Réduire l’empreinte carbone du secteur financier

empreinte carbone

La finance verte connaît une croissance rapide, stimulée par de nouvelles réglementations et un fort intérêt pour les investissements durables. Pour les institutions financières, il ne s’agit plus seulement de se conformer aux réglementations en évaluant l’empreinte carbone. Cela devient un impératif stratégique influençant leur réputation, leur compétitivité et leur capacité à générer de la valeur à long terme.

Contexte réglementaire concernant l’empreinte carbone

La réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) de l’Union Européenne et les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) illustrent cette tendance vers une transparence et une responsabilité environnementale accrues. Ces cadres exigent des institutions financières qu’elles divulguent leurs émissions directes et indirectes (scopes 1 et 2) ainsi que celles liées à leurs activités financées (scope 3).

Le défi du Scope 3 et les émissions financières

Le scope 3, selon le GHG Protocol, comprend les émissions indirectes produites par les acteurs de la chaîne de valeur de l’entreprise. Pour les institutions financières, cela signifie les émissions associées aux entreprises dans lesquelles elles investissent ou qu’elles financent. Le standard PCAF (Partnership for Carbon Accounting Financials) propose une méthodologie rigoureuse pour évaluer ces émissions, permettant ainsi d’aligner les portefeuilles d’investissement avec des critères de durabilité.

Approfondissement méthodologique

La méthodologie du PCAF s’applique actuellement à sept classes d’actifs financiers (actions d’entreprises cotées, obligations d’entreprises, prêts dans des sociétés non cotées, actions de sociétés non cotées, obligations souveraines, etc.). Cette méthode permet aux institutions de quantifier les émissions de gaz à effet de serre associées à leurs investissements en utilisant différentes approches de calcul basées sur la disponibilité des données :

  1. Option 1 : émissions déclarées – Utilisation des émissions rapportées par les entreprises financées.
  2. Option 2 : basées sur l’activité physique – Calcul à partir de données spécifiques à l’activité des entreprises (par exemple, kWh consommés).
  3. Option 3 : basées sur l’activité économique – Utilisation de facteurs d’émission moyens calculés par secteur ou région.

Chaque méthode présente des avantages et des limitations, mais toutes visent à fournir une image précise de l’impact carbone des activités financières.

réduire l'empreinte carbone dans le secteur financier

Mesure des émissions évitées et retirées

En plus de mesurer les émissions absolues, les institutions financières doivent considérer les émissions évitées grâce à leurs investissements dans des projets verts (énergies renouvelables, efficacité énergétique). Les émissions retirées, telles que celles capturées par des projets de reforestation financés par l’institution, sont également cruciales pour évaluer l’impact net sur le climat.

Bruno Boggiani, expert en finance durable, souligne l’importance de ces pratiques. La précision dans la mesure de l’empreinte carbone est fondamentale pour les institutions financières. Non seulement elle renforce la transparence et la confiance des investisseurs, mais elle permet aussi de repérer des opportunités d’investissement durable. En adoptant des standards comme le GHG Protocol et le PCAF, les institutions peuvent réellement contribuer à une économie à faibles émissions de carbone, tout en améliorant leur compétitivité à long terme.

Pour résumé

Face à l’urgence climatique, la précision dans la mesure de l’empreinte carbone et la transparence des informations sont essentielles pour la crédibilité et l’efficacité des institutions financières. En adoptant des standards rigoureux comme le GHG Protocol et le PCAF, et en se conformant aux exigences réglementaires du SFDR et de la TCFD, les institutions financières peuvent atténuer les risques et identifier des opportunités d’investissement durables. L’avenir de la finance verte repose sur la capacité de ces institutions à intégrer pleinement ces pratiques, contribuant ainsi à une économie mondiale résiliente et à faibles émissions de carbone.

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