Rédigé par DG Trésor • Publié le 23 avril 2019
Depuis les années 2000, les embauches en contrats à durée déterminée (CDD) de très courte durée (moins d’un mois) ont fortement augmenté et la durée médiane des CDD s’est raccourcie.
L’augmentation du nombre d’embauches en contrats très courts s’observe essentiellement dans le tertiaire, où quatre secteurs d’activité contribuent à eux seuls à 80 % de l’augmentation de ces embauches : l’hébergement médico-social et l’action sociale, les arts et spectacles, l’hébergement-restauration, et les services administratifs et de soutien. Entre 2000 et 2017, le recours aux contrats de moins d’un mois a plus que doublé dans l’ensemble de ces secteurs.
Le développement des contrats courts ces vingt dernières années serait lié à des contraintes de production et d’organisation spécifiques à quelques secteurs d’activité, ainsi qu’à des évolutions règlementaires et juridiques. Il est toutefois difficile d’établir des liens de cause à effet en raison du manque d’études sur les facteurs explicatifs de cette progression.
Les salariés employés en contrats répétés de très courte durée sont pénalisés par rapport aux salariés en contrat stable à plusieurs titres : leurs revenus sont plus faibles, ils ont moins accès à la formation professionnelle, leurs perspectives d’évolution vers un emploi stable sont limitées. Ils ont aussi un accès plus difficile au crédit bancaire et au logement.
Certaines mesures récemment adoptées pourraient à l’avenir favoriser un allongement de la durée des contrats, comme la pérennisation du CDI intérimaire ou le renforcement du dialogue social au niveau des branches. D’autres mesures récentes en matière de formation continue pourraient rééquilibrer l’accès à la formation entre les salariés en CDD et ceux en CDI. Limiter les incitations à la répétition des contrats courts est également un enjeu clé de la réforme de l’assurance chômage, qui implique d’agir tant du côté des employeurs que des employés.