L’entretien mené avec François Asselineau aborde des sujets clés de la politique française et internationale. Le fondateur de l’Union Populaire Républicaine (UPR) revient sur des questions brûlantes telles que le Brexit, la souveraineté nationale, les relations avec les autres figures souverainistes françaises, ainsi que des réflexions plus personnelles sur la géopolitique et l’avenir de la France dans un monde de plus en plus globalisé. L’exercice de son rôle politique est placé dans un contexte où l’indépendance de la France, tant face aux institutions européennes qu’à la pression mondiale, semble plus que jamais d’actualité.
Ceci est un extrait d’une interview, sélectionné par votre média Green Finance, qui donne la parole à tous, même si cela peut vous déplaire et nous déclinons toutes responsabilités sur la source et les propos de cet extrait.
L’unité des souverainistes et les défis internes
L’un des moments les plus significatifs de l’interview de François Asselineau porte sur son initiative visant à rassembler les figures souverainistes de la politique française autour d’un débat commun, et en particulier sur l’événement majeur qu’il a organisé le 31 janvier 2020, la « Soirée Brexit ». Cette rencontre s’est tenue dans un contexte où la question du Brexit était au cœur de l’actualité européenne, et elle a attiré un large éventail de personnalités politiques françaises issues de différentes mouvances souverainistes. Parmi les participants figuraient des figures notables comme Nicolas Dupont-Aignan, Florian Philippot, Jacques Cheminade, et Jean-François Poisson. Chacun de ces hommes politiques, malgré des trajectoires et des histoires différentes, partageait un engagement fort pour la souveraineté nationale, ainsi qu’une opposition à ce qu’ils considèrent comme une Europe soumise à la mondialisation, au libéralisme économique, et à la technocratie bruxelloise.
Dans les discours d’Asselineau, cette soirée symbolise une tentative ambitieuse de créer une plateforme commune pour défendre les intérêts de la France et restaurer sa souveraineté dans le contexte de la construction européenne. Pour lui, cette soirée a été un véritable moment de rassemblement, où les figures souverainistes ont pu se rencontrer et échanger sur un projet politique partagé : le rejet des institutions européennes actuelles et la reconquête de la liberté de décision politique pour la France. Il se considère ainsi comme l’artisan d’une initiative qui a réussi à unir, même temporairement, ces personnalités de sensibilités politiques diverses, mais unies par cette vision de la France indépendante. L’événement a eu un retentissement médiatique notable, notamment sur internet, où il a été largement relayé, et selon Asselineau, il était le seul responsable politique français à avoir su réunir cet éventail de figures autour de cette question du Brexit, ce qui témoigne de la singularité de sa démarche.
L’apparente unité et les ambitions individuelles
Pourtant, malgré cette unité apparente, Asselineau se trouve rapidement confronté à un paradoxe majeur. Loin de donner naissance à une coalition cohérente et durable, la « Soirée Brexit » a fini par souligner la fragilité de l’unité souverainiste. Après l’événement, de nombreuses figures présentes ont annoncé leurs ambitions présidentielles, précisant qu’elles allaient se lancer dans la course à l’Élysée pour les élections présidentielles futures. Cette évolution a révélé que, malgré la volonté de s’unir autour d’une cause commune, le rassemblement a été éphémère, et les ambitions personnelles ont pris le pas sur la construction d’un projet politique collectif.
Pour Asselineau, ce phénomène a eu une résonance douloureuse, car il illustre un écueil récurrent des mouvements souverainistes en France : l’incapacité à dépasser les divergences individuelles au profit d’une stratégie commune. Au lieu de créer un front politique solide et uni pour porter un projet souverainiste à l’échelle nationale, ces ambitions multiples ont fragilisé le mouvement et ont empêché la création d’une alternative viable à l’ordre politique établi. Les figures politiques qui avaient initialement convergé autour de la question du Brexit ont chacune choisi de suivre leur propre chemin, annonçant des candidatures à la présidence, alors que l’objectif premier semblait être de mener une opposition constructive contre l’Union européenne.
L’unité des souverainistes et la division selon Asselineau
Ainsi, l’unité des souverainistes s’est effritée dès lors que les ambitions personnelles ont pris le dessus. Ce phénomène est révélateur de la difficulté qu’Asselineau rencontre dans ses tentatives de fédérer cette mouvance, qui semble marquée par une forte compétition interne et une tendance à la division, au détriment de la cohésion. Pour lui, cette situation confirme que l’unité souverainiste reste fragile et difficile à maintenir sur le long terme, car elle repose sur des personnalités ayant des trajectoires différentes et des objectifs parfois opposés. Cette situation fait écho à un constat récurrent de la politique française : la montée des ambitions personnelles, souvent à la place de projets collectifs, contribue à l’atomisation des mouvements politiques.
