Alors que la campagne présidentielle de 2024 touche à sa fin, les enjeux économiques sont au cœur des débats. L’issue du scrutin est plus incertaine que jamais, les sondages et les cotes des bookmakers révélant un duel extrêmement serré entre les candidats. Kamala Harris, après avoir connu un pic de popularité, voit désormais cette dynamique s’éroder, en particulier dans les swing states, ces États-clés qui déterminent souvent le résultat final.
Un bilan économique solide, mais des perceptions nuancées
Malgré un bilan économique plutôt favorable hérité de l’administration Biden, Kamala Harris a du mal à capitaliser sur ces succès. Sous la présidence de Biden, l’inflation a été maîtrisée, descendant à 2,4 % sur un an, tandis que le taux de chômage est proche du plein emploi à 4,1 %. De plus, la croissance économique a été soutenue, avec une moyenne de 3,5 % par an entre 2021 et 2024, et les marchés boursiers ont atteint des niveaux record.
Cependant, ces résultats ne semblent pas suffire à convaincre une grande partie de l’électorat. La forte inflation de 2021-2022, qui a érodé le pouvoir d’achat des consommateurs, ainsi que l’épuisement de l’épargne excédentaire accumulée durant la période Covid, pèsent sur la perception du bilan économique de l’administration Biden-Harris. En effet, 80 % des ménages américains ont vu leur épargne fondre, ce qui affecte leur sentiment à l’égard de l’économie.
Les programmes des candidats : similitudes et divergences
Alors que l’issue de l’élection reste incertaine, les conséquences économiques de l’arrivée au pouvoir de l’un ou l’autre des candidats sont relativement lisibles. Bien que des divergences notables existent, certains points sont communs dans leurs programmes respectifs.
D’une part, les deux candidats affichent des plans de dépenses ambitieux malgré un déficit budgétaire qui devrait atteindre 6,6 % du PIB en 2024 et une dette publique avoisinant les 100 % du PIB. Le protectionnisme, en particulier vis-à-vis de la Chine, est également un point sur lequel les deux candidats semblent s’accorder. Cependant, au-delà de ces points communs, les différences dans leurs approches économiques sont marquées.
Programme économique de Kamala Harris : un soutien aux ménages et à l’innovation
Le programme de Kamala Harris, dévoilé dans un document de près de 80 pages intitulé « A New Way Forward for the Middle Class », met l’accent sur le soutien aux ménages populaires et de la classe moyenne, ainsi qu’aux petites entreprises. Son plan inclut un soutien direct pour répondre aux besoins essentiels tels que l’alimentation, la santé et le logement. De plus, Harris entend promouvoir les secteurs innovants, tels que l’automobile électrique, les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle, afin de renforcer la compétitivité américaine.
Programme économique de Donald Trump : retour aux énergies fossiles et dérégulation
En opposition, Donald Trump propose un programme économique plus succinct dans son document « Make America Great Again ». Il y défend des politiques favorisant le complexe militaro-industriel, la production d’énergies fossiles bon marché, ainsi que la dérégulation, notamment en ce qui concerne les cryptomonnaies. Trump prône également un retour vers les véhicules thermiques, rompant ainsi avec la tendance actuelle vers l’électrification de l’automobile.
Réactions des marchés : une anticipation des résultats
Les marchés financiers, toujours sensibles aux élections présidentielles, ont déjà commencé à réagir. Selon Goldman Sachs, la banque a mis en place deux indices représentant les actions à privilégier en cas de victoire de chaque candidat. Ces indices confirment les tendances observées dans les sondages. Depuis le débat entre les deux candidats, le panier d’actions « démocrate » a perdu environ 5 %, tandis que le panier républicain a progressé de plus de 5 %. Ces mouvements reflètent l’anticipation des investisseurs quant aux politiques économiques à venir.
Des enjeux économiques décisifs
L’élection présidentielle de 2024 s’annonce décisive pour l’avenir économique des États-Unis. Si Kamala Harris et Donald Trump ont des points communs, notamment en matière de dépenses publiques et de protectionnisme, leurs approches diffèrent considérablement sur la manière de gérer des secteurs-clés comme l’énergie et l’innovation. Le résultat de cette élection, qui aura lieu le 5 novembre, déterminera les orientations économiques du pays pour les années à venir. Les marchés financiers ont déjà commencé à se positionner, mais seule l’issue du scrutin révélera le véritable impact sur l’économie américaine.
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