Les
marchés actions subissent une chute historique depuis trois semaines.
Face à cette situation exceptionnelle, le meilleur conseil est de
prendre son mal en patience. Vendre maintenant pour réduire son
exposition ou pour racheter plus bas ultérieurement est la pire des
choses à faire.
|
Les marchés actions sont réputés capricieux. Dont acte : en quelques séances, les places boursières européennes ont reculé de plus de 30%. Le scénario d’une épidémie mondiale de coronavirus, associé à des politiques de confinement drastiques, ne pouvait pas être anticipé. Une telle réaction boursière non plus. Malgré ce décrochage historique, peu de choses sont remises en cause pour les investisseurs. Les marchés actions continuent d’offrir – plus que jamais – des perspectives de rendement parmi les plus attrayantes à long terme. Ces actifs doivent donc être conservés en portefeuille selon une stratégie adaptée à l’horizon de placement de chaque investisseur. Le plus important : garder son calme Bien sûr, la tentation est grande de vouloir tout vendre en attendant des jours meilleurs pour réinvestir. Même si ce choix peut sembler rassurant, voire tactique, il s’agit en réalité d’une bien mauvaise idée. Un épargnant qui vend ses actions pour sécuriser son épargne pendant une chute est en retard. Un épargnant qui vend ses actions pour sécuriser son placement et réinvestir plus tard est doublement en retard. À chaque fois, il sera perdant par rapport à l’épargnant qui aura préféré partir en vacances en éteignant sa radio et sa télévision pour prendre du recul et éviter la panique. Et pour cause ! Après le krach survient le rebond, mais le rebond est lui-même imprévisible. Sera-t-il rapide ou progressif ? Surviendra-t-il demain ou dans un mois ? Y aura-t-il une rechute ultérieure ? Personne n’a de réponse à ces questions. Essayer de prévoir les cours de bourse relève de la boule de cristal. Optimiser ses entrées et ses sorties sur les marchés actions en fonction de prévisions futures, largement incertaines, est peine perdue. Pour s’en convaincre, rien de mieux que l’essai-erreur : ceux qui testeront cette stratégie en feront les frais et constateront que le timing qui peut sembler idéal n’est malheureusement jamais le bon. Rester fidèle à une stratégie saine L’important est donc de ne pas perdre le nord. L’actuelle panique des marchés n’est ni la première, ni la dernière. Les hausses progressives et les corrections rapides sont inhérentes à l’univers des actions. Malgré ces soubresauts, les marchés boursiers suivent à long terme une tendance nettement haussière, surtout lorsque l’on y ajoute la performance des dividendes versés chaque année par les entreprises. Pour cette raison, si l’on prend le marché comme un problème mathématique, on comprend que le mieux à faire est de rester investi en permanence pour profiter de la hausse des indices boursiers qui se construit au fil des années. En adoptant cette vision, on parvient à faire fi des vagues haussières et baissières provoquées par l’actualité. Il suffit de se laisser « porter par le courant » sans s’inquiéter des remous. L’actuelle baisse des marchés ne fait pas exception à la règle. Ce mouvement n’est pas tant dû au virus lui-même qu’aux incertitudes économiques provoquées par les décisions de confinement et de quarantaine. L’impact de ces politiques devrait pourtant être bref sur l’économie mondiale, puisque celles-ci sont déjà parvenues à endiguer l’épidémie en Chine. Ce serait donc un non-sens de remettre en cause maintenant une stratégie d’investissement rodée et intelligente, pensée pour le long terme. On ne le répétera en effet jamais assez : le meilleur moyen d’investir son épargne est de bâtir un portefeuille en adéquation avec ses projets de vie. Achat d’une maison, d’une voiture, financement des études de ses enfants : tous ces événements définissent des horizons de placement qu’il est essentiel de respecter pour définir son exposition aux marchés actions. Le but : s’assurer de n’être jamais pris de court en ne plaçant sur les marchés actions que l’épargne dont on n’a pas immédiatement besoin. En adoptant cette stratégie, les épargnants ayant des projets de court terme n’étaient pas ou peu exposés aux marchés actions au cours des dernières semaines : ils ont donc été très peu impactés par les variations boursières de ces dernières semaines. Ceux disposant d’horizons plus longs étaient davantage exposés et le sont toujours : n’ayant pas besoin de récupérer leur épargne à court terme, ils doivent désormais se laisser le temps de profiter du rebond qui aura lieu ultérieurement. Remettre en cause cette stratégie en pleine baisse des marchés serait criminel pour son épargne. |