Politique d’Exclusion : un message clair quand il le faut

L’approche d’Investissement Responsable d’Edmond de Rothschild Asset Management vise à la fois à réduire les risques et à identifier les opportunités liées aux enjeux de développement durable. En tant que maison de gestion active, de long terme, elle vise non seulement à orienter ses choix d’investissement vers les entreprises les plus responsables, mais souhaite également accompagner celles-ci dans l’évolution de leurs business model et de leurs pratiques vers un monde plus durable. A ce titre, les exclusions constituent un dernier recours pour Edmond de Rothschild Asset Management.

Toutefois, la société de gestion exclut les titres dont la détention pourrait être jugée contraire aux réglementations ou aux pratiques qui lui semblent les moins compatibles avec sa démarche d’investisseur responsable, notamment concernant les enjeux climatiques.Edmond de Rothschild Asset Management a établi une politique formelle d’exclusion qui intègre les armes controversées, le charbon thermique et le tabac. Elle couvre l’ensemble des portefeuilles, toutes classes d’actifs et zones géographiques confondues. Les listes d’exclusion sont actualisées au moins annuellement.

LES ARMES CONTROVERSÉES
Cette politique d’exclusion concerne les valeurs impliquées dans la production ou la vente d’armes interdites par des conventions internationales (bombes à sous-munition et mines anti-personnel, armes biologiques et chimiques) sur la zone Monde pour l’ensemble des fonds gérés.Le périmètre d’exclusion est le suivant :Les mines anti-personnel (MAP), dont la Convention d’Ottawa interdit l’utilisation depuis 1999 ;Les armes à sous-munitions (BASM), dont la Convention d’Oslo de 2008 interdit l’utilisation, le stockage, la production et le transfert ;Les armes chimiques et biologiques, dont l’usage est interdit par la Convention sur les armes biologiques ou à toxines de 1972 (entrée en vigueur en 1975) et la Convention sur les armes chimiques de 1993 (entrée en vigueur en avril 1997). S’appuyant sur les bases d’exclusion fournies par l’agence de notation Sustainalytics, ainsi que sur les listes publiques mises à jour régulièrement par une vingtaine d’investisseurs institutionnels en France et dans le monde (ex : Norwegian Pension Fund, New Zealand Super Fund, etc), l’équipe Investissement Responsable établit une liste d’exclusion propriétaire qui cible les entreprises produisant/vendant des armes interdites, ainsi que des fournisseurs de composants essentiels requis pour leur production.  

CHARBON
La politique d’exclusion charbon thermique d’Edmond de Rothschild Asset Management s’inscrit dans sa stratégie Investissement Responsable et plus particulièrement dans la feuille de route Climat qui vise à « décarboniser » les portefeuilles à l’horizon 2040.La combustion du charbon est la source la plus importante du réchauffement climatique, tandis que la production d’électricité est la principale utilisatrice de charbon. La réduction des émissions liées au charbon constitue donc l’un des moyens les plus efficaces pour assurer une transition énergétique conforme à l’Accord de Paris. Selon le scénario SDS (Sustainable Development Scenario) de l’AIE, la quasi-totalité de la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur de l’énergie – soit 2,8 gigatonnes sur un total de 3 gigatonnes – proviendra de la réduction de l’utilisation du charbon dans la production d’électricité[1].Edmond de Rothschild Asset Management exclut les entreprises minières ou producteurs d’électricité tirant une partie significative de leur chiffre d’affaires de l’extraction de charbon thermique ou de la production d’électricité à partir de charbon, à moins qu’une stratégie claire de diversification soit en place et cohérente avec un scénario 2°C / en dessous de 2°C et idéalement validée par la Science Based Target (SBT) Initiatives. 

En effet, la société de gestion est convaincue de l’importance d’encourager les entreprises à réduire leur dépendance vis-à-vis du charbon thermique. Dans cet esprit, les gérants se montrent attentifs à la trajectoire carbone des entreprises, et ne souhaitent pas exclure des producteurs de charbon thermique et producteurs d’électricité carbo-intensifs qui prennent des engagements crédibles et mesurables de réduction de leur exposition au charbon afin de respecter l’Accord de Paris.Le seuil d’exclusion se situe actuellement à 25% du chiffre d’affaires/de la puissance installée et pourra être amené à évoluer dans un sens plus restrictif. Afin de construire cette liste d’exclusion, l’équipe Investissement Responsable se réfère à des données Sustainalytics ainsi qu’à des listes d’exclusions publiques, notamment la « Global Coal Exit List » de l’ONG « Urgewald », référence dans le domaine. La liste d’exclusion du charbon thermique d’Edmond de Rothschild Asset Management concerne à ce jour plus de 200 émetteurs dans le monde.Cette politique est entrée en vigueur au premier trimestre 2020 avec une implémentation complète obligatoire dans tous les portefeuilles d’ici la fin de l’année.

TABAC
Le tabac est considéré par l’Organisation Mondiale de la Santé comme la plus grande menace de santé publique à l’échelle mondiale. Au-delà de l’éthique, Edmond de Rothschild Asset Management analyse les risques liés à cette industrie : réputation, taxes, réglementations, etc.La politique d’exclusion mise en œuvre vise les sociétés productrices de tabac ou dont la distribution de tabac est une activité centrale. Les seuils d’exclusion se situent à 5% de la production et à 50% de la distribution, basés sur les données provenant de Sustainalytics. Environ 75 entreprises sont concernées à ce jour, dans le secteur de la production ou de la distribution.Cette politique est entrée en vigueur au premier trimestre 2020 avec une implémentation complète obligatoire dans tous les portefeuilles d’ici la fin de l’année.

 Selon la version la plus récente du SDS (Sustainable Development Scenario)  de l’AIE tel que décrit dans le World Energy Outlook pour 2018, les émissions de CO2 liées à l’énergie doivent baisser de 3,1 gigatonnes d’ici 2025 par rapport aux niveaux de 2017, et l’intégralité de cet effort se fera en réduisant les émissions liées au charbon (les émissions sont légèrement plus élevées pour le gaz naturel en 2025 qu’en 2017 et légèrement inférieures pour le pétrole). De plus, presque l’intégralité de la réduction des émissions liées au charbon – 2,83Gt sur 3,1Gt au total, soit 93 % – devra être fournie par les producteurs d’électricité.