La Banque Mondiale a émis pour 150 millions de dollars de « wildlife conservation bonds » – obligations pour la préservation de la vie sauvage – afin de financer la sauvegarde des rhinocéros noirs en Afrique du Sud.
L’objectif des fonds et la récompense d’investissement
L’objectif de ces « rhino bonds » est de financer la lutte contre le braconnage et l’amélioration de leurs conditions de vie. Les fonds levés bénéficieront notamment à deux réserves naturelles situées en Afrique du Sud : le parc national Addo Elephant (AENP) et la réserve naturelle de Great Fish River (GFRNR).
Il faut dire que l’on comptait 65 000 des rhinocéros noirs dans le monde dans les années 1970. Aujourd’hui, on en compte seulement 2 600 d’après les chiffres communiqués par la Banque Mondiale.
Le prix d’émission était de 94.84% du montant nominal. Les obligations émises sont des obligations zéro-coupon. Ainsi, les investisseurs qui ont acheté ces obligations ne percevront pas de coupons. En revanche, lorsque les titres arriveront à échéance dans 5 ans, ils seront remboursés à 100% du montant nominal investi avec un montant bonus à partager, à condition que la population des rhinocéros noirs dans les deux réserves sélectionnées augmente. Dans le cas contraire, les investisseurs ne toucheront pas de bonus.
Si l’augmentation de la population des rhinocéros noirs dans les deux réserves sélectionnées est comprise entre 0% et 2% par an, les investisseurs toucheront un bonus de près de 5,503 millions de dollars, soit un TRI annuel de 1,80%. L’augmentation entre 2% et 4% par an, les investisseurs toucheront un bonus de près de 11,007 millions de dollars, soit un TRI annuel de 2,51%. Et si l’augmentation est strictement supérieure à 4% par an, les investisseurs toucheront un bonus de près de 13,8 millions de dollars, soit un TRI annuel de 2,85%.
Le bonus sera versé par le Fonds mondial pour l’environnement, créé lors du sommet de la Terre de Rio qui s’est tenu en 1992.
Si cette émission obligataire rencontre un vif succès, il ne fait aucun doute que d’autres « wildlife conservation bonds » pourraient voir le jour, notamment pour protéger d’autres espèces animales en voie de disparition, compte tenu du contexte actuel où de plus en plus d’investisseurs souhaitent donner davantage de sens à leur placement.