Avec la fin des confinements, le redémarrage progressif de l’activité, la baisse notable des nouveaux cas de malades, les espoirs qui se multiplient sur la découverte d’un vaccin, les marchés semblent renouer avec un certain optimisme. Certes, la récession est sévère, mais elle a été créée un peu artificiellement et les dettes issues de la crise sont absorbées par les Banques Centrales. Alors, où est le problème ? C’était juste un mauvais rêve ? Peut-on « acheter » un scénario de sortie de crise si rapide ?
Cette crise du « grand confinement », comme l’a nommée le FMI, a provoqué un arrêt quasi instantané des grandes économies internationales et engendré ainsi l’une des pires récessions de l’histoire contemporaine.
Nous sommes donc passés en quelques semaines d’un scénario de croissance attendue assez solide et bien synchronisée internationalement de plus de 3,0 % à une récession mondiale désormais estimée autour de – 3,0 %. Les chiffres sont particulièrement impressionnants aux États-Unis et en zone Euro, avec des récessions de l’ordre de – 7,0 % à – 9,0 % attendues pour 2020. Pour l’instant, un rebond de 5,8 % est anticipé pour l’économie mondiale en 2021, mais beaucoup d’incertitudes pèsent sur ces estimations qui paraissent assez peu fiables. Il est clair qu’il y aura une phase de rattrapage, mais le rebond sera freiné par des consommateurs devenus prudents par une forte hausse du chômage, ce qui explique en partie la hausse des taux d’épargne. Cela devrait donc ensuite peser sur l’investissement des entreprises.
Par ailleurs, le secteur des services de proximité, du tourisme et des loisirs risque d’être profondément affecté. Une reprise lente apparaît ainsi comme le scénario le plus probable. Après la crise de 2008/2009 (la grande récession), le PIB américain n’avait retrouvé son niveau d’avant crise qu’à l’automne 2010. En zone Euro, qui avait subi une réplique avec la crise des obligations souveraines en 2011, le niveau d’activité n’a été retrouvé qu’au printemps 2015… Dans la situation actuelle de réouverture progressive des économies avec les freins imposés par les mesures sanitaires, nous pensons qu’il faudrait donc 2 à 3 ans pour retrouver une activité « normale » proche de celle de 2019. Cette hypothèse de base sera importante pour évaluer les marchés actions.
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