Révolution dans le reporting de la biodiversité : analyse approfondie des tendances émergentes

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Le paysage du reporting lié à la biodiversité connaît une transformation rapide. Stimulée par des mandats réglementaires tels que la Directive sur le Reporting de Durabilité des Entreprises. Et les efforts proactifs de l’industrie comme les recommandations de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD). Cette évolution gagne en momentum avec l’intégration de l’objectif 15 du Global Biodiversity Framework dans les stratégies nationales. Renforçant ainsi cette tendance croissante.

Adoption accélérée du reporting TNFD par les entreprises de premier plan

Déjà, environ un cinquième des entreprises engagées dans le programme de Stewardship Biodiversité et Capital Naturel de Morningstar Sustainalytics ont l’intention de publier des rapports alignés sur la TNFD d’ici 2025, voire plus tôt. Ce groupe pionnier comprend déjà quatre entreprises ayant publié leur premier rapport TNFD. Malgré la finalisation des recommandations seulement en septembre 2023. La familiarité du format TNFD avec celui des recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD) a facilité cette adoption rapide.

Les pressions croissantes des investisseurs à travers des propositions d’actionnaires axées sur la biodiversité renforcent également cette tendance. Incitant les entreprises à s’engager plus rapidement dans le reporting naturel.

Leadership de l’Europe et de l’Asie-Pacifique dans l’adoption de la TNFD

Au niveau régional, les entreprises d’Europe et d’Asie-Pacifique se distinguent en tête de l’adoption des rapports alignés sur la TNFD dans le programme d’engagement de Morningstar Sustainalytics. Les premières entreprises à avoir produit des rapports TNFD proviennent exclusivement de ces régions. En revanche, aucune entreprise d’Amérique latine, d’Afrique ou du Moyen-Orient n’a encore manifesté son intention de se conformer à la TNFD. Bien que ces régions représentent une partie moins importante de l’engagement actuel.

Les disparités régionales reflètent les environnements réglementaires, les pressions du marché et les priorités régionales actuelles en matière de durabilité.

Défis communs rencontrés par les entreprises dans l’adoption de la TNFD

À travers notre engagement récent, nous avons identifié les trois principaux obstacles. Qui empêchent encore certaines entreprises d’adopter le reporting aligné sur la TNFD :

  1. Évaluation de la relation entre la TNFD et d’autres cadres et normes. Certaines entreprises prennent du temps pour évaluer comment la TNFD s’articule avec d’autres normes de rapport liées à la nature. Telles que les normes européennes de reporting sur le développement durable (ESRS).
  2. Priorisation du reporting obligatoire : Priorité est donnée au reporting obligatoire avant de s’engager dans le reporting TNFD.
  3. Préparation sur la qualité et la disponibilité des données. Avant de s’engager dans la divulgation, les entreprises visent à améliorer la qualité et la disponibilité des données nécessaires.

Ces motifs, communément cités par les entreprises engagées, illustrent la complexité de l’adoption du reporting naturel et soulignent la nécessité d’une transition progressive vers des pratiques de reporting plus robustes.

Vers une mise en oeuvre renforcée de la TNFD

Les efforts visant à harmoniser les normes, régulations et cadres de biodiversité constituent une avancée positive. L’analyse comparative des recommandations TNFD, des normes Global Reporting Initiative (GRI) et ESRS montre une bonne cohérence, renforcée par des documents de cartographie d’interopérabilité. De plus, l’International Sustainability Standards Board (ISSB) s’appuiera sur le travail de la TNFD pour lancer son projet de recherche sur la biodiversité et les écosystèmes.

L’année 2024 montre déjà une avancée positive dans l’alignement des questionnaires CDP sur les recommandations TNFD. Ces développements indiquent collectivement une trajectoire vers des exigences de divulgation plus robustes à l’avenir.

Avec seulement six ans pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de biodiversité, il est crucial d’agir dès maintenant et d’affiner les processus en cours de route. Les entreprises qui se rapportent déjà à la nature comprennent que c’est seulement le début. Malgré les défis, la collecte et la divulgation de données sur la nature offriront aux organisations une compréhension plus claire des défis liés à la nature et favoriseront des actions transformatrices. Des données naturelles transparentes et comparables permettront aux institutions financières de prendre des décisions d’investissement éclairées, détournant les flux financiers des activités nuisibles à la nature vers celles qui peuvent contribuer à inverser la perte de biodiversité.

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