
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2025 a rapidement ravivé les tensions économiques et financières mondiales. Entre menaces tarifaires, hausse du dollar et flambée de l’or, les marchés réagissent à cette nouvelle ère politique marquée par des incertitudes et des opportunités. Alors que l’administration Trump affiche sa volonté de renforcer l’industrie américaine à travers une politique protectionniste, ces choix économiques ont des répercussions profondes sur les devises, les matières premières et le Private Equity.
Dans cet article, nous analyserons les implications des nouvelles politiques commerciales américaines sur le dollar et l’or, ainsi que les défis et perspectives pour le marché du Private Equity dans ce contexte de transformations économiques.
Le protectionnisme Américain : un soutien au Dollar, mais à quel prix ?
Dès son retour au pouvoir, Donald Trump a renoué avec son approche protectionniste en multipliant les annonces de nouvelles taxes douanières. Ces mesures visent officiellement à lutter contre les pratiques commerciales jugées déloyales et à générer des revenus pour le gouvernement américain. Mais au-delà de ces justifications, les droits de douane constituent surtout un puissant levier de négociation pour les États-Unis.
En imposant des taxes sur les importations en provenance de ses principaux partenaires commerciaux, Washington cherche à rééquilibrer sa balance commerciale et à pousser les entreprises à relocaliser leur production sur le sol américain. Cette stratégie, qui avait déjà marqué le premier mandat de Trump, s’appuie sur la dépendance économique de plusieurs nations aux exportations vers les États-Unis. Le Canada et le Mexique, dont près de 20 % et 25 % du PIB respectivement dépendent du commerce avec leur voisin du Sud, sont particulièrement concernés.
Le Dollar sous pression entre hausses et risques de dévaluation
À court terme, la politique tarifaire de Trump a tendance à soutenir le dollar. En rendant les importations plus coûteuses, elle favorise la demande pour la monnaie américaine, renforçant ainsi sa valeur sur le marché des changes. De plus, la résilience de l’économie américaine et les anticipations de nouvelles baisses d’impôts alimentent l’attrait du billet vert.
Cependant, cette hausse du dollar pourrait rapidement se transformer en problème pour l’industrie américaine. Une monnaie trop forte pénalise les exportateurs en rendant leurs produits moins compétitifs à l’international. Une telle situation rappelle le contexte des années 1980, qui avait conduit aux Accords du Plaza en 1985, orchestrant une dévaluation coordonnée du dollar pour restaurer l’équilibre commercial des États-Unis.
Dans un monde plus polarisé qu’à l’époque, une initiative similaire pourrait s’avérer plus complexe à mettre en place. Néanmoins, l’administration Trump pourrait utiliser ses menaces tarifaires comme monnaie d’échange pour influencer les marchés des changes et contraindre ses partenaires à accepter un ajustement monétaire en faveur des exportateurs américains.
L’Or, valeur refuge face aux incertitudes
Face aux incertitudes économiques et géopolitiques, l’or continue d’attirer massivement les investisseurs. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le métal jaune a enregistré une hausse impressionnante, dépassant les 2 900 dollars l’once en février 2025. Cette ascension est alimentée par plusieurs facteurs structurels.
Les banques centrales, notamment celle de Chine, ont intensifié leurs achats d’or. Après une brève pause en 2024, la Banque populaire de Chine a repris ses acquisitions, tandis que les autorités ont assoupli la réglementation pour permettre aux assureurs domestiques d’investir jusqu’à 1 % de leurs actifs dans l’or. De nombreux pays émergents cherchent ainsi à diversifier leurs réserves et à réduire leur dépendance au dollar.
Le rôle de l’or dans un contexte géopolitique instable
L’approche protectionniste et parfois agressive de Donald Trump sur la scène internationale renforce également l’attrait de l’or comme actif refuge. Entre tensions commerciales, incertitudes monétaires et risques d’escalade dans plusieurs régions du globe, les investisseurs privilégient la sécurité du métal précieux face à des devises plus volatiles.
Toutefois, la question du potentiel de hausse supplémentaire de l’or reste en suspens. Si l’inflation américaine venait à ralentir ou si un accord de cessez-le-feu en Ukraine était signé, l’attrait de l’or pourrait diminuer, limitant sa progression. De même, une normalisation des relations commerciales pourrait réduire la demande spéculative sur le marché du métal jaune.
Le private equity face aux défis et opportunités de l’Ère Trump
Le premier mandat de Donald Trump (2017-2021) avait été marqué par une politique économique favorable aux investisseurs en Private Equity. La réforme fiscale de 2017, avec la réduction du taux d’imposition des sociétés de 35 % à 21 %, avait dopé la rentabilité des entreprises détenues par des fonds d’investissement.
Par ailleurs, la déréglementation initiée par Trump avait simplifié certaines transactions, notamment dans les secteurs de la finance, de la technologie et de l’énergie. Cependant, les tensions commerciales et les taxes douanières avaient également introduit une volatilité accrue, compliquant certaines opérations transfrontalières.
Trump 2.0 : entre opportunités et risques pour le Private Equity
Le second mandat de Trump pourrait prolonger cette dynamique, avec des mesures fiscales favorisant la croissance des entreprises et une volonté affichée de réduire encore la régulation des marchés. La récente annonce du décret « 10 pour 1 », visant à simplifier les normes administratives en supprimant dix réglementations pour chaque nouvelle introduite, illustre cette approche pro-business.
Cette politique pourrait stimuler les introductions en bourse (IPO), offrant aux fonds de Private Equity davantage de possibilités de sortie pour leurs investissements. De plus, un assouplissement des règles antitrust pourrait favoriser les fusions et acquisitions, renforçant l’attrait du marché.
Cependant, la hausse des droits de douane pourrait peser sur certaines entreprises dépendantes des importations, réduisant leur profitabilité et complexifiant leur gestion des coûts. De même, une politique migratoire plus stricte pourrait limiter l’accès à une main-d’œuvre qualifiée et abordable, augmentant les pressions inflationnistes sur certains secteurs.
Un environnement économique à surveiller
Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2025 s’accompagne d’une série de mesures économiques aux conséquences profondes pour les marchés. Entre un dollar fort mais potentiellement fragilisé par des ajustements monétaires, une ruée vers l’or alimentée par les incertitudes et un marché du Private Equity oscillant entre opportunités et défis, l’environnement reste particulièrement volatil.
Si les politiques de Trump soutiennent certaines classes d’actifs, elles introduisent également des risques qui nécessitent une vigilance accrue de la part des investisseurs. Dans ce contexte, la diversification et une approche stratégique rigoureuse seront essentielles pour tirer parti des opportunités tout en limitant les expositions aux zones d’incertitude.
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