L’ Allemagne a des attributs plus que convaincants lorsqu’il s’ agit d’ initier et de diriger des offensives green, mais l’Allemagne devient surtout trop chaude pour être durable.
Trois entreprises, RWE, HeidelbergCement et E.On, tournent même autour de 10°C, malgré leurs objectifs climatiques. Les grands groupes allemands sont bien loin des objectifs de l’Accord de Paris. Selon la start-up allemande “Right. Based on science”, la trajectoire climatique des entreprises du DAX 30, l’équivalent du CAC 40, les positionne sur un réchauffement de près de 5°C d’ici 2050.
22 entreprises sur une trajectoire trop élevée
RWE n’est pas le seul à tirer la moyenne vers le bas. Le modèle économique de HeidelbergCement le place dans un scénario de réchauffement à 10,7°C que les ambitions climatiques du cimentier ne parviennent à ramener qu’à 10,3°C. E.O n atteint quant à lui une température de 8,3°C s’il ne change pas de modèle et de 8,1°C s’il atteint ses objectifs climatiques d’ici 2050. En tout, 22 entreprises sur les 30 de l’indice boursier dépassent les 2°C de réchauffement. Avec les scénarios climatiques communiqués par les entreprises, 17 d’entre elles demeurent sur des trajectoires de température trop élevées.
Huit entreprises arrivent à rester à 2°C ou en dessous, parmi lesquelles le chimiste Bayer (2°C), l’opérateur boursier Allemand Deutsche Börse (2°C), SAP (1,6°C) ou encore Infineon Technologies (1,8°C). Certaines parviennent à franchir la barre fatidique, comme Deutsche Post dont les objectifs climatiques permettent de passer de 2,1°C en scénario de “business as usual”, à 1,6°C.
Les grands groupes cotés allemands contribuent encore beaucoup trop au réchauffement climatique. C’est la conclusion d’une étude de la start-up allemande “Right. Based on Science” intitulée “Et si les 30 plus grandes et plus liquides entreprises allemandes cotées atteignaient leur objectifs climatiques“.
Les calculs de Right., effectués sur la totalité des entreprises du DAX 30, l’indice boursier allemand sur les 30 plus grosses valorisations boursières, équivalent du CAC 40, laisse entrevoir un scénario de réchauffement climatique de 4,94°C d’ici 2050. Afin de déterminer les températures de réchauffement de ces entreprises, Right. Based on science s’est appuyée sur X-Degree Compatibility (XDC), son outil-maison de modélisation de l’impact climatique des entreprises.
C’est le géant de l’énergie RWE qui arrive bon dernier de la classe. Selon la jeune société basée à Francfort, le modèle économique actuel de l’énergéticien le place sur une trajectoire de réchauffement climatique à 13,8°C d’ici 2050. En prenant en compte les objectifs climatiques que s’est fixé l’entreprise, la température redescend un peu. RWE atteint alors un réchauffement de 9,5°C. Beaucoup trop pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, qui prévoient de limiter le réchauffement en dessous de 2°C d’ici la fin du siècle, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Dans l’ensemble, les grands groupes allemands doivent donc encore faire un effort s’ils veulent contribuer à une économie bas carbone. Pour les dirigeants de la start-up, il est important que les parties prenantes aient connaissance de ces éléments pour savoir “miser sur les meilleurs, choisir les leaders les plus forts, fixer les bonnes priorités”.