape des transactions, de la stratégie initiale à l’intégration post-acquisition. Cet article explore les principaux résultats de cette enquête, en soulignant l’importance croissante des critères ESG dans les stratégies M&A, leur impact sur la valorisation des transactions, leur rôle potentiel de dealbreaker et les opportunités qu’ils offrent pour l’optimisation post-acquisition.

L’ESG, un facteur clé dans les stratégies M&A

Les critères ESG jouent un rôle déterminant dans la sélection des transactions prioritaires. Plus de deux tiers des organisations ont déjà initié des processus d’acquisition ou de cession visant à améliorer leur profil ESG. Ces entreprises considèrent que l’intégration des critères ESG dans leur stratégie M&A est essentielle pour s’aligner sur les attentes croissantes des parties prenantes et les exigences réglementaires.

Adoption progressive de l’ESG dans les portefeuilles

L’enquête révèle que 49% des organisations en France ont défini une stratégie pour évaluer leur portefeuille sous l’angle ESG et 32% sont activement à la recherche de cibles potentielles. Ce mouvement souligne une tendance vers une intégration plus systématique des critères ESG dans les processus de décision M&A, renforçant ainsi l’importance de ces critères dans la création de valeur à long terme.

L’influence de l’ESG sur la valorisation des transactions

Les actifs avec un profil ESG élevé bénéficient d’une prime, tandis que ceux avec un profil faible subissent une décote. Les organisations sont prêtes à payer plus pour des entreprises respectant des standards ESG rigoureux, reflétant la perception accrue de la valeur des pratiques durables.

Préférences de prime et de décote

En France, 72% des organisations sont prêtes à appliquer une prime importante (3-6%) pour des actifs avec un bon profil ESG, tandis que 21% pourraient appliquer une décote considérable (6% ou plus) pour des actifs aux pratiques ESG insuffisantes. Cela montre une volonté claire d’investir dans des entreprises qui alignent leurs opérations sur des principes de durabilité, tout en se protégeant des risques associés à des pratiques non conformes.

L’ESG comme Dealbreaker

Les considérations ESG peuvent déterminer l’issue des transactions M&A. En France, 62% des répondants ont renoncé à des acquisitions potentielles en raison de préoccupations ESG. Les secteurs de la consommation et des technologies se montrent particulièrement sensibles aux profils ESG des cibles.

Renoncements basés sur l’ESG

72% des vendeurs en France ont également annulé des cessions potentielles pour des raisons ESG. Cette tendance montre que les critères ESG sont devenus des facteurs critiques non seulement pour les acheteurs mais aussi pour les vendeurs, influençant ainsi la faisabilité des transactions.

L’ESG dans l’intégration post-acquisition : opportunité d’optimisation

L’intégration post-acquisition (PMI) offre des opportunités significatives pour optimiser la valeur et gérer les risques par l’intégration des critères ESG. Cependant, beaucoup d’organisations n’ont pas encore de démarche définie pour intégrer ces considérations dans leurs processus PMI.

Stratégies d’intégration ESG

40% des organisations en France ont une approche définie pour gérer les facteurs ESG dans le PMI. En intégrant les critères ESG de manière systématique, ces entreprises peuvent non seulement améliorer leur performance globale mais aussi renforcer leur résilience face aux enjeux environnementaux et sociaux.

L’importance croissante des critères ESG dans les opérations de fusions et acquisitions reflète une transformation profonde des pratiques d’affaires. En intégrant ces critères à chaque étape des transactions, les entreprises peuvent non seulement répondre aux attentes croissantes des parties prenantes mais aussi saisir des opportunités de création de valeur durable et de gestion des risques. Cette enquête de Deloitte met en lumière une tendance irréversible vers des pratiques d’affaires plus responsables et durables.

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