2020 : faut-il être optimiste ?

Analyse d’OFI Asset Management :

Si l’environnement macroéconomique reste prometteur, les investisseurs devront se prémunir contre tout excès de confiance.


Après une année boursière 2019 exceptionnelle marquée par la poursuite des politiques accommodantes des Banques Centrales et une désescalade entre les États-Unis et la Chine sur le front des négociations commerciales, les marchés ont abordé 2020 avec des niveaux d’optimisme record.

Le spectre de la récession s’éloigne alors que la croissance mondiale devrait se situer autour de 3,4 % en 2020, avec près de 2,0 % aux États-Unis, 1,0 % en zone Euro et un peu moins de 6,0 % en Chine. La baisse des taux a favorisé les grandes valeurs de croissance. Les valorisations ont nettement remonté et ressortent désormais à des niveaux élevés de part et d’autre de l’Atlantique, bien que pas trop excessives.

« Les actions ont bénéficié du contexte de baisse des taux et du manque d’alternative en termes d’investissement. Le potentiel de hausse à court terme dépendra de l’orientation des bénéfices. S’ils stagnent à nouveau, les marchés ne monteront plus » estime Jean-Marie Mercadal, Directeur Général Délégué en charge des gestions chez OFI Asset Management.
À ce stade, les analystes s’attendent à des progressions des bénéfices de l’ordre de 10 % aux États-Unis et en zone Euro. Les investisseurs devront néanmoins surveiller :

1 – L’environnement politique et géopolitique, en particulier l’élection présidentielle américaine avec, dès février/mars, les primaires démocrates entre Joe Biden ou l’aile gauche du parti démocrate dont le programme pourrait affecter Wall Street en cas de victoire.

2 – Les risques liés à l’endettement et à la qualité du crédit. Beaucoup d’entreprises notées BBB pourraient être fragilisées par un retournement cyclique.

3 – Le risque d’inflation, actuellement peu considéré par les investisseurs et qui pourrait refaire surface dans un contexte de plein emploi aux États-Unis.


Un contexte plutôt favorable aux valeurs cycliques,  « value » et financières
Les Banques Centrales resteront accommodantes aux États-Unis comme en zone Euro, facteur de soutien puissant des marchés. La Fed s’achemine vers une pause dans son mouvement de détente des taux directeurs avec des Fed Funds attendus autour de 1,25 % d’ici un an, ce qui signifie une baisse supplémentaire de 25 points de base. La BCE ne devrait pas changer ses taux au cours de l’année alors que les marchés vont devoir s’habituer à la communication de sa nouvelle présidente, Christine Lagarde.


La détente rapide et spectaculaire des taux d’intérêt obligataires des deux côtés de l’Atlantique a poussé le prix des actifs à la hausse. Mais les craintes d’un ralentissement économique ont poussé les taux à des niveaux excessivement bas. Ils ont entamé leur remontée au cours du dernier trimestre 2019. Une poursuite de la tension actuelle semble possible, vers la zone de 0 % pour le Bund et de 2 % pour le Treasury Notes 10 ans américain. Le segment des dettes émergentes en devise locale conserve un relatif attrait avec des rendements de l’ordre de 5 % au global alors que les obligations« High Yield » sont devenues chères.


Nous anticipons un dollar sans grande tendance qui permettrait aux devises émergentes de se stabiliser. Le contexte actuel de stabilisation économique et de légère remontée des taux devrait profiter davantage aux valeurs cycliques, value et financières alors que les valeurs défensives ont déjà bénéficié du mouvement de détente des taux d’intérêt. La composition des indices pourrait alors profiter davantage aux actions européennes.”