Macroéconomie : l’effet Papillon

Macroéconomie

L’année 2024 marque un tournant majeur pour la macroéconomie, avec des élections clés et des changements politiques significatifs qui redéfinissent les perspectives économiques globales. Dans ce contexte, l’incertitude entourant les politiques économiques, notamment sous une éventuelle présidence de Donald Trump, pourrait avoir des répercussions durables à la fois aux États-Unis et à l’échelle internationale. Ce phénomène, souvent qualifié d’« effet Papillon », traduit les interconnexions complexes et les effets en cascade d’événements majeurs sur l’économie mondiale.

Macroéconomie : un virage unitaire aux États-Unis

Les élections présidentielles de 2024 aux États-Unis ont marqué une claire évolution vers la droite, offrant un mandat renforcé à Donald Trump pour redéfinir la politique économique du pays. Cette trajectoire, alimentée par des promesses électorales audacieuses, pourrait avoir des conséquences significatives sur la croissance économique. Le scénario attendu est celui d’un « atterrissage en douceur », où la croissance devrait se stabiliser autour de 2 %, légèrement au-dessus de la croissance potentielle historique de 1,8 %. Cependant, une modération de la consommation et une normalisation du marché du travail vers un taux de chômage de 4 % reflèteront une dynamique moins tendue qu’en 2019.

Les répercussions des politiques de Donald Trump

Dans ce cadre, les mesures comme l’extension des réductions d’impôts issues de la loi TCJA et l’imposition de tarifs douaniers sur les produits chinois représentent des axes majeurs pour la Macroéconomie. Une augmentation tarifaire de 60 % sur les produits chinois pourrait modérer la baisse actuelle de l’inflation, bien que cela incite la Réserve fédérale à maintenir une politique de taux bas, même en cas d’augmentation temporaire des prix. Ce scénario repose sur des attentes ancrées d’inflation et sur la capacité à maintenir des salaires équilibrés, sans surchauffe du marché du travail.

La volatilité de l’économie européenne

En Europe, la situation diverge sensiblement. L’Allemagne, avec son épargne élevée, représente une incertitude majeure, notamment en raison de la crise politique persistante et des débats sur le frein à l’endettement. Une coalition affaiblie pourrait freiner les investissements et le dynamisme économique. En France, la dette publique continue d’atteindre des sommets préoccupants (115 % du PIB en 2025), entraînant des efforts budgétaires rigoureux avec un ajustement structurel prévisionnel de plus de 1 % du PIB.

Les défis des marchés émergents

Dans les marchés émergents, les perspectives sont également nuancées. En Inde, le recul des majorités gouvernementales complique la mise en œuvre de réformes ambitieuses. Au Mexique, la présidence de Claudia Sheinbaum pourrait garantir une certaine stabilité politique, malgré des défis économiques importants, comme la gestion d’un déficit élevé et des négociations complexes sur les accords commerciaux.

Les risques d’une guerre commerciale exacerbée

L’augmentation des tarifs douaniers imposés par les États-Unis pourrait engendrer une inflation accrue et un ralentissement de la croissance dans la zone euro et en Chine. Cela impacte particulièrement les devises des marchés émergents, poussant les banques centrales à adopter des politiques plus strictes pour stabiliser leurs monnaies face à une appréciation du dollar. Les tensions géopolitiques, notamment le conflit en Ukraine et au Moyen-Orient, aggravent ces incertitudes, bien que les changements structurels dans la demande énergétique – notamment l’adoption accrue des véhicules électriques – pourraient tempérer l’impact des prix pétroliers.

La macroéconomie mondiale traverse une phase de transformation intense, où l’incertitude politique et les changements structurels dictent une dynamique économique complexe. Les États-Unis et l’Europe font face à des défis majeurs liés à la divergence des politiques fiscales et des investissements, tandis que les marchés émergents tentent de naviguer dans un environnement marqué par des risques accrus de conflits commerciaux et de dépréciation des devises. Ces facteurs combinés imposent une vigilance accrue, tout en nécessitant une adaptation rapide pour saisir les opportunités tout en minimisant les impacts négatifs sur la croissance.

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