Après la combustion des hydrocarbures, la déforestation, et l’agriculture, voici potentiellement un nouveau venu parmi les facteurs anthropiques de modification à grande échelle du climat.
Le Parti Communiste Chinois déploie une petite armée (35 000 hommes, 12 avions, 897 lance-roquettes quand même) pour contrôler les cycles de l’eau du plateau tibétain, sur une superficie équivalente à 1,5 fois l’Inde dès 2025.
D’ici 2035, la Chine vise un déploiement “avancé” de la géo-ingénierie pour revitaliser les régions rurales, restaurer les écosystèmes, et lutter contre les sécheresses, notamment en déviant de la vapeur d’eau du fleuve Yangtze vers le fleuve Jaune, pour en faire de la pluie.
Un certain nombre de risques
1) “L’Organisation Météorologique Mondiale s’est déclarée préoccupée par la géo-ingénierie et la modification des conditions météorologiques, soulignant qu’il est difficile de contenir les modifications apportées aux conditions météorologiques dans une zone limitée. Le projet aura des effets inconnus sur les phénomènes climatiques mondiaux et pourrait potentiellement créer une infrastructure de facto pour la géo-ingénierie. Si le climat devait en effet être “stabilisé”, le monde deviendrait dépendant du maintien éternel de cette infrastructure pour rester stable.”
2) “Bien que largement utilisé pour l’ensemencement des nuages, l’iodure d’argent est considéré comme toxique pour la vie aquatique et les effets écologiques en aval de son utilisation à grande échelle ne sont pas bien compris.”
3) “La Chine a lancé un processus de dépopulation des zones de nature sauvage dans le cadre d’un programme de « protection de l’environnement » et de la création d’une série de réserves naturelles. Le gouvernement présente la relocalisation de villages comme faisant partie d’un programme de lutte contre le braconnage et les incendies de forêt.
Cependant, de nombreux Tibétains vivant sur ces terres ont contesté ces politiques. Un rapport de la Campagne Internationale pour le Tibet suggère que la politique de la Chine ne prend pas en compte les besoins et les moyens de subsistance des habitants autochtones, ni leur rôle important pour la préservation des terres et de la biodiversité. Des préoccupations concernant des violations du droit international, une indemnisation insuffisante et un manque de consentement libre, préalable et éclairé ont également été soulevées.”
4) “Si cela fonctionne comme prévu, le projet chinois Sky River pourrait donner au pays un contrôle significatif sur l’approvisionnement en eau dont dépend environ la moitié de la population mondiale. Le plateau tibétain alimente non seulement les fleuves Jaune et Yangtsé qui traversent la Chine, mais aussi les fleuves Mékong, Salouen et Brahmapoutre, qui sont importants pour le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, le Vietnam et l’Inde. Bien que l’on ignore comment le projet chinois affectera ces cours d’eau, il serait difficile de ne pas percevoir un pouvoir de contrôle, ne serait-ce que potentiel, comme une menace géopolitique.”
D’après C. Farhangi