Une démarche inclusive : rassembler au-delà des frontières idéologiques
Malgré les échecs apparents dans la construction d’une véritable unité souverainiste, François Asselineau reste résolument attaché à l’idée que l’unité nationale et politique est possible, mais qu’elle nécessite un effort de rassemblement allant au-delà des simples clivages idéologiques. Son approche se distingue par une volonté de dépasser les frontières partisanes, qu’elles soient de droite ou de gauche, et d’accueillir dans son mouvement des personnalités issues de divers horizons politiques, tant qu’elles partagent l’idée fondamentale d’une France souveraine, indépendante de l’Europe et des grands pouvoirs économiques mondiaux.
Représentant du monde monarchiste
Dans cette optique, Asselineau cite notamment sa rencontre avec un représentant du monde monarchiste, qu’il a souhaité inclure dans son rassemblement. Cette ouverture, qui peut sembler surprenante dans le contexte d’une politique souvent perçue comme binaire en termes de droite et gauche, témoigne de la démarche inclusive du leader de l’UPR. Pour Asselineau, il ne s’agit pas d’effacer les différences idéologiques, mais d’identifier un terrain commun sur les questions de souveraineté nationale et d’indépendance vis-à-vis de l’Union européenne. Ce pragmatisme politique l’amène ainsi à tendre la main à des personnalités de tous horizons, qu’elles soient issues du monde de la droite souverainiste, de la gauche nationaliste, ou même de traditions politiques plus marginales. Il s’agit, pour lui, de rassembler ceux qui partagent cette conviction d’une France retrouvant sa liberté et sa dignité sur la scène internationale.
Cette stratégie de rassemblement est non seulement politique mais aussi symbolique : elle incarne l’idée que la souveraineté nationale doit dépasser les divisions internes, qu’elles soient idéologiques ou partisanes. Cela s’apparente à un véritable projet de réconciliation politique où l’intérêt supérieur de la nation, à savoir sa souveraineté et son indépendance, serait placé au-dessus des enjeux personnels ou de la compétition entre partis. Asselineau, par cette approche, cherche à répondre à une logique qui a souvent dominé la politique française : celle de la fragmentation, où chaque groupe essaie de tirer la couverture à lui sans jamais parvenir à créer une force d’opposition unifiée capable de rivaliser avec le système politique en place.
Tisser des liens avec d’autres figures selon Asselineau
Son approche s’inscrit dans une logique de fédéralisme politique et stratégique : plutôt que de chercher à être le leader unique de l’opposition souverainiste, Asselineau souhaite avant tout tisser des liens avec d’autres figures qui partagent les mêmes idéaux, même s’il doit pour cela transgresser les lignes idéologiques. C’est cette démarche qu’il a mise en œuvre lors de la « Soirée Brexit », et qu’il continue d’essayer de maintenir, malgré les obstacles et les dissensions internes.
En somme, bien que l’unité des souverainistes semble être un objectif difficile à atteindre, Asselineau reste attaché à cette vision d’un rassemblement transcendant les clivages politiques, pour forger une alternative cohérente et indépendante à l’Union européenne. Pour lui, le défi consiste à convaincre ses pairs qu’une coopération étroite sur les grands enjeux de souveraineté peut et doit primer sur les ambitions personnelles, même si cela implique un dépassement des frontières partisanes et idéologiques.
L’histoire et la pensée politique : influences et références
François Asselineau se distingue par une forte influence historique et philosophique, qu’il cite comme fondement de sa réflexion politique. Lorsqu’il est interrogé sur les livres qui l’ont marqué. Il évoque d’abord « C’était de Gaulle » de Jean-Marie Perfit. Une œuvre en trois tomes qui lui semble essentielle pour comprendre la pensée du général de Gaulle. Pour Asselineau, de Gaulle incarne la grandeur de la France et la nécessité d’une politique indépendante. Ce qui se reflète dans son approche de la souveraineté.
Les conséquences politiques de la paix
En matière d’histoire, Asselineau met également en avant l’ouvrage Les conséquences politiques de la paix de Jacques Bainville. Publiée en 1918, cette analyse des conditions de la paix après la Première Guerre mondiale est vue par Asselineau comme une anticipation des tensions à venir. Bainville y prédit que les conditions imposées à l’Allemagne. Notamment à travers le traité de Versailles, conduiraient à de nouvelles guerres, une analyse qu’Asselineau juge visionnaire. Ce livre illustre, selon lui, l’importance de l’histoire et de la géopolitique pour comprendre les événements à venir. À travers l’œuvre de Bainville, Asselineau souligne la capacité des penseurs à anticiper les crises à venir. En étudiant les faits et les rapports de force entre les grandes puissances.
