Révisions des prévisions économiques et du déficit public pour 2023-2024

prévisions économique et déficit public

Les prévisions économiques et des finances publiques pour 2023 et 2024 ont été élaborées dans un contexte particulièrement incertain. En effet, l’impact de la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie, l’inflation élevée et l’ajustement de la politique monétaire ont modifié les attentes. Examinons plus en détail ces prévisions et leurs révisions successives.

2023 : Croissance et déficit public sous pression

L’année 2023 a été marquée par une croissance économique proche des prévisions initiales, mais un retard par rapport aux prévisions de croissance nominale. Alors que la croissance en volume a été de 0,9 % (contre une prévision de 1 %), l’inflation a poussé à une révision de la croissance nominale, initialement prévue à 4,6 %, pour s’établir finalement à 6,3 %.

Le déficit public pour 2023 a atteint -5,5 % du PIB, une révision plus sévère par rapport aux prévisions précédentes. Ce déficit a été alimenté par une faiblesse des recettes fiscales, moins élevées que celles attendues au regard de la dynamique économique, malgré une prévision d’augmentation des prélèvements obligatoires. En revanche, les dépenses de l’État ont été inférieures aux attentes, grâce à une gestion rigoureuse et des ajustements en cours d’année.

2024 : Une situation encore incertaine

Pour 2024, la croissance économique en volume a été révisée à la baisse, passant de 1,4 % à 1,1 %. Cette révision reflète une moindre dynamique de la demande intérieure privée, bien que la croissance reste soutenue par des facteurs externes. Quant à la croissance nominale, elle a été révisée de 4 % à 3,5 %, affectée par la désinflation plus rapide que prévu.

Le déficit public pour 2024 est estimé à -6,1 % du PIB, bien supérieur à la prévision de -4,4 % établie dans le PLF 2024. Cette révision, bien qu’importante, est expliquée par des éléments retardés, notamment la lente remontée des recettes fiscales et les effets persistants des révisions passées.

Facteurs expliquant la dégradation des prévisions

La dégradation des prévisions pour 2024 peut être attribuée à plusieurs facteurs :

  1. Écarts de recettes : Les recettes fiscales ont été révisées à la baisse en raison d’une faible évolution spontanée des prélèvements obligatoires. L’élasticité de ces prélèvements à l’activité économique a été moins forte que prévu, avec un impact direct sur l’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR).
  2. Dépenses publiques : Les dépenses publiques ont suivi une trajectoire moins dynamique que prévu, notamment en ce qui concerne les dépenses de l’État, qui ont été limitées grâce à des mesures de régulation. Cependant, les collectivités locales ont connu une augmentation des dépenses, particulièrement dans les secteurs de l’investissement et du fonctionnement.

Impact de l’inflation et des mesures fiscales

L’inflation a continué d’affecter les prévisions, avec des effets retardés sur les recettes fiscales, en particulier la TVA et les droits de mutation. Le recul du pouvoir d’achat a également joué un rôle dans la baisse des recettes, notamment en raison d’une réduction de la consommation des ménages. À cela s’ajoutent des ajustements de la politique fiscale, tels que l’annulation de certaines exonérations et la révision des prévisions des impôts sur le revenu et les sociétés.

Perspectives pour 2025 : Vers une stabilisation ?

Les prévisions pour 2025 montrent des signes d’un possible retour à une croissance plus stable. Cependant, l’incertitude reste élevée, notamment à cause de l’impact de la conjoncture internationale et de l’évolution des prix de l’énergie. Les autorités continueront de surveiller l’évolution des finances publiques et d’ajuster leur stratégie en fonction des données économiques et fiscales disponibles.

Conclusion sur les prévisions économique et du déficit public

En résumé, les finances publiques pour 2023 et 2024 ont été marquées par des révisions importantes, reflet de l’incertitude économique et des ajustements nécessaires pour maintenir la stabilité. Bien que la situation reste préoccupante, des mesures de régulation et de gestion rigoureuse des dépenses publiques ont permis d’atténuer certaines pressions. Pour l’avenir, la priorité sera de renforcer la résilience face aux aléas économiques mondiaux et d’assurer une croissance durable à long terme.

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