Mercredi 16 novembre – Selon le dernier indice Janus Henderson Global Dividend, la crise énergétique a entraîné une forte hausse des dividendes au troisième trimestre, les compagnies pétrolières ayant distribué des bénéfices record à leurs actionnaires.
Les points abordés dans cet article :
- La hausse des dividendes pétroliers a porté les dividendes mondiaux à 415,9 milliards de dollars, un record pour le troisième trimestre ; la croissance sous-jacente s’est établie à 10,3 %
- Les dividendes des producteurs de pétrole ont augmenté de 75 % pour atteindre le montant record de 46,4 milliards de dollars et ont largement contribué à la croissance des versements au troisième trimestre, compensant ainsi la baisse observée au sein du secteur minier
- Sans l’augmentation des versements pétroliers, le total mondial serait resté stable par rapport à l’année précédente
- Taïwan et les États-Unis ont été les principaux contributeurs à la croissance, la Chine a perdu de sa vitesse et l’Australie a connu une baisse .Prévisions revues à la hausse : Janus Henderson prévoit désormais 1 560 milliards de dollars de dividendes versés à travers le monde cette année, soit une hausse de 8,9 % sur une base sous-jacente
La crise énergétique
Le total mondial versé a augmenté de 7,0 % sur une base globale pour atteindre 415,9 milliards de dollars, ce qui constitue facilement un record pour le troisième trimestre. La hausse sous-jacente a atteint 10,3 % après prise en compte de l’appréciation du dollar américain et d’autres facteurs. Au niveau mondial, 90 % des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes à un niveau constant, soit un peu moins que les 94 % enregistrés au premier semestre.
La hausse des dividendes pétroliers compense la chute des versements au sein du secteur minier
ont donc été les principaux moteurs de la croissance au troisième trimestre, augmentant leurs dividendes globaux de trois quarts par rapport à l’année précédente pour atteindre un montant record de 46,4 milliards de dollars. Les compagnies pétrolières du monde entier ont augmenté leurs versements, principalement par le biais de dividendes extraordinaires plutôt que par une augmentation de leurs versements réguliers. Les dividendes pétroliers ont été particulièrement solides sur les marchés émergents, en Asie et en Amérique du Nord, la plus forte augmentation provenant de Petrobras au Brésil. Sans l’incidence positive de ce secteur, le total mondial des versements de dividendes aurait été à peu près stable au troisième trimestre. La flambée du pétrole est allée de pair avec l’effondrement du secteur minier, au sein duquel les entreprises réduisent désormais leurs dividendes par rapport à leurs récents records, en réponse à la baisse des prix des matières premières, qui touche particulièrement l’Australie. La plupart des autres secteurs ont enregistré une progression, notamment les transports (y compris maritimes), les banques, les semi-conducteurs et les produits chimiques.
Taïwan et les États-Unis ont été les principaux contributeurs à la croissance, la Chine a perdu de sa vitesse et l’Australie a connu une baisse
D’un point de vue géographique, Taïwan, les États-Unis, Hong Kong et le Canada ont été les principaux contributeurs à la croissance. Les secteurs de l’énergie et de la finance ont été déterminants pour ces trois derniers ; en revanche, à Taïwan, un large éventail de secteurs a affiché une solidité exceptionnelle. Le troisième trimestre est très important pour les dividendes chinois. Dans ce pays, la croissance sous-jacente des versements a été inférieure à celle du reste du monde (+6,7 %) et un tiers des sociétés de notre indice ont réduit leurs dividendes ; l’immobilier chinois, touché par une grave récession, a été un point faible notable.
Prévisions revues à la hausse
Un troisième trimestre positif a incité Janus Henderson à revoir à la hausse ses prévisions de 30 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année, principalement en raison de l’augmentation des dividendes extraordinaires et de la solidité du secteur pétrolier et de l’Asie.
Janus Henderson prévoit désormais que les dividendes versés à travers le monde atteindront 1 560 milliards de dollarsen 2022, soit une hausse de 8,3 % par rapport à l’année précédente.
La croissance sous-jacente devrait atteindre 8,9 %, soit une augmentation de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions réalisées il y a trois mois, et toujours nettement supérieure à la tendance de croissance à long terme des dividendes de 5 à 6 %.
Jane Shoemake, gérante de portefeuille client au sein de l’équipe Global Equity Income, explique : « La flambée des dividendes pétroliers a coïncidé avec la réduction des dividendes miniers, bien que les versements du secteur restent historiquement très élevés. À l’instar d’autres produits de base, les prix de l’énergie sont cycliques, et le cours du pétrole est déjà inférieur aux niveaux atteints plus tôt cette année, de sorte que le niveau exceptionnel actuel des versements ne sera probablement pas permanent.
À l’horizon 2023, le ralentissement de la croissance économique mondiale devrait avoir un impact sur les bénéfices et la capacité de certaines entreprises à augmenter leurs versements. Toutefois, la couverture des dividendes, c’est-à-dire le rapport entre les bénéfices d’une société et ses dividendes, est proche de ses plus hauts niveaux historiques. Cela s’explique par la forte rentabilité actuelle et par le fait que la pandémie a incité de nombreuses entreprises à ramener leurs dividendes à des niveaux plus durables. Cela pourra constituer un certain soutien si les bénéfices subissent une pression en 2023. Il est important de noter que les dividendes varient beaucoup moins que les bénéfices au cours du cycle économique, car les entreprises cherchent à maintenir un niveau de revenu durable pour leurs investisseurs. »