Enfin, Asselineau cite la Bhagavad Gita, texte fondateur de l’hindouisme. Ce choix peut surprendre, mais pour lui, cette lecture constitue une ouverture vers d’autres civilisations et propose une vision du monde radicalement différente de celle des religions monothéistes dominantes en Occident. Le dialogue entre Krishna et Arjuna dans la Bhagavad Gita, où Arjuna est confronté à l’obligation de se battre contre ses cousins, incarne, selon Asselineau, une philosophie qui privilégie l’action individuelle et la responsabilité face au destin. Il voit dans ce texte une forme de sagesse qui contraste fortement avec l’approche chrétienne du pacifisme et du pardon.
Les relations avec les autres figures souverainistes et les dérives du politique
L’interview ne manque pas de revenir sur les relations de François Asselineau avec d’autres figures souverainistes, notamment Florian Philippot. Ce dernier a longtemps fait partie du mouvement de l’UPR. Mais des divergences stratégiques et idéologiques ont conduit à une rupture. Asselineau dénonce la façon dont certaines personnalités. Comme Philippot, ont choisi de suivre une voie individuelle plutôt que de construire un front commun souverainiste. Selon Asselineau, cela n’a fait que fragmenter davantage un mouvement déjà dispersé.
La fidélité des figures pour l’unité
Il explique que l’UPR a même publié un document détaillé pour clarifier ses positions vis-à-vis de Philippot et de ses alliés. Soulignant les problèmes rencontrés au sein de cette mouvance. Asselineau ne cache pas son mécontentement envers des figures qui, selon lui, n’ont pas su rester fidèles à l’unité stratégique. Préférant leur carrière personnelle à un projet politique cohérent. Ce point révèle sa vision de la politique. Comme une entreprise collective où les ego individuels doivent être mis de côté pour la cause commune. À savoir le retour à une France souveraine, hors de l’UE et de l’influence des grandes puissances.
Il mentionne également d’autres figures, comme Jean-François Poisson et Georges Kuzmanovich. Qui se sont également distanciées de Philippot et ont exprimé leur volonté de se désolidariser de certaines démarches. Asselineau semble donc placer la fragmentation interne des souverainistes comme un défi majeur pour l’avenir politique de la France. La construction d’une alternative politique à l’UE et à la mondialisation nécessiterait selon lui une plus grande cohésion. Et une capacité à dépasser les clivages internes.
L’Enjeu de la pensée Gaullienne : une référence incontournable
Un autre aspect central de l’interview de François Asselineau repose sur sa référence constante à la pensée gaullienne. Selon lui, cette tradition politique constitue la clé de voute de sa vision politique et de son engagement souverainiste. En effet, Asselineau considère que l’héritage du général de Gaulle est non seulement essentiel pour comprendre la politique française contemporaine. Mais qu’il incarne également une alternative à l’Union européenne telle qu’elle existe aujourd’hui. La référence à de Gaulle s’inscrit donc dans une volonté de réaffirmer la place de la France en tant que nation indépendante. Libérée des contraintes d’un projet européen qu’il juge de plus en plus technocratique et éloigné des préoccupations populaires.
Le livre « C’était de Gaulle »
Dans cette optique, Asselineau cite régulièrement le livre « C’était de Gaulle » de l’historien Jean-Paul Perfit, qu’il décrit comme une œuvre fondatrice pour saisir l’essence de la pensée gaullienne. Le leader de l’UPR se réfère également à la vision géopolitique du général de Gaulle. Qui a toujours défendu une France forte, indépendante et soucieuse de ses intérêts nationaux face aux puissances étrangères. Selon Asselineau, cette ligne directrice est cruciale pour comprendre son engagement. Car il considère que la France doit impérativement se réapproprier sa souveraineté. Et sortir d’une logique d’abandon de pouvoir à Bruxelles.
La pensée gaullienne, pour Asselineau, n’est pas qu’un simple héritage historique ; elle est la boussole qui guide son action politique. Par ce biais, il cherche à offrir une alternative crédible. Et respectée à ceux qui perçoivent l’Union européenne comme une structure oppressive. Asselineau considère ainsi que le modèle de la Cinquième République et de la France gaullienne est celui qui permettrait d’établir un équilibre géopolitique favorable aux intérêts nationaux et européens. Tout en préservant la souveraineté des États.
