COP29, après plus de 24 heures de discussions intenses à Bakou, les 197 pays participants à la conférence des Nations Unies sur le climat ont finalement trouvé un compromis sur une aide financière d’au moins 300 milliards de dollars, à destination des pays en développement, pour les soutenir dans leur transition climatique. Ce montant devrait être atteint d’ici 2035. Toutefois, cet accord, bien que significatif, a suscité des critiques acerbes de la part des pays du Sud, qui jugent cette somme largement insuffisante face à l’urgence climatique.
COP29 : un financement insuffisant selon les pays du Sud
Le montant de 300 milliards de dollars représente une augmentation substantielle par rapport aux précédentes promesses, qui étaient limitées à 100 milliards de dollars jusqu’en 2025. Cependant, cette hausse est bien en deçà des attentes des pays du Sud, pour qui cette somme semble dérisoire au regard de la gravité des enjeux climatiques actuels. L’Inde, notamment, a exprimé son mécontentement face à cet accord, qualifiant cette aide de “lamentablement faible”. D’autres nations, dont la Bolivie, le Nigeria et l’ensemble du groupe africain, ont également critiqué un engagement financier trop faible et trop tardif.
La déléguée indienne a affirmé que la proposition ne répondait en rien aux besoins urgents des pays les plus vulnérables, et son désarroi reflète une frustration croissante face aux promesses non tenues de financement climatique, jugées bien trop modérées pour soutenir les efforts de transition nécessaires. Alors que de nombreuses régions du Sud subissent déjà les conséquences dramatiques du réchauffement climatique, l’espoir d’un soutien plus conséquent pour atténuer ces impacts semble encore lointain.
Les contributions des pays du Nord : des promesses floues
Les pays industrialisés se sont engagés à tripler leur contribution, mais les 300 milliards de dollars ne représentent qu’une petite fraction de la somme totale que les pays du Nord espèrent mobiliser à travers la finance privée et des financements dits innovants. Ces sources de financement sont encore au stade de projet, notamment les taxes proposées sur le transport maritime, aérien, et sur les grandes fortunes, qui sont loin d’être mises en œuvre concrètement. Les négociateurs des pays développés ont donc, pour l’instant, misé sur la finance privée pour compléter ces engagements, mais leur faisabilité reste incertaine.
La question de l’atténuation : un point faible de l’accord
Outre la question financière, un autre point de tension majeur lors des négociations a été la question de l’atténuation du changement climatique, c’est-à-dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En dépit des déclarations ambitieuses faites lors de la COP28 à Dubaï sur la « sortie progressive des énergies fossiles », cet engagement n’a pas été réaffirmé de manière concrète dans l’accord de Bakou. Il se contente d’une mention vague de ce qui avait été décidé l’année précédente, sans véritable plan d’action pour mettre en œuvre cette transition énergétique essentielle. De plus, le renforcement des mesures visant à réduire les émissions a été repoussé à la prochaine COP, prévue pour l’an prochain au Brésil. Ce retard a alimenté le sentiment d’une absence de véritable action dans la lutte contre le réchauffement climatique.
COP29 : un manque d’ambition face à l’urgence climatique
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a exprimé sa déception en constatant que l’accord final ne répondait pas suffisamment à l’urgence de la situation. Il a souligné la nécessité d’un engagement plus ambitieux, tant sur le plan financier que sur celui de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Cette insuffisance de mesures concrètes pour freiner le réchauffement climatique soulève des inquiétudes quant à l’efficacité des actions mondiales face à une crise climatique qui s’intensifie chaque année.
Un compromis fragile face à une crise mondiale
Le compromis atteint à Bakou laisse un goût amer pour de nombreux pays du Sud, qui continuent de lutter contre des impacts climatiques dévastateurs. Bien que le financement climatique prévu soit un pas en avant, il reste bien en deçà des attentes des nations les plus vulnérables et de l’urgence de la situation. De plus, l’absence de mesures plus fermes et ambitieuses sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre est une autre source de frustration. Alors que la COP29 a permis de poser les bases d’un soutien financier pour la transition climatique, la question de l’efficacité de ces engagements reste ouverte, et la communauté internationale devra redoubler d’efforts pour répondre à l’ampleur du défi climatique dans les années à venir.
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