Pointant en 24ème position du classement général, la France obtient ses scores les plus élevés pour la qualité de vie et la santé (respectivement 5ème et 6ème meilleures performances de l’ensemble de l’Indice) ; les scores en recul sont bien-être matériel (28ème place) et finances (41ème place).
Global Retirement Index, GRI
Créé il y a dix ans par Natixis Investment Managers et CoreData Research, l’Indice Mondial des Retraites (Global Retirement Index, ou GRI) passe au crible 18 facteurs qui déterminent la sécurité des systèmes de retraite de 44 pays et attribue à chacun d’eux une note globale. De multiples catégories sont prises en considération, telles que la santé, le financement des retraites, la qualité de vie des retraités ou encore le bien-être matériel, elles-mêmes étudiées à travers divers sous-indicateurs.
« L’inflation et l’évolution démographique mondiale suscitent des préoccupations grandissantes auprès des investisseurs concernant leur retraite, et les incitent à revoir leurs objectifs et pratiques d’investissement », explique Gad Amar, Directeur Distribution, Europe de l’Ouest, Natixis Investment Managers. « Plus que jamais, notre priorité est d’accompagner nos clients, quels que soient leur âge, leur moment de vie, et les défis qu’ils rencontrent, afin de les aider à préparer leur retraite le plus sereinement possible et leur offrir la meilleure expérience d’investissement. Nous mettons à leur disposition un large éventail de solutions d’investissement, sources de diversification et de performance sur le long-terme* », poursuit Gad Amar.
Fait-il bon être retraité en France ? Zoom sur la performance nationale
Si la France demeure loin de la 11ème place au classement général qu’elle occupait lors de la première publication de l’Indice en 2012, elle gagne tout de même une place cette année. Au-delà de cette position, qui la situe entre Malte (23ème place) et l’Estonie (25ème), les performances dans les diverses catégories et sous-catégories varient :
- Parmi les performances positives : le facteur « Santé » obtient un score de 90 % : il s’agit de la meilleure performance du pays (+1 point par rapport à l’édition 2021). La France pointe même à la première place du classement, tous pays confondus, sur l’un des sous-indicateurs de ce facteur, à savoir les dépenses de santé couvertes par les assurances. Les facteurs « Gouvernance » et « Qualité de vie » sont mesurés respectivement à 85 % et 78 %. La France figure à la 14ème position sur cette dernière catégorie, tirée notamment par le bon score du sous-indicateur « Bonheur ». Enfin, le pays affiche le cinquième meilleur score de toutes les nations étudiées pour le sous-indicateur « Biodiversité ».
- Aux rangs des résultats plus faibles, la France enregistre un score légèrement inférieur pour le facteur « Bien-être matériel » (28ème avec 57%, contre 59% en 2021 et même 74% en 2012), dû à une baisse sur la sous-catégorie « Égalité des revenus ». Le sous-indicateur « Emploi » s’avère le neuvième score le plus faible de tout l’Indice. Enfin, « Finances » (41ème position) est l’autre catégorie en décroissance par rapport à l’année dernière. Ainsi, les sous-indicateurs « Pression fiscale » et « Dépendance des personnes âgées » enregistrent respectivement les deuxième et septième plus mauvais scores de l’Indice.
Un classement général dominé par les pays de l’Europe de l’Ouest
Ces nations continuent de dominer le classement de l’Indice cette année (8 pays sur 10), toujours grâce à de très bons résultats en matière de qualité de vie.
L’Europe de l’Ouest présente les mêmes résultats que l’année dernière pour les indicateurs. La région se classe première pour la « Santé » et la « Qualité de vie », catégories pour lesquelles les performances individuelles de chaque pays restent excellentes – à l’inverse de la catégorie « Finances » dans laquelle plusieurs pays de la zone sous-performent (Grèce, en avant-dernière position, France et Belgique en queue de peloton également).
L’inflation : une menace immédiate pour la retraite ?
Pendant la majeure partie de la dernière décennie, l’inflation a été exceptionnellement faible. Entre 2012 et 2020, elle fut pour les 38 pays membres de l’OCDE de 1,76 % en moyenne. Cependant, au cours du premier semestre 2022, elle a considérablement augmenté pour ces pays, atteignant un pic de 9,6 % en mai.
La vitesse à laquelle les coûts ont augmenté incite à repenser les fondamentaux de la planification de la retraite. Les hausses significatives des prix du pétrole, des denrées alimentaires et du logement réduisent le pouvoir d’achat des retraités et constituent un véritable défi à quiconque planifie sa retraite.
En outre, les professionnels de la finance du monde entier affirment que la sous-estimation de l’impact de l’inflation est la première erreur commise par les investisseurs dans cette planification.
Et demain ? La sécurité des retraites de plus en plus menacée
L’OCDE prévoit que la population des plus de 65 ans passera de 17 % en 2019 à 27 % en 2050, ce qui accroîtra la pression sur la sécurité des retraites et sur les systèmes de soins de santé et de soins de longue durée.
Même les régions où la population est jeune pourraient bientôt être confrontées à des difficultés, puisque l’amélioration de la nutrition, des soins de santé et des facteurs environnementaux contribue à la longévité tandis que les faibles taux de natalité entraînent un vieillissement de la population globale. C’est le cas en Chine et en Amérique latine en 2022.
Ce vieillissement offre des choix limités aux décideurs politiques, d’autant plus que les prestations de retraite et de santé devront rivaliser avec la nécessité de rembourser la dette publique, qui a explosé pour atteindre 226 000 milliards de dollars dans les économies avancées en 2020. Pour combler le déficit de financement, les gouvernements devront peut-être choisir l’une des options suivantes, dont aucune n’est populaire parmi les électeurs : augmenter l’impôt sur le revenu, relever l’âge de la retraite ou réduire les prestations.
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