Le lundi 5 septembre 2022, le Parti conservateur désigne Liz Truss pour succéder à Boris Johnson. Elle devient alors la troisième Première ministre de l’histoire du Royaume-Uni.
Portrait de Liz Truss
Née le 26 juillet 1975 dans une famille très à gauche, avec un père professeur universitaire de mathématiques et une mère militant pour le désarmement nucléaire. Enfant, elle manifeste contre l’ultralibérale Margaret Thatcher, dont elle deviendra une admiratrice.
Elle se lance dans la politique et se présente pour devenir députée en 2001 et 2005, sans succès, puis est finalement élue en 2010.
Deux ans plus tard, elle entre au gouvernement, au poste de sous-secrétaire d’Etat au ministère de l’Education, puis se voit confier tour à tour la direction du ministère de l’Environnement (2014-2016), de la Justice (2016-2017), le poste de numéro 2 du ministère de l’Economie (2017-2019), puis prend la tête du ministère du Commerce international (2019-2021), chargée dans le même temps des Femmes et des Egalités, avant d’être nommée ministre des Affaires étrangères en 2021, et a immédiatement soutenu l’Ukraine et les sanctions contre la Russie de Poutine.
Le lundi 5 septembre 2022, Liz Truss, remporte la tête du parti conservateur . Elle a été élue pour prendre la suite de Boris Johnson à la tête du parti conservateur et du gouvernement britannique. Elle l’emporte face à Rishi Sunak avec 81 326 voix, contre 60 399 pour son adversaire.
Elle devient alors la troisième femme Première ministre d’Élisabeth II
Commentaire de Georgina Cooper, gérante chez Newton IM sur les priorités du prochain Première ministre :
” Il reste encore beaucoup d’incertitudes au Royaume-Uni, notamment autour de la crise du coût de la vie, de la crise énergétique et des efforts subséquents pour les financer, ce qui pèse à son tour sur le marché britannique et la livre sterling. En tant que tel, toute clarté que la nouvelle Première ministre, Liz Truss, peut donner sur ces sujets et, en retour, démontrer un certain degré de contrôle de son agenda politique, sera probablement un catalyseur positif.
La confiance des consommateurs est au plus bas alors que la population doit faire face à la probabilité d’une nouvelle augmentation du coût de la vie cet hiver et que la subvention actuelle de 400 à 650 £ pour les factures d’énergie semble insignifiante. Nous pensons donc que Liz Truss devrait s’attaquer en priorité à ces problèmes, que ce soit par le biais de subventions supplémentaires, d’allégements fiscaux ou de l’introduction d’un nouveau plafond pour les prix de l’énergie. Cela pourrait également contribuer à la stabilité des salaires, alors que les grèves actuelles pèsent également sur la productivité et le moral du pays.
Pour y parvenir, le marché anticipait qu’une forme de budget d’urgence serait déterminée dès que le nouveau Premier ministre serait choisi. Étant donné que le renflouement du secteur de l’énergie est estimé à lui seul à environ 50 milliards de livres sterling, la manière dont une telle somme d’argent sera financée de manière durable reste floue. Un plan raisonnable à cet égard soutiendrait probablement la livre sterling.”
Howard Cunningham, gérant obligataire chez Newton IM, commente le projet de Liz Truss de réduire les impôts de 30 milliards de livres sterling en assouplissant les mesures de resserrement budgétaire :
“Les propositions de Liz Truss comprennent le rétablissement de l’indexation des abattements fiscaux , l’annulation de la récente augmentation de l’assurance nationale pour les employeurs et les employés, et la réduction de l’impôt sur les sociétés à 19 %. En outre, Mme Truss a envisagé des mesures ciblées pour compenser la hausse des factures d’énergie pour les personnes à faibles revenus, les retraités et les autres bénéficiaires de prestations sociales, ainsi que des réductions temporaires de la TVA.
Si elle choisit d’augmenter les revenus – par des réductions d’impôts et des augmentations de prestations sociales – pour compenser une partie de la hausse du coût de la vie, plutôt que d’offrir des rabais ciblés ou de prendre des mesures pour réduire la demande globale, cela ajoutera une pression à la hausse sur l’inflation et augmentera le coût du service de la dette indexée et des prestations.
Les déficits plus importants et une inflation plus élevée pourraient se traduire par une légère hausse des rendements des gilts. Toutefois, une grande partie de l’ajustement des rendements et des taux d’intérêt a peut-être déjà eu lieu, étant donné que Truss était favorite pour remporter le vote avant le 5 septembre.”