Une vision historique et géopolitique
François Asselineau va au-delà de la politique immédiate pour évoquer une réflexion historique et géopolitique approfondie. Un autre ouvrage qu’il recommande vivement est celui de Jacques Bainville, Les conséquences politiques de la paix, publié en 1918. Cette œuvre, selon Asselineau, anticipe de manière frappante les conséquences de la Première Guerre mondiale. Et de la signature du traité de Versailles. Bainville y analyse les conditions imposées à l’Allemagne et prédit avec lucidité l’émergence de nouvelles tensions. Qui, à terme, mèneraient à la Seconde Guerre mondiale. Asselineau voit dans cet ouvrage une illustration de la manière dont les choix géopolitiques peuvent avoir des répercussions profondes et durables.
Le message principal d’Asselineau
Le message principal de cet ouvrage, tel que perçu par Asselineau, est que les décisions politiques de l’époque, et notamment la manière dont les grandes puissances ont traité l’Allemagne après la guerre, ont conditionné la montée des conflits futurs. Selon lui, cette lecture historique est d’autant plus pertinente aujourd’hui. Alors que la France se trouve à un carrefour similaire. Avec les choix liés à l’Europe et à sa place dans un monde globalisé. Asselineau utilise cette analyse pour insister sur la nécessité de réévaluer les accords actuels. Notamment ceux liés à l’Union européenne, en prévoyant les conséquences à long terme sur la souveraineté nationale. Et la stabilité politique européenne.
À travers l’exemple de Bainville, Asselineau invite ainsi ses auditeurs à comprendre que les décisions actuelles. Notamment en matière d’Europe, peuvent engendrer des conséquences imprévues et dramatiques. Il plaide pour une prise de conscience géopolitique, une réflexion sur l’histoire qui permette d’anticiper les risques futurs et, surtout, d’éviter de réitérer les erreurs du passé.
Le souverainisme et l’ouverture culturelle
Enfin, Asselineau aborde la question de l’ouverture culturelle comme un autre aspect fondamental de son engagement souverainiste. Dans cette perspective, il plaide pour un enrichissement mutuel avec d’autres civilisations et cultures. Tout en restant ferme sur les principes de souveraineté nationale. Il cite notamment La Bhagavad Gita. Texte majeur de la philosophie hindoue. Pour souligner l’importance de comprendre et de respecter les différentes traditions culturelles qui façonnent le monde. Cet ouvrage, bien qu’éloigné des préoccupations politiques immédiates. Fait partie de son appel à une réflexion plus profonde sur le rapport des nations et des civilisations entre elles.
L’importance de cet ouvrage réside selon lui dans le fait qu’il illustre une approche différente des religions monothéistes et des philosophies occidentales. Et qu’il propose un autre regard sur les enjeux moraux et spirituels du monde. La Bhagavad Gita, en particulier, présente un dialogue entre le guerrier Arjuna et le dieu Krishna sur la nature du devoir, de la guerre et de la moralité. Pour Asselineau, cette vision, qui a traversé plus de 2500 ans d’histoire, incarne la possibilité d’un regard plus détaché. Et universel sur les conflits politiques, en particulier sur ceux qui opposent les nations modernes.
Une logique plus large d’ouverture
Cela s’inscrit dans une logique plus large d’ouverture. Et de compréhension des autres civilisations, un message que François Asselineau veut promouvoir au sein du mouvement souverainiste. Pour lui, il ne s’agit pas de créer une France isolée. Ou repliée sur elle-même. Mais plutôt de restaurer la souveraineté du pays tout en maintenant un dialogue ouvert avec les autres peuples et cultures.
Dans une ère de globalisation, il défend l’idée que la France doit réaffirmer son identité, sa culture, et ses valeurs. Tout en restant ouverte aux autres et respectueuse de leur histoire. Cette ouverture culturelle, dans son esprit. Est un moyen de renforcer la place de la France dans le monde sans sacrifier sa souveraineté. C’est donc un appel à la réflexion sur l’avenir. Un avenir où la France retrouverait son indépendance tout en participant activement à un dialogue entre les nations et les civilisations.
Le conseil aux générations futures
À la fin de l’interview, François Asselineau répond à une question plus personnelle, offrant un conseil aux jeunes générations. Plutôt que de se laisser influencer par les modes ou de suivre des idéologies dominantes. Il leur recommande de « être soi-même ». Ce conseil paraît simple, mais il prend tout son sens dans le contexte politique actuel. Où les jeunes générations semblent souvent happées par la pression des médias et des tendances globales. Pour Asselineau, cette quête de soi passe par un retour aux sources de l’indépendance. Que ce soit au niveau individuel ou national.
Il souligne ainsi l’importance de la réflexion personnelle. De la capacité à raisonner indépendamment et de l’ouverture d’esprit nécessaire pour comprendre les enjeux mondiaux et nationaux. Ce conseil, en apparence simple, incarne une philosophie de la liberté et de la responsabilité face aux défis contemporains.
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