Le mardi 27 novembre 2018, la Banque africaine de développement (BAD) notée Aaa/AAA/AAA par Moody’s/S&P/Fitch (perspective stable) a réalisé avec succès l’émission obligataire verte répartie en une tranche de 500 millions de dollars à 3 ans et une autre tranche liée au SOFR de 100 millions de dollars à 2 ans.
La Banque devient ainsi le premier émetteur à lancer une transaction liée au SOFR sur le marché des obligations vertes.
L’emprunt obligataire à taux fixe, sursouscrit en trois heures après l’ouverture officielle du carnet d’ordres grâce au soutien de très bons investisseurs soucieux de l’environnement, a été émis à mid-swap (MS) flat en ligne avec l’indication initiale de prix, représentant une prime d’émission très faible. La tranche liée au taux flottant SOFR, lancée suite à la requête d’un investisseur, fut émise à SOFR + 32 points de base (pb) et fut largement allouée aux investisseurs socialement responsables.
S’appuyant sur sa stratégie décennale pour la période 2013-2022, dont l’objectif principal est de promouvoir une croissance inclusive et durable en aidant les pays africains à adopter une « croissance verte », la Banque a établi en 2013 un programme d’obligations vertes en vue de promouvoir les engagements de la Banque en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Il s’agit de la 7ème obligation verte émise dans le cadre de référence des obligations vertes la BAD et la 3ème obligation verte en dollars émise par la BAD, soulignant les efforts engagés de la Banque pour mener pleinement son rôle d’acteur central dans le financement climatique des secteurs tels que les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports propres, la conservation de la biosphère et la gestion durable de l’eau et des eaux usées.
La transaction a été annoncée lundi 26 novembre à 15h, heure de Londres, avec une indication initiale de prix pour la tranche à taux fixe à MS flat. Les intérêts des gérants de fonds et des banques centrales sont apparus rapidement, avec des indications d’intérêts excédant 400 millions de dollars (excluant les intérêts des chefs de file) le lendemain matin.
Le carnet d’ordres a officiellement ouvert à 8h25, heure de Londres, mardi 27 novembre, avec une indication de prix à MS flat pour la tranche à taux fixe et à SOFR + 32 pb pour la tranche à taux variable. Le carnet d’ordres a clôturé à 13h30, heure de Londres, avec plus de 590 millions de dollars (excluant les intérêts des chefs de file) pour la tranche à taux fixe. La transaction fut exécutée à 17h, heure de Londres, pour un montant de 500 millions de dollars à MS flat, équivalent à un écart de 16,7 pb au-dessus du bon du trésor américain à 3 ans, pour la tranche à taux fixe. La tranche liée au SOFR a été fixée à 100 millions de dollars à SOFR + 32 pb.
La transaction a bénéficié d’un très grand soutien de la part des gérants de portefeuilles dédiés aux obligations vertes, mais également d’investisseurs intégrant des considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans leurs stratégies d’investissement. La participation de ces investisseurs reflète la solidité du programme d’obligations vertes de la BAD et la qualité du reporting sur les impacts environnementaux.
Le carnet d’ordres final des deux tranches comprenait plus de 40 investisseurs. Sur la tranche à taux fixe, 61% de la transaction a été distribuée aux banques centrales et institutions officielles, 24% aux gestionnaires d’actifs, 12% aux fonds de pension et compagnies d’assurance et 3% aux trésoreries de banques. Concernant la répartition par zone géographique, l’Europe arrive en tête avec 39%, suivie par les Amériques avec 28%, l’Asie avec 26% et l’Afrique et le Moyen-Orient avec 7%. Sur la tranche liée au SOFR, les banques centrales et les institutions officielles représentaient 65%, les fonds de pension et compagnies d’assurance 23% et les gestionnaires d’actifs 12%, tandis qu’au niveau géographique, 91% des ordres provenaient des Amériques et 9% d’Europe.
Citations des investisseurs
« La Trésorerie de la ville de Chicago est fière d’être le principal investisseur de cette excellente transaction de la Banque africaine de développement. Elle est la première obligation verte liée au SOFR et nous pensons qu’elle représente l’avenir de l’investissement responsable. En investissant dans cette émission, la Ville de Chicago réunit deux des tendances les plus innovantes sur le marché: la transition du LIBOR au SOFR en tant que taux de référence, et la priorité croissante accordée au financement de projets ESG et verts, tout en travaillant avec un émetteur d’une grande qualité de crédit. C’est un privilège d’être un leader dans ce domaine, de contribuer à river l’attention sur des tendances qui, selon nous, façonneront les investissements de demain, et de le faire dans le meilleur intérêt de la ville de Chicago, en veillant à la bonne gestion de ses actifs » a indiqué Jabari Porter, Directeur des investissements, Bureau du trésorier municipal, Chicago.
« Les obligations vertes de la BAD permettent à nos clients d’investir dans des projets d’énergie renouvelable de grande qualité, tels que les parcs solaires et éoliens en Afrique, grâce à l’offre de titres à revenu fixe SSA. Les avantages climatiques à l’échelle mondiale de ce type d’infrastructures sont considérables et donnent un sens à l’objectif de la création du marché des obligations vertes » commente Ashley Schulten, Responsable des investissements responsables, Global Fixed Income, Blackrock.
« BAML se félicite du retour de la BAD sur le marché des obligations vertes; les émetteurs SSA récurrents sont la pierre angulaire dans le domaine des obligations vertes. Après avoir émis leurs premières obligations sociales, la BAD innove avec la première obligation verte liée au SOFR » explique Suzanne Buchta, Responsable des marchés ESG, BofA Merrill Lynch.
« Le développement durable est l’objet principal du retour de la BAD sur le marché des obligations vertes avec cette transaction de référence en dollars. CACIB est très heureux d’accompagner à nouveau la BAD dans cette opération et se félicite de la publication simultanée du bulletin d’information des obligations vertes de la BAD, illustrant le travail remarquable accompli depuis 2013 » analyse Pascale Forde-Maurice, Finance Soutenable, Crédit Agricole CIB.