Sans surprise, le durcissement des mesures destinées à contenir la propagation du virus pèse sur l’activité en ce début d’année. L’indice PMI composite de la zone euro s’est replié de 49.1 en décembre à 47.5 en janvier, mais se maintient toutefois, depuis novembre (début de la 2ème vague), bien au-dessus des niveaux enregistrés lors de la 1ère vague épidémique.
Une nouvelle récession est donc inévitable pour l’économie de la zone euro soit deux trimestres consécutif de contraction de PIB (T4-2020 et T1-2021) mais la baisse de l’activité est nettement moins sévère que celle observée au printemps dernier. Les mesures de restriction sont généralement beaucoup moins contraignantes, permettant ainsi une relative bonne tenue du secteur manufacturier, soutenu lui-même par un raffermissement de la demande mondiale.
Les détails montrent :
1/ un secteur manufacturier moins affecté que celui des services par la 2ème vague de Covid-19 : l’industrie reste soutenue par la hausse des nouvelles commandes, les exportations et le travail en attente. L’indice de production dans le secteur manufacturier s’est quelque peu replié, certes en janvier mais continue d’afficher l’un de ses plus hauts niveaux des trois dernières années (à 54.5 en janvier après 56.3 en décembre, se maintenant confortablement en zone d’expansion) ; en revanche, l’activité dans le secteur des services enregistre sa 2ème plus forte contraction depuis mai 2020 à 45 en janvier versus 46.4 en décembre, mais cela n’est sans commune mesure avec la chute observée au printemps dernier à 12.
2/ de fortes divergences entre les performances des pays : en Allemagne, même si l’activité globale a ralenti, l’indice PMI composite se maintient en territoire positif (à 50.8 en janvier versus 52 en décembre) ; la poursuite de l’expansion contraste avec l’accélération de la contraction en France (l’indice PMI composite s’est replié de 49.1 à 47 en janvier) et dans le reste de la région (l’indice PMI composite est estimé à 44.7 en janvier après 46.1 en décembre).
3/ des perspectives d’activité à 12 mois qui se maintiennent sur des niveaux élevés : même si les donnée PMI de janvier préfigurent une baisse d’activité au T1-2021 pour l’économie de la zone euro, parallèlement, le début des campagnes de vaccination permet de soutenir les perspectives d’activité à 12 mois à leur 2ème plus haut niveau depuis mai 2018, notamment dans le secteur manufacturier.
4/ des baisses de prix de vente contrastant avec des hausses des prix payés : la hausse des prix des « intrants » ont enregistré leur plus forte hausse mensuelle depuis février 2018, liée à la hausse des prix des matières premières et touche donc principalement le secteur manufacturier. Par ailleurs, la détérioration de la demande a entrainé une forte baisse des prix « facturés » dans le secteur des services.
A court terme, l’activité va rester fortement dépendante de la situation sanitaire. L’économie de la zone euro reste sur un terrain fragile en ce début d’année. La prolongation et/ou le renforcement des mesures de restriction dans la plupart des pays de la zone euro pour contenir la 3ème vague valide le scénario d’une nouvelle récession au tournant de l’année mais d’une ampleur nettement moins sévère que celle enregistrée au printemps dernier.