L’action conjuguée des banques centrales et des politiques budgétaires devrait éviter tout retournement brutal des marchés européens au cours des prochains mois. Les valeurs européennes de petite taille positionnées sur des thématiques d’avenir (environnement, santé etc.) pourraient notamment tirer leur épingle du jeu.
Les banques centrales vont rester en soutien et « main dans la main »
La bonne performance des indices boursiers au second semestre 2020 s’explique davantage par l’action volontariste des banques centrales et des gouvernements pour faire face aux effets dévastateurs de la pandémie que par le contexte macroéconomique et les résultats des entreprises. Or, cet environnement accommodant va perdurer en 2021 : les banques centrales vont continuer de rester en soutien et « main dans la main » avec les gouvernements. Les stimuli budgétaires vont, en effet, se déployer dans des proportions inédites : 3 660 Md$ aux Etats-Unis (18% du PIB), 286 Md€ en Allemagne (8,9% du PIB) et 135 Md€ en France (6% du PIB auxquels il faut ajouter 327 Md€ de garanties publiques, soit 15% du PIB).
En outre, l’arrivée des vaccins anti-Covid constitue un motif d’espoir pour l’année et devrait permettre au monde de la sortie de la pandémie en 2021. L’installation de Joe Biden à la Maison Blanche est aussi un élément rassurant pour les marchés. A plus long terme, « l’attaque » du Capitole et les fortes critiques adressées de toutes parts au président américain sortant pourraient même marquer un coup d’arrêt à la « trumpisation » des esprits qui a entraîné beaucoup d’incertitude politique et un climat de défiance (à l’égard du changement climatique, des vaccins etc.) au cours des dernières années.
Ces éléments doivent inciter les investisseurs à aborder l’année avec une certaine confiance. En attente du 4,0% de croissance mondiale en 2021 (vs. -4,3% en 2020) : +3,5% pour les Etats-Unis et +3,6% pour la zone euro (respectivement -3,6% et -7,4% l’an dernier) tandis que la Chine continuera de caracoler en tête : +7,9% après avoir été la seule grande économie à enregistrer une croissance positive en 2020 (+2,0%).
Des Européens en pointe sur la thématique du changement climatique
Ce contexte de reprise devrait éviter aux marchés de subir un retournement brutal des indices au cours des prochains mois. Aux Etats-Unis, l’augmentation des taux américains à 10 ans traduit un mouvement de réallocation des actifs des investisseurs. Les perspectives d’inflation (breakeven) augmentent et contribuent à affaiblir le dollar et renchérir le coût des importations.
En Europe, le vote en fin d’année du plan de relance européen de 750 milliards d’euros annoncé en juillet 2020 a surtout permis de démontrer la cohésion des dirigeants européens. Malgré une campagne de vaccination qui démarre plus lentement qu’aux Etats-Unis, les Européens semblent avoir retrouvé une capacité à se tourner vers l’avenir, notamment en investissant sur la thématique du changement climatique. De nombreuses opportunités existent dans la santé et l’environnement, en particulier sur le compartiment des valeurs moyennes qui vont bénéficier davantage encore que les grandes capitalisations de la rotation en faveur des valeurs cycliques de qualité dont les valorisations accusent toujours un certain retard. La zone euro peut enfin miser sur un rôle d’arbitre entre les Etats-Unis et la Chine en cas de regain de tension entre les deux parties.
Enfin, l’Asie et notamment la Chine, sortie renforcée de la pandémie, devrait continuer d’asseoir son leadership mondial au détriment des Etats-Unis et malgré les difficultés récurrentes rencontrées dans l’Empire du Milieu (manque de transparence, gouvernance etc.).