Malgré l’ ensemble des mesures mises en place quant aux énergies fossiles, les émission de CO2 n’ en finissent pas d’ augmenter. La COP25 ayant eu lieu cette semaine à Madrid, a été une occasion de plus pour rappeler l’ urgence de la situation. Cependant cette 25e conférence de l’ ONU fait face à un problème de taille : la réalité des émissions et des comportements des gros pollueurs actuels.
La réduction de l’ usage du charbon devait initialement être compensée par un recours de premier ordre au gaz naturel et au pétrole, or selon le rapport du Global Carbon Project, on anticipe une hausse de 0,6% de ces émissions pour cette année. Si cette hausse s’installe, la température d’ ici cette fin de siècle atteindra les 4°C à 5°C de plus. Soit plus ou moins le triple de la limite décidée internationalement en 2015 lors des accords de Paris.
En effet la réduction attendue par l’ONU est de 7,6% par an jusqu’en 2030 selon le Programme des Nations Unies pour l’ Environnement. En 30 ans, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de plus de 60%, la crise économique de 2008 n’ a été qu’une courte césure dans des courbes qui ne font, depuis, que repartir à la hausse, avec en 2018 une croissance d’un peu plus de 2%. La baisse entre 2018 et 2019 peut cependant être expliquée par le ralentissement de la croissance économique mais aussi significativement par la baisse de l’usage du charbon aux Etats-Unis et en Europe qui a diminué de plus de 10%. La chine demeure cependant le premier émetteur mondial, sans aucun signe de ralentissement ou aucun engagement clair par rapport à sa réduction.
Ce qui est clair c’est que le gaz naturel émet moins de CO2 que le charbon, mais son utilisation étant de plus en plus intensive elle en devient tout aussi menaçante, ce n’ est pas une alternative viable pour respecter les accords de Paris même si l’Agence internationale de l’énergie (AIE) défend pourtant le gaz naturel comme une énergie de transition et table sur une progression de sa consommation de 10% jusqu’à la fin des années 2020. En France, où le nucléaire assure environ 70% de la production d’électricité, les émissions de CO2 ont reculé de 2,5% en 2018 (dernier chiffre disponible) comparé à 2017.