- Un marché obligataire vert de plus en plus diversifié qui devrait franchir les 800 milliards d’euros d’ici fin 2020
- « L’assouplissement quantitatif vert » en Europe pourrait soutenir le marché des obligations vertes
- Méfiez-vous du « greenwashing » – tous les labels durables ne sont pas aussi écologiques qu’il n’y parait
Le marché des obligations vertes est en plein essor. Ce segment, fortement orienté vers les émissions de première qualité et libellées en euros, a connu une augmentation significative des émissions d’entreprises et souveraines au cours de l’année écoulée. En décembre 2019, le marché des obligations vertes a franchi la barre des 500 milliards d’euros, lui conférant une position dominante dans le segment des obligations durables.
La BCE pourrait passer à un assouplissement quantitatif vert
Depuis que Christine Lagarde a pris la présidence de la BCE, le lancement d’un programme d’assouplissement quantitatif (QE) vert fait l’objet d’un débat permanent. Mais quelle en est la probabilité et quel effet cela aura-t-il sur le marché des obligations vertes ? La BCE a relancé son programme QE le mois dernier, avec l’intention d’acheter pour 20 milliards d’euros d’obligations par mois. Cependant, le programme QE comporte de nombreuses limites. Par exemple, seules les obligations libellées en euros sont éligibles et la BCE n’est pas autorisée à détenir plus d’un tiers d’une émission individuelle. Aujourd’hui, même si certaines des obligations que la BCE achète peuvent être vertes, il s’agit probablement davantage d’une coïncidence que d’un choix conscient. Si nous appliquons toutes les restrictions de la BCE à l’espace obligataire vert, “seulement” environ 50 à 80 milliards d’euros sont éligibles. Ceci exclut un QE vert complet car le marché est encore trop petit. Mais cela ne signifie pas pour autant que la BCE ne fera rien.
Davantage d’émetteurs souverains européens l’année prochaine
En 2019, les émissions souveraines ont été nombreuses. Les Pays-Bas sont devenus le premier souverain noté AAA à entrer sur le marché en mai, avec la plus importante émission d’obligations vertes à ce jour (près de 6 milliards d’euros). La France et l’Irlande ont également été actifs cette année. Les États souverains représentent actuellement 24 % du marché des obligations vertes en euros. En 2020, d’autres gouvernements comme l’Allemagne, l’Italie et la Suède devraient également émettre des titres.
L’Allemagne a déjà annoncé son intention d’émettre une obligation verte de 10 milliards d’euros, tandis que l’Italie et la Suède sont en train de sélectionner leurs actifs verts éligibles. Enfin, il convient de garder un œil sur la Pologne, “cœur battant” de l’industrie houillère européenne, pour voir comment son nouveau gouvernement s’attaque à la production en Silésie et poursuit sa stratégie face au changement climatique. NN IP a décidé que les obligations d’État vertes polonaises ne sont actuellement pas crédibles et ne sont donc pas éligibles pour le portefeuille d’obligations vertes. Cette situation s’explique principalement par l’absence de politique d’élimination progressive de l’électricité produite à partir du charbon en Pologne.